Johan Blanc médaillé avec les jambes « et surtout au fond de la tête »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Il fallait bien un numéro à l'avant pour priver l'équipe de France d'un nouveau titre mondial. Harry Hudson, sorti à plus de 35 kilomètres de l'arrivée, a piégé les favoris au terme d'une épopée solitaire. Mais derrière, les Bleus ont obtenu la meilleure place possible derrière le Britannique, grâce à un Johan Blanc des grands jours. "On est vraiment dans une bonne dynamique avec le relais mixte et les U23, ça donne envie d'apporter sa pierre à l'édifice et d'apporter des médailles. Et vu la motivation ça va continuer ces prochains jours", raconte le médaillé d'argent, qui a vu Célia Gery offrir le premier maillot arc-en-ciel au clan tricolore cette semaine. "Ça nous a vraiment motivés quand on était à l'hôtel devant la télé en les regardant. Aujourd'hui on avait envie de faire pareil et je pense que c'est ce qui s'est passé", reprend Théophile Vassal.


UNE ATTAQUE « EN FACTEUR » ET UNE ERREUR FATALE DE BENJAMIN NOVAL

Le Champion de France a été le premier des trois Français à craquer sur le parcours rwandais. "C'était vraiment une course très, très dure, physiquement, mentalement. Avec les conditions, ce n'était vraiment pas facile. Ça frottait beaucoup dans les premiers tours et puis au fur et à mesure la course s'est faite". Le collectif bleu était peu représenté au départ comparé à d'autres nations majeures. "On était un des plus petits effectifs. On savait qu'on était outsiders. On a parfaitement joué, on a laissé les favoris se regarder et on est sorti en facteur", raconte Soan Ruesche.

Alors dans le dernier tour, et avec le statu quo derrière Harry Hudson, Johan Blanc monte à la hauteur de Soan Ruesche. "Il me dit : « On ne peut plus, on est morts, il faut anticiper avant le dernier mont »". Le coureur passé par le centre de formation du CIC U Nantes s'exécute. "Je sors avec quatre autres, Johan revient et on arrive à cinq au dernier mur. C'était le moment d'y aller, on s'est mis à bloc. Moi j'ai pété, lui a basculé, et j'ai essayé de ralentir au maximum le peloton". Benjamin Noval fait le forcing, avec Johan Blanc dans la roue. Mais l'Espagnol finit par partir à la faute et laisse le Français boucler les derniers kilomètres, seul, à la poursuite d'Harry Hudson. "Je le voyais au loin dans le mur jouer le podium. On le voyait revenir sur l'Anglais, j'y ai cru de derrière", sourit Soan Ruesche.

« UNE SUPER JOURNÉE POUR NOUS »

Mais le coureur du VC Rodez et membre du Stade Toulousain et de la structure Groupama-FDJ se retourne et doit laisser filer l'or. Avant que Jan Jackowiak ne le reprenne et lui conteste la médaille d'argent dans la montée finale. Mais le Polonais a cédé au sprint. "C'est une super 2e place, en plus il était malade ces derniers temps, je suis super content pour l'équipe, on travaille ensemble depuis un mois, tous ensemble", exulte Soan Ruesche. Théophile Vassal a vécu la médaille d'un peu plus loin, après avoir mis pied à terre, mais avec le même enthousiasme. "Johan était super fort dans le dernier mur pavé pour réussir à maintenir le peloton à une petite distance et aller chercher cette magnifique 2e place. C'est vraiment une super journée pour nous".

Le coureur de Jura Cyclisme ne tarit pas d'éloges pour son compatriote. "Je pense que c'est son mental et son envie de bien faire qui ont joué. Il avait vraiment envie de réussir cette course et ça lui tenait vraiment à cœur. Il était déjà très fort au Lunigiana il y a quinze jours. Je pense que ça s'est joué à un moment avec les jambes et surtout au fond de la tête dans les derniers tours. Il est très très fort mentalement donc je lui tire mon chapeau". Même constat pour Soan Ruesche. "C'était très punchy et au mental. À la fin Johan faisait partie des meilleurs, donc c'est juste top". Le leader du Challenge DV Junior veut garder les pieds sur terre. "On n'est qu'en Junior, c'est déjà très bien de faire de bonnes courses mais bien évidemment j'ai envie de continuer dès l'année prochaine. J'ai conscience qu'il ne faut pas griller les étapes". Celle-ci est en tout cas réussie.

Crédit : Patrick Pichon - FFC

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Johan BLANC
Portrait de Soan RUESCHE
Portrait de Théophile VASSAL