Julian Alaphilippe, une fausse victoire mais un vrai soulagement

Crédit photo ASO - Billy Ceusters

Crédit photo ASO - Billy Ceusters

"J'ai l'air con, là". Fausse joie pour Julian Alaphilippe, au micro d'Eurosport. Sur la ligne tracée à Carcassonne, le coureur de la Tudor Pro Cycling avait bien cru débloquer son compteur avec sa nouvelle formation, et du même coup gagner encore une fois sur le Tour de France, lui qui ne l'a plus réalisé depuis 2021 et la première étape à Landerneau. L'ancien double Champion du Monde a alors franchi la ligne en levant les bras. Mais avec toute la filouterie et l'humour dont il a l'habitude de faire preuve, la question se pose... Y a-t-il une petite blague derrière ?

La réponse est claire. L'intéressé n'avait pas le cœur à rire. "Ma radio ne marchait plus après la chute, j'ai essayé de faire le meilleur sprint possible en pensant à la victoire et comme un con j'ai levé les bras. Ça aurait pu mieux se terminer mais j'aurais pu rentrer à la maison aussi donc ça va", raconte-t-il auprès de France Télévisions. Les doutes sont balayés, Julian Alaphilippe a vraiment cru arriver pour la gagne. Et ce même si Victor Campenaerts en avait terminé quelques mètres devant son groupe pour décrocher une 2e place d'honneur, bien après le vainqueur Tim Wellens et ses 42 kilomètres en solitaire.

LIÈGE EN MÉMOIRE

Cette célébration lui a rappelé un mauvais souvenir. "Il y avait des coureurs devant… Ce n'est pas vrai, je l'ai déjà fait à Liège et maintenant, je le refais ici...", peste-t-il au micro d'Eurosport. Réminiscence d'un Liège-Bastogne-Liège 2020 où il avait levé les bras, avant d'être cette fois sauté sur la ligne par Primoz Roglic, puis d'être même déclassé pour un sprint irrégulier. Mais tout cela remonte à une autre époque. Une autre époque aussi pour le grand Julian Alaphilippe qui enquillait les victoires, prestigieuses en somme, partout où il passait.

S'il est loin d'être dépassé, le palmarès s'étoffe peut-être un peu moins ces dernières années. Et même s'il n'a pas essayé qu'une fois sur ce Tour de France, il n'y a bien qu'une 5e place à Boulogne-sur-Mer à se mettre sous la dent, sur le plan purement comptable évidemment. "Je sens que ça va de mieux en mieux, je cours aussi plus juste. Il y a juste la chute qui a perturbé l'étape". Cette fois, le sextuple vainqueur d'étape sur la Grande Boucle est parvenu à monter sur le podium quand même, lui qui aurait pu ne jamais voir Carcassonne.

« JE CONNAIS LA DOULEUR »

Le début de journée a ressemblé à un cauchemar. Après moins de 20 kilomètres disputés, une partie du peloton part à la faute. Julian Alaphilippe reste assis par terre, au milieu de la chaussée, la main sur l'épaule. "Je me sentais bien puis j'ai été pris dans une chute. Je me suis déboîté l'épaule, mais je connais la douleur. Je me suis rappelé comment ils avaient fait à l'hôpital, j'ai su faire le bon mouvement". Debout, il repart. "Après ça a été un contre-la-montre".

Heureusement, il est accompagné par des coureurs du classement général, comme Jonas Vingegaard ou Florian Lipowitz. L'allure ne ralentit pas. "J'ai pensé que c'était fini". Mais 3h plus tard, malgré une scène cocasse en guise de conclusion, Julian Alaphilippe n'a pas à rougir d'avoir remporté le sprint et de décrocher un résultat significatif. "C'était une journée un peu folle". Et ce ne sera probablement par la dernière. Les radios ne révèlent finalement rien de sérieux, les feux sont au vert. Et même s'il est conscient que les occasions seront rares, rares ne veut pas dire inexistantes.

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