Kévin Monlezun : « Je me voyais gagner »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Scénario incroyablement cruel pour Kévin Monlezun. Alors qu'il venait de prendre place dans la bonne échappée du Championnat de France Juniors, en compagnie de Kévin Vauquelin (Normandie) et de Thibault D'Hervez (Bretagne), l'habituel sociétaire de l'US Bouscataise a été coupé net dans son élan à quelques encablures de l'arrivée. Ses illusions se sont envolées lorsque son axe de roue arrière s'est brisé net, en plein effort. À l'arrivée, toute l'amertume et sa tristesse étaient perceptibles chez lui. ''C'est la première fois que ça m'arrive et je vais m'en rappeler. Je suis dégouté de ma course'', lâchait-il à DirectVelo au moment de revenir sur cet incident.

Dès que la voix de radio-tour a annoncé la nouvelle de cette casse matérielle, François Trarieux, CTR du comité Nouvelle-Aquitaine a immédiatement réagi. Dans un grand élan de précipitation, le technicien s'est faufilé entre les voitures de la file des directeurs sportifs dans l'optique de dépanner son coureur. En vain. Dans la voiture de la Nouvelle-Aquitaine, l'incrédulité a rapidement laissé place à la déception. De son côté, au bord de la route, Kévin Monlezun a fondu en larme et crié toute sa détresse. ''Je ne suis que Juniors 1. Je laissais rouler, et j'attendais le sprint. Je me voyais gagner. Je sais que les deux sont très forts. Je les ai laissés faire, sinon j'allais péter. Je n'ai pas le rythme des gros rouleurs'', regrette-t-il. Une fois. reparti, le coureur de 17 ans savait qu'il n'avait plus rien à espérer du final de ce Championnat de France qu'il a bouclé à la 37e position.

« TOUT A PÉTÉ »

Ce coup du sort n'a pourtant rien d'un coup de hasard. Suite à un accrochage dès les premiers mètres de course, le coureur de 17 ans a ressenti plusieurs alertes. ''Tout le monde est parti à bloc. Ça s'est cassé la figure. J'ai abîmé mon dérailleur avant. La patte de dérailleur ne tenait plus. Je suis resté toute la course sur le grand plateau''. Bien que sa mécanique ne l'ai pas empêché de poursuivre sa route, Kévin Monlezun se doutait que la situation restait préoccupante et précaire. ''Le dérailleur bougeait, ça sautait. J'ai essayé de faire avec, de ne pas me mettre en danseuse pour ne pas tout casser. J’espérais que ça tienne toute la course, mais au dernier tour, à six kilomètres de l'arrivée, tout a pété''. Bien évidemment, le Junior 1 a envisagé de profiter d'un moment de temporisation afin de changer de monture, cependant c'est par choix qu'il n'a pas remplacé son matériel. ''Je n'ai pas pu changer de vélo. J'avais un mulet de dix kilos. Ce n'était même pas la peine''.

Quelques semaines en arrière, Kévin Monlezun n'était pas censé prendre le départ de ce Championnat de France. Désigné remplaçant, il n'a appris qu'au dernier moment sa sélection. ''Je ne me suis pas préparé. J'ai bien travaillé ces jours, j'ai fait le métier pour mettre les chances de mon côté'', reprend celui qui n'a jamais réussi à réellement trouver le bon coup de pédale en 2019. ''Cette année, j'ai juste disputé le Signal d'Ecouves en Coupe de France. Le rythme avec les meilleurs Juniors, je ne l'avais pas tant que ça. J'allais en 2ème et 3ème Catégorie. Je suis dégouté de mon année'', conclut-il, amer.

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