VTT

Mathis Azzaro : « À moi de bien faire les choses »

Crédit photo Frédéric Machabert

Crédit photo Frédéric Machabert

Les jours de courses du mois de mai se suivent mais ne se ressemblent pas pour Mathis Azzaro. Pourtant, tout avait bien débuté à Levens, au Championnat de France, où le pilote du Team Decathlon Ford Racing est allé chercher le titre de Champion de France XCC, son premier en Élites. “C’est une belle satisfaction, le fruit de beaucoup de travail, alors que la course s’est déroulée dans des conditions difficiles, confie-t-il à DirectVelo. C’est un titre qui a de la valeur et une saveur particulière. J’ai coché une case et j’ai hâte de porter ce maillot Bleu-Blanc-Rouge”.

« J'ÉTAIS ÉNERVÉ »

Le week-end suivant, il était sur le Championnat d’Europe à Cheile Gradistei. Et pour le coup, son passage en Roumanie sera moins mémorable pour lui. “C’était un chantier toute la semaine, il pleuvait, faisait froid et l’organisation était à l’arrache”. Ses galères ont commencé dès le XCC, terminé à une anecdotique 16e place. “C’était compliqué, j’ai fait une erreur technique dès le départ, et ensuite, ça a été chaotique. L'organisation n’a pas annoncé le nombre de tours avant la course, alors on était à l’aveugle, et la course s’est terminée plus tôt que ce que je pensais. C’est dommage parce que je pouvais gratter quelques places supplémentaires et ainsi partir en première ligne, sur le XCO”.

Déçu mais pas abattu, c’est remonté à bloc qu’il a pris le départ de la course, le dimanche. “J’étais excité par le format de la course, les conditions boueuses qui me faisaient penser au cyclo-cross. Je voulais vite me remettre en confiance, et c’est ce que j’ai fait dès le départ, en prenant un bon start”. Mais cette fois, c’est la mécanique qui lui a joué des tours et l’a empêché de s’exprimer pleinement. “J’avais des problèmes de tige de selle, je devais forcer pour la remettre en place. Ça m’a fait perdre de l’énergie et un temps fou, je n’arrêtais pas de faire l’élastique avec les mecs dans mon groupe”. Finalement 7e, il a eu du mal à digérer sa déception. “J’étais énervé, frustré, parce que je pense qu’il y avait clairement une médaille à aller chercher”.

« COMPTER SUR MA BONNE FORME »

Quasiment deux semaines plus tard, Mathis Azzaro préfère relativiser et se rappeler qu’il était en jambes, sur ce Championnat d’Europe. “7e, ça reste une belle place, et j’ai fait une belle course, malgré les problèmes. À l’arrivée, Yvan Clolus (le sélectionneur de l’équipe de France, NDLR) était content de moi et m’a félicité”. Et si une pointe de déception est toujours présente, l’athlète de 24 ans compte s’en servir pour arriver le couteau entre les dents sur la prochaine manche de Coupe du Monde, à Nove Mesto (République Tchèque), qui se déroulera ce week-end. “Je suis revanchard, j’y vais avec beaucoup d’envie. Maintenant, à moi de bien faire les choses, de prendre un bon départ et de bien gérer cette course qui sera longue”.

Et à Nove Mesto, Mathis Azzaro aura des choses à prouver. Et pour cause, bien qu’il fasse partie des meilleurs Français depuis le début de l’année, il n’avait pas fait le déplacement au Brésil, pour les deux premières manches de Coupe du Monde. “C’est une stratégie décalée, qu’on avait décidé cet hiver, avec l’équipe, pour que je sois plus performant sur les Championnats de France et d’Europe. Au début, je n’ai pas pris cette décision avec le sourire, mais avec du recul, ce n’était pas plus mal”. Et il pourra ainsi compter sur plus de fraîcheur que les pilotes qui enchaînent les jours de course depuis mi-avril. “Personnellement, j’arrive plus reposer que d’autres, et j’ai cette envie de courir. Mais je préfère ne pas compter sur la défaillance des autres, plutôt sur ma bonne forme. Ça, je le maîtrise”. Et il l’a montré ces dernières semaines.

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