Romain Campistrous s'apprête à tourner la page. Ce dimanche, sur le Mémorial d’Automne disputé à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), le Tarnais de 30 ans a sans doute disputé la dernière course Élite Nationale de sa carrière. Le futur directeur sportif de l’Occitane CF a, comme la veille à Paris-Chalette-Vierzon, fait une nouvelle fois la course à l’avant. Il revient sur sa fin de carrière et parle de la suite avec DirectVelo.

DirectVelo : 24h après ta 5e place à Paris-Chalette-Vierzon, tu es encore arrivé pour la victoire ce dimanche…
Romain Campistrous : On voulait être représenté dans tous les coups. Dans le premier tour, Baptiste (Lavigne) y a été. Un contre est rentré avec Florent (Castellarnau). Ils étaient neuf devant, on en avait deux, ce n’était pas trop mal. Après, j’ai réussi à rentrer avec un autre groupe. Dès que je suis rentré, j’ai attaqué. On est sorti à huit. On était encore deux avec Baptiste. À la fin, on a essayé mais les mecs de Vendée U ont cadenassé.

« UN PEU DE NOSTALGIE »

Comment avez-vous manœuvré avec Baptiste Lavigne ?
Quand j’ai vu que (Lucas) Boniface ne prenait plus un coup, je me suis dit que ça allait être lui qui ferait le sprint. Je sors avec (Nicola) Marcerou à deux bornes de l’arrivée. On se fait reprendre à un kilomètre. Il n’a pas voulu me relayer, mais je pense qu’au sprint, il était plus rapide. Je ressors à la flamme rouge, je suis Marcerou. On se fait reprendre aux 500 mètres, il ne voulait toujours pas rouler. C’est normal, c’est la course, Vendée U a emmené le sprint derrière. Je suis satisfait de la journée, surtout collectivement. Les vieux de l’équipe étaient sur la course car les jeunes seront à la Ronde de l’Isard à partir de mercredi. Ce n’est pas pour autant qu’on se repose sur nos lauriers.

C’était peut-être la dernière Élite de ta saison…
Je pense, oui. Il y a un peu de nostalgie. Il me restera le Championnat régional du chrono et une cyclo vers chez moi. J’ai eu huit victoires cette année, je ne peux pas espérer mieux, dont deux titres de Champion de France Master. J’ai réussi à gagner toutes les courses que j’avais cochées. J’aurais voulu m’imposer sur une course par étapes, mais je n’ai pas pu aller au Tour du Pays Roannais car j’ai attrapé le Covid. J’ai remporté les Boucles du Tarn que mon club organise et où il y avait tous les jeunes présents. J’ai vécu une super saison. Le groupe était bon, on a récupéré Florent et Dorian (Foulon). Ça faisait deux vieux de plus, on a mis une bonne ambiance. Le directeur sportif, Christophe (Garcia), a fait beaucoup de bien. On s’est bien amusé.

« JE PENSE QUE J’AI FAIT UNE BELLE CARRIÈRE »

L’an prochain, ça sera toi le directeur sportif…
C’est mon équipe de cœur, c’est là où j’ai commencé, c’est proche de chez moi. Au fil des saisons, je me suis dit que j’allais faire DS. J’en ai parlé avec l’Occitane il y a deux ans. Guillaume Souyris est parti l’an passé. Ils voulaient absolument que je fasse DS cette année, mais je ne voulais pas. Le président a compris et m’a dit qu’il n’y avait pas de soucis pour que j’encadre encore une année les jeunes. On a fait une belle année collectivement, deux Espoirs ont gagné des courses. Je vais récolter les fruits l’an prochain. J’espère faire progresser les mecs tactiquement.

Arrêtes-tu avec le sentiment du devoir accompli ?
Je pense que j’ai fait une belle carrière. J’ai fait le tour en amateurs, ça fait dix ans que j’y suis. Je me suis fait pas mal de potes. J’ai fait beaucoup de courses. J’en gagnais tous les ans entre trois et six, je ne peux pas me plaindre. Il y a pire, certains ne gagnent jamais. Mon seul regret est que l’équipe de l’Armée de Terre se soit arrêtée, mais ce n’était pas de mon ressort. Si j’avais pu un peu marcher cette année-là chez les pros… J’ai eu des problèmes tendineux à cause d’une mauvaise position. Sans ce souci, ça aurait peut-être pris une autre tournure.