Team Bricquebec Cotentin : « On a les crocs »

Crédit photo FREDDY GUÉRIN

Crédit photo FREDDY GUÉRIN

Après avoir brillé sur ses terres lors de la Gainsbarre et du Tour de la Manche, le Team Bricquebec Cotentin venait avec de grandes ambitions sur les 3 jours de Cherbourg. Il s’en est fallu de peu pour que l’équipe manchote lève les bras lors de la deuxième étape. C’est finalement à la deuxième place qu’échouait Toby Chatonnet. Antoine Lecarpentier, directeur sportif de la formation, s’est confié au micro de DirectVelo après l’arrivée finale au sommet de la montagne du Roule dimanche dernier. Il évoque la période creuse qu’a traversée l’équipe cet été, les manches de Coupe de France à venir et l’évolution de l’effectif pour 2026.


DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ces 3 jours de Cherbourg ?
Antoine Lecarpentier: Avec le Tour de la Manche, c'est une course qui est cochée depuis le début de saison pour nous. Ça nous tenait à cœur d'être acteurs sur ce week-end. La première journée s'est plutôt bien passée, avec trois coureurs encore dans la course pour le classement général. Samedi était une superbe journée à retenir avec la deuxième place de Toby (Chatonnet) et la septième de James (Hartley). Mais au-delà des résultats, c'est surtout la manière dont on a été chercher ce résultat sur la journée qui est à retenir. L’équipe a été présente tout au long de la journée et a fait un super travail pour amener Toby dans les meilleures dispositions possibles. Ce dimanche, on attendait beaucoup de cette dernière étape. C'était une étape un peu de folie finalement, on a vu qu'il y en avait partout et qu'il y avait des retournements de situation. Un peu de déception sur l'étape et sur le résultat final d'aujourd'hui parce qu'on avait vraiment à cœur d'aller chercher un beau Top 10, voire mieux. Malheureusement, Toby prend un écart dans le dernier virage. Malgré tout, je retiens du positif parce que l'été a été un peu plus compliqué pour nous. On a bien relevé la tête sur ces 3 jours de Cherbourg qui entament le dernier cycle de la saison. On a envie, on a les crocs pour finir la saison. Il y a encore de belles choses à aller chercher avec les deux Coupes de France à venir.

« LES YEUX SONT DÉJÀ TOURNÉS VERS 2026 »

Pour l'instant, tu es satisfait de la saison que font tes coureurs ?
Oui. Depuis le début de saison, on a onze victoires sur de très belles courses à chaque fois et beaucoup de podiums (33). C'est une saison plus que positive. Si on retire ces deux mois un peu plus compliqués, on fait une superbe saison. Surtout qu'on avait remanié l'équipe à l’intersaison, donc je retiens les résultats sportifs, mais également l'état d'esprit de l'ensemble de l'équipe. On va essayer de finir sur une très bonne note qui permettra de lancer sur 2026, parce qu'on ne va pas se cacher, les yeux sont déjà tournés sur 2026 aussi.

Comment expliques-tu ces deux mois, juillet-août, un peu plus en retrait ?
Nous avons pas mal sollicité les gars en début de saison parce qu'on était parti sur un effectif de 15, mais on a eu Curtis (Harrison) qui est reparti en Australie assez rapidement et Augustin (Lecolley) a été malade quatre mois. On a eu aussi des petites blessures, et finalement, quand on a enchaîné deux fronts, on n'a pas pu tourner autant qu'on l'aurait souhaité. Le premier bloc jusqu'au Championnat de France était vraiment intense, les gars étaient au charbon depuis le mois de décembre, c'était long.

« IL FALLAIT LEUR LAISSER LE TEMPS DE SOUFFLER »

On entend beaucoup parler de l’usure due aux enchainements de matchs dans le football mais finalement c’est aussi la même chose en cyclisme ?
Oui, il y a un enchaînement qui est assez élevé. On voit que le niveau est de plus en plus important, donc l'investissement personnel est lui aussi de plus en plus important. Et à terme ça engendre de l'usure physique, effectivement, mais aussi et surtout de l'usure mentale qui est un paramètre très important. Il faut savoir faire la part des choses, et ils avaient envie de souffler, ils avaient besoin de souffler. Il fallait leur laisser le temps de souffler pour repartir sur de bonnes bases. Et on ne pense pas seulement à cette saison, mais aux saisons à venir. Si la fin de saison est trop usante, le coureur rencontrera des difficultés à remettre le pied à l'étrier pour la saison suivante.

Comment prépares-tu Paris-Bourges, la sixième manche de Coupe de France, le week-end prochain ?
On a bien vu que l'équipe a une vraie cohésion, on a fait un vrai travail collectif et les gars sont en forme. On ne va pas changer l'équipe pour la semaine prochaine, on va juste rajouter une carte supplémentaire. Cette année, on avait très bien débuté les manches de Coupe de France, et on a envie de bien finir cette année. On a vraiment envie d'aller chercher un résultat sur ce Paris-Bourges qui est un circuit en plus qui peut nous convenir. L'envie de bien faire est présente.

« IL RESTE, À L'HEURE ACTUELLE, ENCORE DEUX OU TROIS PLACES »

Actuellement, vous êtes 10e en classement de la Coupe de France, quel est l’objectif final ?
On était 4e avant les manches 4 et 5 (Souvenir Trophée Walkowiak et le GP de Cours-la-Ville, NDLR) qui étaient hors de nos caractéristiques. On est descendu de la 4e à la 10e place, c'était deux journées assez compliquées pour nous. Le but est de finir sur deux bonnes notes, on ira chercher le meilleur classement général possible. L'objectif du début de saison c'était un Top 10, donc on est dans les temps. Mais c'est vrai que lorsqu’on était 4e, on avait toujours envie d'aller chercher un peu mieux. Maintenant, on va prendre étape par étape et ça passe par aller chercher un très beau résultat ce week-end.

L’effectif de l’année prochaine est-il finalisé ?
L'effectif va évoluer, parce qu'il y a des arrêts, il y a des changements d’orientation, des reprises d'études. On va changer une bonne partie de l'effectif. L'effectif de l'année prochaine est déjà presque complet. Il reste, à l’heure actuelle, encore deux ou trois places.

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