Evaldas Siskevicius : « J’ai fait mon temps »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Evaldas Siskevicius ne sera plus dans les pelotons en 2023. Le Lituanien, marseillais d’adoption depuis de longues années, n’a pas été conservé au sein de la formation Go Sport-Roubaix Lille Métropole, qu’il avait rejointe l’hiver dernier après l’arrêt de Delko. Le solide gaillard de 33 ans quitte la scène mais espère désormais rester dans le milieu en qualité de directeur sportif. Et alors qu’il comptait faire la transition au sein de la Conti nordiste, il va devoir trouver un autre point de chute. Entretien.

DirectVelo : Ta douzième saison professionnelle aura donc été la dernière en 2022 !
Evaldas Siskevicius : Oui, je quitte ce monde-là. Ce n’était pas forcément prévu, je ne savais pas ce que j’allais faire. J’envisageais de continuer un an comme j’avais, aussi, imaginé arrêter à la fin de la saison. Finalement, c’est une décision des dirigeants qui est venue trancher. Je n’ai pas eu le choix, mais je n’accuse pas le coup pour autant, même si la décision finale a été prise assez tard. Je me dis que j’ai fait mon temps dans les pelotons.

« JE NE M’ATTENDAIS PAS TROP À CETTE SITUATION-LÀ »

Mais tu aurais quand même préféré faire une année supplémentaire…
Pas forcément. Je n’aurais pas dit non mais ce n’était pas vital pour moi. L’idée, c’était surtout de devenir directeur sportif dans l’équipe. C’était mon plan, ma volonté. On l’avait évoqué avec le staff et c’était une réelle possibilité, d’autant que Micka (Mickaël Leveau) allait quitter l’équipe et qu’il y avait donc une place de libre. Je n’étais pas trop inquiet, je pensais vraiment que ça allait se faire. Quand on m’a dit que ce ne serait pas bon, ni pour rester coureur ni pour devenir directeur sportif, j’ai été déçu car je ne m’attendais pas trop à cette situation-là. Mais je quitte l’équipe en bons termes et je ne désespère pas de pouvoir retrouver l’équipe plus tard. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer…

Tu avais donc en tête l’idée de devenir directeur sportif depuis un moment !
J’ai commencé ma formation pour devenir directeur sportif il y a un petit moment en Suisse, oui. J’étudie actuellement différentes possibilités en espérant trouver quelque chose pour faire mes débuts en tant que DS durant la saison 2023. J’ai quelques pistes mais ce n’est pas gagné. Ce qui est sûr, c’est que j’ai vraiment la volonté de devenir directeur sportif. En attendant, je profite d’un peu de temps en famille, avec ma petite. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer à la maison (sourire).

« JE NE REGRETTE RIEN »

Tu es passé pro en 2011 au VC La Pomme Marseille et tu auras donc évolué durant plus d’une décennie à haut-niveau. Que retiendras-tu de cette carrière cycliste ?
Je pense avoir fait une belle carrière. J’ai passé douze ans dans le peloton professionnel. Je commençais à me lasser un peu sur la fin. J’avais besoin de gros objectifs, comme Paris-Roubaix, pour garder un cap. Le reste du calendrier était monotone, je le connaissais pratiquement par cœur depuis tout ce temps car j’ai souvent fait les mêmes courses. C’était bien, je ne regrette rien, mais j’étais arrivé au bout de l’histoire.

Que voudrais-tu que l’on retienne de cette carrière ?
L’histoire de la voiture balai sur Paris-Roubaix a marqué beaucoup de monde (lire ici). J’en suis très content car j’ai donné une belle image du cyclisme ce jour-là avec des valeurs importantes comme celle de ne rien lâcher. Mais j’ai aussi fait 9e de Paris-Roubaix l’année suivante (en 2019, NDLR) et c’est quand même ce dont je suis le plus fier. J’aimerais qu’on le retienne au moins autant que mes problèmes de l’année précédente (sourire). Quand j’ai décidé de finir Paris-Roubaix malgré mes galères, je n’ai fait que mon devoir, en quelque sorte. Par contre, finir dans le Top 10 sur le vélodrome de Roubaix, ce n’est pas donné à tout le monde. J’ai travaillé dur pour ça, pour ce moment-là. C’était beau.

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