Dillon Corkery : « J’aurais pu me rapprocher du podium »

Crédit photo LNC / Bruno Bade

Crédit photo LNC / Bruno Bade

Auteur de plusieurs Top 10 en Classe 2 depuis son passage chez les pros (voir sa fiche DV), Dillon Corkery a réalisé la meilleure performance de sa carrière, ce jeudi, en jouant la gagne jusque dans la dernière ligne droite du Grand Prix de Denain, au niveau ProSeries (voir classement), lors d'une épreuve remportée par un homme en très grande forme, Matthew Brennan (lire ici). Pour DirectVelo, le pensionnaire de St-Michel-Preference Home-Auber 93 revient sur cette performance, en évoquant par la même occasion des problèmes récurrents de crampes qu'il ne parvient pas à résoudre. L'occasion pour l'Irlandais de lancer un appel afin de trouver une solution à ce mal. 

DirectVelo : Tu as terminé dans le Top 10 du Grand Prix de Denain !

Dillon Corkery : Je peux être content de ce résultat. Mais en même temps, quand tu es un athlète pro, tu veux toujours obtenir plus. Je pense que j’ai commis une erreur dans le dernier rond-point. J’aurais dû avoir confiance en mon sprint parce que je sais que je suis rapide. Je n’aurais certainement pas eu les jambes pour battre Matthew Brennan, mais j’aurais pu me rapprocher du podium. C’est dommage. Cependant, la nuit dernière, je disais que je serais super content d’obtenir un Top 10. Bien sûr, quand tu arrives pour la victoire, c’est une autre histoire…. Mais je suis assez satisfait.

« PROCHE DE CHUTER DANS LE DERNIER ROND-POINT »

Tu parles de cette erreur dans le rond-point dans le dernier kilomètre. Pourquoi as-tu essayé de partir en facteur juste avant ?
Je n’avais pas assez confiance en mon sprint. À un moment, j’ai vu une ouverture. La porte s’est ouverte et j’y suis allé. Mais je suis arrivé beaucoup trop vite dans le rond-point, j’étais proche de chuter honnêtement… J’ai eu de la chance.

À une trentaine de kilomètres de l’arrivée, tu as eu du mal à suivre le groupe de tête, tu as perdu quelques longueurs….
J’essayais de gérer le plus possible mon effort afin d’avoir de bonnes jambes pour le sprint. À un instant, je ne sais pas pourquoi, j’ai ressenti des crampes dans les jambes… Je me suis dit : « Merde, je ne peux pas boucher l’écart ». Les trois-quatre gars devant moi sont revenus sur l’avant-garde du groupe. Ils ont arrêté de rouler au moment de la jonction, j’ai eu de la chance et j’ai réussi à revenir. J’ai roulé un peu plus tranquille que je ne l’aurais dû, mais avec ces crampes qui m’arrivent souvent….

« DES CRAMPES SUR PRESQUE 90 % DES COURSES »

Tu es souvent gêné par ce problème de crampes ?
Sur presque 90 % des courses, j’ai ce problème et ce depuis que j’ai 15 ou 16 ans… Ça m’a coûté de gros résultats aux Championnats du Monde et d’Europe. Ça m’a perturbé durant toute ma carrière. Il faut que je le solutionne. On essaye d’y remédier avec mon entraîneur et le médecin de mon équipe, mais on ne trouve pas la cause, ce n’est pas à cause du magnésium... Si un docteur peut m’aider, qu’il me contacte et s’il a une idée de l’origine du problème… Je ne vais pas arrêter ma carrière pour ça car je fais tout à 100 %, mais ça me soulagerait si une solution était trouvée.

Malgré tout, tu as déjà deux Top 10 depuis le début de saison, deux semaines après ton premier à Lillers, tandis que l’an passé, tu n’avais performé qu’au Tour de Bretagne (lire ici) !
La saison dernière, je n’ai pas beaucoup eu ma carte car j’ai beaucoup bossé pour Alexandre Delettre, mais c’était un plaisir. Très souvent, il avait de très bons résultats sur des profils différents. J’étais content de me sacrifier pour lui et Jérémy Lecroq. Mais cette année, l’équipe me donne ma chance. Ils ont conscience que je le mérite après une année à travailler. Aujourd’hui, j’étais encore protégé. C’est bien que l’équipe me fasse confiance, mais il faut désormais que je me fasse confiance, tout en me concentrant davantage sur des aspects spécifiques à l’entraînement.

« ESSAYER DE FAIRE PLUS ATTENTION »

Au Tour de La Provence (2.1) où il y avait également un certain nombre WorldTeams, tu n’as pas été loin d’accrocher un Top 10 !
Si j’avais été mieux placé, j’aurais pu espérer mieux. Mais ce n’est pas évident de se faire une place avec un maillot de Continentale face à des WorldTeams. Je n’ai pas peur de jouer des coudes, mais je ne veux pas non plus causer d’accident. Je tiens à courir proprement.

Les occasions ne vont pas manquer ces prochaines semaines…
Je pense déjà à ce dimanche à Cholet-Pays de la Loire avec un circuit qui me convient bien. J’espère un bon résultat. En mai, le Tro Bro Leon, le Grand Prix Morbihan, la Classique Dunkerque et les 4 Jours de Dunkerque s’enchaînent. Comme on n’est que dix coureurs dans l’équipe, on ne peut pas trop changer les coureurs alignés contrairement aux WorldTeams. Toutes ces courses sont des objectifs mais ce sera super dur de performer sur chacune d’entre elles. En fin de saison dernière, j’étais mort. Cette année, je vais essayer de faire plus attention.


Crédit photo : Pierre Willemetz

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Dillon CORKERY