Lidl-Trek : « Une belle réponse à ceux qui disent que le cyclisme est un sport individuel »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Le soulagement, les accolades et les rires au sein du collectif de la Lidl-Trek, derrière la ligne d’arrivée, étaient à la hauteur de l’effort qu’il a fallu produire, ce lundi, pour que le sprinteur et leader de l’équipe, Jonathan Milan, l’emporte dans les rues auvergnates d'Issoire. Lors de la deuxième étape du Critérium du Dauphiné, l’Italien a pu lever les bras et lâcher un grand sourire pour les photographes, en favori (voir classement), non sans mal après avoir été lâché dans la Côte du Château de Buron, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée. “Simone (Consonni) est resté avec lui tout le long, Amanuel (Ghebreigzabhier) aussi. Puis Julien (Bernard) et moi avons attendu après le sommet pour le ramener”, racontait Edward Theuns à chaud, au micro de DirectVelo. Le Belge a payé de sa personne, comme l’ensemble de ses coéquipiers.
Jouer les victoires d’étapes avec Jonathan Milan est l’objectif prioritaire de la Lidl-Trek cette semaine au Dauphiné, et de loin. Alors forcément, il n’y a pas eu à hésiter longtemps pour faire relever un maximum de coureurs lorsque le Transalpin a craqué. “On sait que ça dure quatre jours pour nous ici, en quelque sorte. On est prêt à sacrifier tout le monde tous les jours s’il le faut. Si à la fin ça se termine comme ça, on peut dire que ça vaut le coup”, témoigne Julien Bernard, tout heureux de contribuer une nouvelle fois à une victoire de la WorldTeam américaine, la 23e cette année ! “Initialement, on ne pensait pas faire redescendre autant de coureurs mais finalement, ça valait quand même la peine de se sacrifier pour qu’il revienne sinon, ça allait être compliqué. Il fallait rentrer le plus vite possible pour ne pas prendre de risques”, reprend le Nivernais.
« ON ÉTAIT TOUS ÉPUISÉS »
Pendant un court instant, la formation Alpecin-Deceuninck de Mathieu Van der Poel a semblé vouloir accélérer l’allure pour empêcher le retour du train de la Lidl-Trek. “Je ne crois pas qu’ils se soient vraiment mis à bloc. S’ils l’ont fait, ce n’était pas l’idée du siècle, lâche Toms Skujins. On n’a pas eu peur du tout. C’était tellement loin de l’arrivée. Personne n’allait s’amuser à rouler à bloc si longtemps…”. Une fois de retour devant, la victoire était encore loin d'être acquise puisqu’il fallait encore être en mesure d’emmener le sprint à Jonathan Milan et que ce dernier se montre le plus rapide, après avoir puisé dans ses réserves une heure plus tôt. “On a eu le temps de récupérer un peu grâce à un moment de temporisation dans le peloton qui nous a fait beaucoup de bien. On était tous épuisés mais on n’a rien lâché. Dans le final, j’ai emmené le plus longtemps que je le pouvais et ça a payé de tout donner”, se réjouit Edward Theuns.
Cerise sur le gâteau, Jonathan Milan prend également le maillot jaune (lire son interview) à Tadej Pogacar. Cette victoire collective témoigne en tout cas une fois encore de la force de ce groupe qui n’arrête plus de gagner en 2025. “C’est souvent une victoire collective, mais là ça en est une vraiment belle”, reprend Julien Bernard. Et à Toms Skujins de conclure, non sans malice ni ironie. “C’est une belle réponse à ceux qui disent que le cyclisme est un sport individuel, c’est marrant qu’on puisse penser ça…”. Nul doute en effet que Jonathan Milan ne l’aurait pas emporté ce lundi sans l’appui de ses coéquipiers.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs



