Mayenne : les attaquants français étaient trop limités

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Drôle de sentiments, ce jeudi soir, pour les trois coureurs français présents dans l’échappée du jour sur les Boucles de la Mayenne. Dans la bonne échappée, devrait-on dire plus exactement. Et c’est bien dans cette précision que résident toutes les frustrations d’Eddy Finé, de Yoann Paillot et de Maxime Urruty au terme de la première étape de l’épreuve classée 2.Pro. Car les trois garçons avaient là une chance non pas unique mais très rare de pouvoir piéger les sprinteurs et de réaliser un très gros coup. D'ailleurs, Yoann Paillot ne s'y trompe pas au moment de livrer ses premiers mots à sa descente de vélo. “Dans une carrière professionnelle, il y a peu de chances de prendre des échappées qui vont au bout pour la gagne, alors c’est décevant”, synthétise le rouleur de St-Michel-Auber 93, pour DirectVelo, à chaud. Le Charentais est parvenu à flairer le bon coup sur les routes mayennaises d’une première étape tracée entre le Genest-St-Isle et Ambrières-les-Vallées sur 175 kilomètres. Et ce au prix d’un bel effort. “Au début, ça partait dans tous les sens, avec des coups de deux-trois mecs, pas plus. Puis dans une bosse, j’ai vu quatre coureurs y aller et j’ai contré directement quand j’ai senti que le peloton avait besoin de souffler. Une fois devant, j’ai poussé mes relais pour creuser l’écart”. Et c’est ainsi que l’échappée s’en est allée. Pour ne plus jamais être revue.

Dans cette échappée, donc, six coureurs dont trois français. Difficile, sur le coup, d’imaginer un scénario favorable. “Honnêtement, je ne pensais pas qu’on irait aussi loin”, admet d’ailleurs Eddy Finé peu après l’arrivée. Mais la bonne gestion de la course des six fuyards, et notamment du coureur d'Alpecin-Fenix Philipp Walsleben, futur vainqueur de l’étape, ont fait plier un peloton qui a longtemps laissé toute la responsabilité de la chasse à la Groupama-FDJ d’Arnaud Démare, considéré comme le grand favori de l’étape. “On a roulé de façon régulière pendant toute la journée, puis on a commencé à accélérer à 70 bornes de l’arrivée avant de maintenir l’écart un bon moment autour des quatre ou cinq minutes”, raconte Yoann Paillot.

FRUSTRATION ET LUCIDITÉ

Au fil des kilomètres, Maxime Urruty s’est mis à y croire. “On est arrivé sur les boucles à la fin avec encore une belle avance, sans qu'il n'y ait beaucoup de difficultés ni de vent. On était quand même six ! Plus ça avançait, plus je me disais que ça pouvait aller au bout”. Puis une fois dans la dernière heure de course, les hommes les plus forts de l’échappée ont décidé de passer (encore) à la vitesse supérieure. Histoire de se donner le maximum de chance de résister jusqu’au terme de l’étape. Le néo-pro Maxime Urruty n'y a pas résisté. “C’est simple : à la première accélération, j’ai été le premier à sauter. J’étais le plus limité”, concède avec humilité l’ancien sociétaire du Team Pro Immo. Puis Philipp Walsleben a encore accéléré, flanqué du seul Diego Rubio (Burgos-BH). Derrière, Eddy Finé - qui revient doucement à la compétition après avoir été sur la touche pour cause de blessure - n’a rien pu faire non plus. “C’est décevant de passer proche d’un résultat, c’est toujours un peu frustrant, mais ce sont les deux plus forts de l’échappée qui sont allés au bout”, admet l’ancien spécialiste de cyclo-cross, lui aussi conscient d’avoir simplement été trop juste physiquement.

Quant à Yoann Paillot, il espérait miser sur ses qualités de rouleur, mais ce n’était pas suffisant.
“Je voulais arriver au bout et faire un résultat, il ne m’a pas manqué grand-chose…”. Les trois garçons ont contribué à la réussite de l’échappée et à la victoire d’un vaillant et solide athlète allemand de 33 ans, qui enregistre cette semaine sa onzième participation aux Boucles de la Mayenne, ce qui en fait le coureur le plus expérimenté de tous les participants à cette édition 2021 (lire ici). Une raison d’avoir des regrets, plus que de s’en satisfaire. Mais chacun tente tout de même d’en retirer un minimum de positif, à l’image de Maxime Urruty. “C’était ma première échappée chez les pros, je me suis fait plaisir !”

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