Kévin Vauquelin, la preuve que le plus fort ne gagne pas toujours

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

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Il a répété de grands gestes en bougeant ses bras de haut en bas, et vice-versa. Il a soufflé, soupiré, et soufflé encore en refaisant le film des derniers kilomètres avec son staff, dans la pénombre d’un campus universitaire de Luminy que le soleil n’éclairait déjà plus au moment où les premiers coureurs ont franchi la ligne d’arrivée. Ce dimanche, Kévin Vauquelin a été impressionnant sur le Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1). Sans doute le plus fort d’une épreuve lors de laquelle il s’est un temps retrouvé seul en tête, il a mis tout le monde dans le rouge et n’a pas trouvé le soutien nécessaire dans le final pour mener cette jolie troupe à bon port avant le reste des combattants, alors qu'Axel Laurance était au bord des crampes (lire ici).

“Bien sûr que je suis déçu car je cours pour gagner. On a mal joué dans le final. On était quatre mecs forts mais il y a eu, je pense, un problème de stratégie pour certains”, regrettait-il à chaud, juste derrière la ligne d’arrivée. S’il s’est fait reprendre dans les 300 derniers mètres par un imposant groupe de contre qui s’est joué la victoire au sprint (voir classement), c’est selon lui pour plusieurs raisons évitables. “Malheureusement, le mec d’Alpecin (Timo Kielich, NDLR) et Paul Seixas étaient plus là pour accrocher une belle place, et c’est tout à leur honneur", précise-t-il comme pour indiquer qu'il ne cherche pas à critiquer ses deux adversaires, dont il a objectivement compris le comportement. "Si on avait eu des mecs avec un peu plus d’expérience, on aurait pu aller au bout, peut-être à deux ou tout seul. Je n’ai pas su faire la différence quand il l’aurait fallu, c’est dommage”.

Surtout, Kévin Vauquelin s’est énormément méfié d’Axel Laurance, le néo-sociétaire d’INEOS Grenadiers. Peut-être un peu trop même si sur le papier, l’ancien Champion du Monde Espoirs faisait lui aussi partie des grands favoris au départ de la course d’un jour provençale. “Axel était un danger pour moi quand il ne roulait pas. Je n’avais pas envie de l’emmener à la gagne. On a joué et on a perdu”, regrette encore le Normand de 23 ans, qui se méfiait également de l’appui de Joshua Tarling pour son adversaire Axel Laurance. “Je ne pouvais pas me permettre de faire des attaques débiles, il fallait que je sois minutieux dans ce que je faisais. Il fallait jouer pour gagner alors j’ai couru à l’instinct”. Voilà qui promet pour l’Etoile de Bessèges, où il ne visera, là aussi, rien d’autre que la victoire. Après cette première frustrante, nul doute qu’il aura encore plus les crocs.



Remerciements à Benoit Gilles. 

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