Jean-René Bernaudeau : « Ils pleuraient tous pour faire Bessèges »

Crédit photo Xavier Pereyron - DirectVelo

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Posté devant le bus de sa formation, à l’abri des trombes d’eau qui s’abattaient depuis des heures sur Vauvert, Jean-René Bernaudeau était aux côtés de ses coureurs, samedi midi, pour l’étape reine de l’Etoile de Bessèges. Le manager général du Team TotalEnergies a, comme tout le monde, été marqué par les problèmes de sécurité et l’épisode de la « grève » des coureurs. “Aujourd'hui, il y a un problème. On touche à Bessèges, or Bessèges, c'est notre histoire. On touche donc à notre vélo. Tout est fragile et il y a danger”, synthétise-t-il auprès de DirectVelo.


Pour le Vendéen, pas question d’enfoncer une épreuve en souffrance. “Il ne faut surtout pas accabler les organisateurs. On sait à quel point il est dur d'organiser. Il était hors de question que l'on arrête, on ne l'a pas du tout envisagé. Il faut que le haut niveau réalise que le vrai vélo, c'est le bénévolat. C'est encore comme ça que l'on fonctionne en 2025, c'est factuel. On ne peut pas penser qu'au business mais certains ne raisonnent qu'en pensant à l'argent”, regrette-t-il en prenant appui sur le comportement des grosses armadas qui ont quitté la course. “Les équipes qui sont parties hier (vendredi) ne cherchent pas une seconde à savoir si l'épreuve va repartir l'année prochaine ou non, ils s'en moquent”

« QUE FERAIT-ON SANS EUX ? »

Jean-René Bernaudeau n’occulte pas le problème de la sécurité. Il se désole simplement que l’organisation gardoise prenne pour tout le monde de façon, selon lui, injuste. “Il faut mettre le doigt sur quelque chose d'important : il y a des épreuves WorldTour qui ont des problèmes récurrents de sécurité et personne ne dit rien. Ce n'est pas bien. J'ai beaucoup de respect pour les organisateurs ici. Que ferait-on sans eux ?”. Il se félicite d’ailleurs de la création du Grand Prix de Manduel, qui se tient ce dimanche à moins d’une heure du chrono final de l’Etoile de Bessèges. “Quand je vois le petit Maldonado qui organise une course (lire ici), ça fait plaisir, c’est bien. Alexandre Delettre est aussi impliqué, c’est chez lui. Il faut les encourager dans ces démarches. C’est tellement plus beau que le comportement de certains qui méprisent tout... Je n’aime pas ce haut niveau qui donne des leçons aux petits, avec un comportement de trous du cul. Ils n’ont pas besoin de Bessèges, il faut le dire car c’est la vérité”.

Comme d’autres, l’ancien coureur professionnel n’a pas oublié ce qu’il s’était passé lors de la période Covid. “Ce n’est pas bien. J’ai failli dire aux organisateurs de faire signer aux équipes un contrat de trois ans pour s’assurer qu’ils reviennent quand ils avaient besoin de courir. Ils pleuraient tous pour faire Bessèges et maintenant, regardez…”. Jean-René Bernaudeau rêve d’union, de compréhension, d’adaptations, pour ne pas que la pyramide s’écroule depuis ses bases. “Ce sport de haut-niveau ne crée pas de vocations, c’est un problème. Si chaque personne tout là-haut, y compris les coureurs, donnait un petit peu de son temps dans sa région, dans sa commune, pour tenir un carrefour et aider la course locale un dimanche dans l’année, si chacun allait rouler une fois avec les gamins, payer un pot aux bénévoles… Regardez l’exemple du Puy-du-Fou ! Ils ont su entretenir le bénévolat. Le cyclisme aussi repose là-dessus”.

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