« Ce n’est pas rien » pour les Espoirs françaises

Crédit photo Philippe Pradier / DirectVelo

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Tous les regards étaient tournés ce vendredi matin vers Célia Gery. Difficile de passer inaperçue avec un maillot de Championne du Monde au départ d’un Championnat d’Europe Espoirs Femmes disputé dans son département. Mais le clan tricolore n’avait pas l’intention de faciliter la tâche à ses adversaires en contrôlant la course, pour permettre à l'Ardéchoise de s’imposer à Guilherand-Granges. “Au départ, la consigne était d’être offensives et d’avoir une carte à l’avant pour éviter à Célia (Gery) de faire des efforts. Les cinq autres filles avaient leurs cartes devant. On savait très bien qu’une échappée pouvait aller loin et éventuellement jouer le titre”, indique à DirectVelo Aurélien Vauléon, à la tête de sélection française U23.


SOLÈNE MULLER À L’AVANT

Solène Muller a parfaitement écouté les consignes. Quand elle a vu l'Allemande Linda Riedemann attaquer, elle a sauté dans sa roue. “Je me suis dit que c’était une très bonne rouleuse-grimpeuse. C’était bien de la suivre, parce qu’il ne devait pas y avoir d’échappée sans nous”, insiste-t-elle. Mais l’Alsacienne a dû laisser filer son adversaire en raison de ses difficultés en descente. “Je voyais qu’il y avait quand même 1’40” d’écart avec le groupe derrière. D’un côté, certains me disaient de me relever, et d’autres de continuer à croire à la médaille d’argent”.

Mais elle a fini par attendre le groupe de derrière où se trouvaient ses compatriotes Julie Bego, Ema Comte et Célia Gery. “J’ai donné mes dernières forces pour aider les filles. Je savais que je ne passerai pas la dernière bosse avec le groupe. J’ai vraiment tout donné pour tenter de réduire l’écart au maximum avec Linda jusqu’au Val d’Enfer”.

CÉLIA GERY « AVEC LES MOYENS DU JOUR »

En pleine course, la France a changé ses plans et placé Julie Bego en leader. “Elle est venue nous voir pour nous dire qu’elle se sentait vraiment très forte et que Célia n’était pas dans un grand jour. On a donc essayé de jouer le maillot avec Julie”, déclare Aurélien Vauléon. Julie Bego s’est retrouvée dans le groupe de quatre filles qui s’est joué la victoire. Piégée par l’Espagnole Paula Blasi, la Savoyarde est tout de même allée chercher la 3e place. “C’est une médaille quand même. Le risque était de terminer 4e et d’être très déçu de rater le podium avec quatre filles pour trois médailles”, confie Aurélien Vauléon.

En zone mixte, les tricolores se sont prises dans les bras, contentes de leur matinée et surtout de leur campagne qui avait débuté en août lors d’un stage en altitude à Tignes. “Merci Cécé”, a lâché Julie Bego à Célia Gery. De son côté, la Championne du Monde avait senti dès le réveil qu’elle n'était pas dans une grande journée. Et se transformer en équipière de luxe n’a pas été un souci pour elle. “Julie (Bego) m’a dit qu’elle était au top, donc forcément je voulais travailler pour elle et l’aider au maximum, même si j’ai dû faire avec les moyens du jour. Elle termine 3e, c’est une médaille, et ce n’est pas rien sur un championnat d’Europe. On est super fiers d’elle”.

 

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