Guillaume Martin-Guyonnet : « Porté vers l’offensive »

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

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Guillaume Martin-Guyonnet avait quitté le Tour de France dans l’incompréhension. Le Normand fait son retour à la compétition ce samedi, en Italie, pour le grand départ du… Tour d’Espagne. Avec quelles ambitions, alors que la Groupama-FDJ aligne (enfin) sa doublette de grimpeurs, avec également la présence de David Gaudu, absent de la Grand-Messe de juillet ? DirectVelo s’est entretenu avec Guillaume Martin-Guyonnet à la veille du début de la Vuelta. Entretien.


DirectVelo : On t’avait laissé à la fin du Tour marqué, déçu, presque dans l’incompréhension d’avoir autant subi. As-tu, depuis, été en mesure d’analyser et de comprendre ce qui n’a pas fonctionné en juillet ?
Guillaume Martin-Guyonnet : Oui, dès le mardi qui a suivi le Tour, j’ai fait une prise de sang qui a révélé quelques valeurs biologiques assez basses. Rien de catastrophique mais au niveau du Tour, je n’avais pas besoin de ça. Ça peut expliquer en bonne partie mes sensations qui n’étaient pas du tout à la hauteur de mes attentes. J’ai fait une prise de sang de contrôle depuis, qui a montré que les choses étaient plutôt bien revenues dans l’ordre. J’ai bon espoir d’avoir des sensations différentes sur la Vuelta. 

Quelles sont tes ambitions pour ce Tour d’Espagne ?
Si un général doit arriver, pourquoi pas, mais je ne me le mets pas du tout en fil rouge ou en objectif absolu. J’ai envie de faire un Grand Tour relâché. Ça ne veut pas dire sans ambitions, mais je suis plutôt porté vers l’offensive, à l’image de ce que j’avais fait sur ma première Vuelta en 2020. J’avais pris pas mal d’échappées et de plaisir, en terminant d’ailleurs meilleur grimpeur. C’est ce genre de sensations que j’ai envie de retrouver. J’espère ne pas subir la course, contrairement à ce qu’il s’est passé sur le Tour. Si je retrouve du plaisir, je peux espérer faire des résultats.

« ON ARRIVE TOUS LES DEUX AVEC DES INTERROGATIONS »

Tu vas enfin courir au côté de David Gaudu !
Avec David, ça devait se faire avant mais sa saison a été perturbée assez souvent par les chutes. C’est évidemment une force d’avoir deux bons grimpeurs dans les derniers kilomètres des étapes de montagne. On pourrait avoir plusieurs plans tactiques. Le préalable, c’est que l’on soit tous les deux à notre niveau. Pour être honnête, on arrive tous les deux avec des interrogations sur notre état de forme. Mais sur le papier, quelque chose peut se faire. Et on n’oublie pas le reste de l’équipe, solide dans son ensemble. On est bien armés.

Comment t’es-tu préparé depuis la fin du Tour de France ?
C’est passé assez vite. J’ai fait en sorte de privilégier la récupération, dans un premier temps. Je ne voulais pas me surcharger au niveau de l’entraînement. Dans ce contexte-là, repartir en stage en montagne n’avait pas trop de sens. J’ai donc profité un peu de la Normandie. Pour l’adaptation à la chaleur, on était l’une des seules régions qui n’était pas en vigilance canicule mais pour moi, il faisait chaud quand même, bien que l’on n’ait pas eu les conditions qu’il peut y avoir dans le sud et que l’on aura sur la Vuelta. Il y aura peut-être un temps d’adaptation.

« IL N’Y A PAS TOUT À FAIT LES MÊMES ENJEUX »

Imagines-tu une course aussi verrouillée qu’en juillet ou espères-tu davantage d’ouverture pour les attaquants ?
Il y a évidemment deux-trois équipes, Lidl-Trek et les deux autres que vous connaissez (UAE Team Emirates et Visma-Lease a bike, NDLR) qui sortent du lot. Pour autant, c’est la Vuelta et il n’y a pas tout à fait les mêmes enjeux que sur le Tour, il pourrait y avoir des ouvertures supplémentaires. J’ai l’impression qu’il y a une grosse densité au niveau des grimpeurs. Tous ne seront pas dans le jeu au général. De très bons coureurs vont se mêler aux échappées. Chaque étape sera assez disputée, il n’y aura pas trop de relâche.

Es-tu, comme David Gaudu, candidat à une sélection pour le prochain Championnat du Monde au Rwanda ?
J’ai les Mondiaux en tête, oui, avec un Championnat qui sera historique sur le continent africain, mais également historiquement dur de par son profil. Sur le papier, c’est un profil qui peut me plaire avec 5500 mètres de dénivelé, auxquels il faut ajouter l’altitude et la chaleur. Ça se jouera sur l’endurance et la résistance, qui sont plutôt mes qualités. J’ai l’ambition d’y être mais ça passe évidemment par une bonne Vuelta.        

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