Louis Hardouin : « C'était une journée importante pour l’équipe et pour moi »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo
Il a levé le doigt vers le ciel pour rendre hommage à Simon Millon, décédé le 31 mars dernier. Louis Hardouin n’est pas passé loin de rendre une nouvelle fois hommage à son coéquipier, dix jours après sa victoire au Tour de Charente Limousine (lire ici). Cette fois-ci, il a dû se contenter de la 2e place sur la première étape du Tour du Loir-et-Cher, dominée par le Danois Niklas Larsen (voir classement). Le coureur du Guidon Chalettois se confie sur son podium du jour au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette 2e place ?
Louis Hardouin : C'est une belle 2e place, même si je voulais vraiment gagner aujourd'hui (mercredi). C’est mon premier podium en Classe 2, donc il faut s’en satisfaire. Hier, nous étions aux obsèques de Simon Millon. C'était compliqué. J’avais repéré cette étape avec lui et notre directeur sportif il y a trois semaines. On avait fait une simulation de lancement dans la bosse. De savoir que Simon n'était plus là, ça m'a transcendé. Je voulais cette étape. J'ai pris les routes en pensant à lui. C'est un sentiment particulier. Je suis tout de même fier d'aller décrocher un podium, mais dommage qu'il y ait encore un gars devant. Je ne savais pas si je jouais la victoire ou pas, je n'avais pas trop d'infos. J'ai tout donné, il n'y a pas de regret. C'était une journée importante pour l’équipe et pour moi.
« JE SAVAIS QUE J'AVAIS FAIT LE TROU »
Comment s'est déroulée la course ?
Le début de course a été rapide. Il y avait la bonification au km 28. Je n'avais pas trop envie de la faire parce que je savais qu’il allait y avoir la possibilité de faire plus d’écart sur le circuit final. Quinze kilomètres après la bonification, une échappée avec une dizaine de coureurs est sortie. Ils ont pris une minute d’avance au maximum. C'était dangereux parce qu'ils étaient nombreux. À l'arrivée sur le circuit final, toutes les équipes voulaient être placées, ça a beaucoup frotté. J'ai mis le feu dès le premier tour en attaquant. J'ai vu que personne ne m'avait suivi, mais j’étais trop loin de la tête de course. Je me suis laissé décrocher. Quand l’échappée a été reprise, j'étais encouragé par le public, mais je ne savais pas si c'était pour la gagne ou pas. J'étais perdu. J'avais le pressentiment qu’il y avait encore un gars à l’avant. Je suis un peu déçu, mais c'est le plus fort qui a gagné.
Est-ce que la bosse d’arrivée correspondait à ton profil ?
C'est la plus belle arrivée des cinq jours. Ce mur de 400 mètres était taillé pour moi. Quand on avait fait la simulation à l'entraînement, Simon m'avait bien lancé. Malheureusement, j'étais tout seul aujourd'hui pour faire cet effort. Initialement, c'était lui qui devait rouler en bas jusqu'aux 150 m. Le plan n'était plus le même. Je devais faire un effort plus long, mais j’avais les jambes pour. Au pied, j’étais dans les premières positions. J'ai directement accéléré et je ne me suis pas retourné. Je n'ai pas vu les écarts, mais je savais que j'avais fait le trou. J'ai tout donné jusqu'à la ligne.
« ON ENTEND BEAUCOUP DE SOUTIEN SUR LE BORD DES ROUTES »
Comment vois-tu la suite de ce Tour du Loir-et-Cher ?
Je ne sais pas trop. On n'a pas encore discuté avec l’équipe. Ce qui m'intéressait, c'était vraiment la victoire. Je vais me poser et regarder. Le but, c'est d'être dans le coup et pour le général. On va voir ce qu'on veut jouer, mais je pense que ce serait dommage de perdre ma 2e place. Nous avons de bons sprinteurs dans l'équipe pour jouer les victoires d’étapes dans les prochains jours. On va essayer de rester dans le jeu. Il faut continuer à faire la course comme depuis le début de saison et ne pas rougir face autres équipes. On a vu qu'il y avait l'opportunité et il reste encore quatre jours pour faire la différence.
Que représente le Tour du Loir-et-Cher pour toi et ton équipe ?
Nous n’avons pas énormément de Classe 2 dans le calendrier. C'est bien d’avoir cinq jours de course dans le coin. Il y a beaucoup de monde qui vient nous voir et nous encourager. On est le seul club de la région à participer. Il y a beaucoup de soutien sur le bord des routes. Ça fait plaisir. On ne veut pas juste faire acte de présence. On désire vraiment être là pour participer, pour gagner, et pour mener à mal toutes les autres équipes. On a montré qu'on est une équipe solide. C'est important pour nous de briller avec le maillot dans notre région.
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