Florent Pereira : « Je préfère arrêter »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Florent Pereira s'apprête à tourner la page. À 26 ans, le pensionnaire du Team Pro Immo Nicolas Roux a décidé de raccrocher afin de privilégier sa carrière professionnelle. Au terme de sept saisons passées dans la formation auvergnate et une à Roubaix-Lille Métropole, il effectue actuellement ses derniers tours de roues. Le Clermontois s'est livré à DirectVelo pour expliquer son choix.

DirectVelo : Pourquoi décides-tu d'arrêter le vélo ?
Florent Pereira : Chez les amateurs, la situation reste précaire. Personnellement, j'ai eu la chance au Team Pro Immo de bénéficier d'un contrat depuis que je suis redescendu de chez les pros. Je tiens à remercier l'équipe pour ça. Mais ce n'est pas comme ça que je conçois le vélo. Je préfère arrêter et réfléchir à de nouveaux projets.

Quand as-tu pris cette décision ?
Ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête. Au début, on a appris que l'équipe devait arrêter. C'était des rumeurs qui tournaient dans le peloton. Finalement, Nicolas Roux a voulu continuer. Ça a tout de même été un petit déclic. Je me suis dit que j'allais sur mes 27 ans. Le passage chez les pros, on sait que c'est compliqué. J'espérais vraiment marcher au Championnat de France pour espérer remonter à l'échelon supérieur. Malheureusement, ça ne l'a pas fait. Après cette course, j'ai compris que c'était fini. Il fallait que je prenne une décision. Maintenant, elle est prise !

« TOUT CORRESPOND »

A-t-elle été dure à prendre ?
Elle a été dure à prendre à partir du moment où je n'avais pas trouvé de travail à côté. Une fois que j'ai trouvé quelque chose de concret, qui m'intéressait et me plaisait, c'était plus ou moins facile. On ne peut pas dire qu'arrêter la compétition après autant d'années sur le vélo soit facile. Ça va faire bizarre, mais tout cycliste est dans cette situation à partir d'un certain âge. Il y a des coureurs qui décident de poursuivre des années et des années chez les amateurs. Je n'ai rien contre eux, mais ce n'est pas ma philosophie. Je faisais du vélo pour passer chez les pros et à partir du moment où je n'y arriverais plus, j'ai toujours dit que j'arrêterais. Après mon retour chez les amateurs en 2017, je m'étais laissé trois ans pour repasser pro. On arrive à la fin de la troisième année. Tout correspond.

Es-tu fixé pour ton avenir ?
Je vais travailler dans le secteur du fioul et de l’automobile. Je vais bosser pour une entreprise qui commercialise des pneus anglais pour les circuits de compétition. L'entreprise est basée à Clermont-Ferrand, mais son commerce est international. Je serai amené à me déplacer sur les circuits automobiles du monde entier. C'est un défi qui m'intéresse. Je reste dans le sport. C'est grâce à ma copine, qui fait partie de cette société, que j'ai réussi à trouver cet emploi. J'ai déjà commencé à travailler un peu les après-midi. J'y vais de moi-même pour apprendre. Je vais réellement débuter à plein-temps en février prochain. Ça me laisse le temps de me former, et voir venir.

« DE SACRÉS SOUVENIRS »

Quelle seront tes dernières courses ?
Je roulotte en cette fin de saison. En m'entraînant moins, c'est compliqué de réussir à gagner des Élites. Je vais miser sur mon « talent ». Je vais faire Maisonnais, puis Vesdun, les deux prochaines manches du Challenge du Boischaut. Samedi, je risque de ne pas aller au Trophée des Champions. En ce qui concerne Paris-Connerré, je ne suis pas sûr d'y aller non plus. Je préfère être franc avec les directeurs sportifs. Dans l'équipe, je ne pense pas avoir ma place parmi les cinq coureurs sélectionnés pour le Trophée des Champions, donc je vais laisser ma place. Il reste deux week-ends de course.

Que retiendras-tu de tes années vélo ?
Il y a de sacrés souvenirs. Je retiendrai surtout ma 2e place au Championnat de France à Chantonnay, en 2015. Elle a tout débloqué. Ça avait été une saison que j'avais débutée avec une fracture de la clavicule, en mars. Ce n'avait pas été facile de revenir avant le mois de juin, mais ça a payé. Ce Championnat de France m'avait permis d'être sélectionné en Équipe de France Espoirs, puis d'être stagiaire chez AG2R La Mondiale. Ce sont des super souvenirs. Je les garderai en tête jusqu'à la fin de ma vie. Ensuite, je vais me souvenir de toutes ces années passées avec le Team Pro Immo. J'y suis resté presque sept ans. Mon année à Roubaix-Lille Métropole restera également une belle expérience. Je n'ai pas de regrets. Je pense avoir fait le tour de la question chez les amateurs.

Te verra-t-on encore sur les courses ?
Je ne pense pas que mon emploi du temps me le permettra l'année prochaine, mais dans les années à venir, pourquoi pas. J'aimerais également reprendre le VTT. Je viens de cette discipline. Pourquoi pas faire des courses du style du Roc d'Azur. Je pense que ça me plairait. Par contre, je ne pense pas refaire des courses sur route. Après, j'irai peut-être voir les copains quand je serai disponible.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Florent PEREIRA