Yannis Yssaad : « Ça donne de la crédibilité »

Crédit photo Amédée Da Fonseca - www.vcc.fr

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Yannis Yssaad tient sa première victoire de la saison. Battu par Thomas Boudat (Direct Energie) la semaine passée sur le Grand Prix de Lillers, le sprinteur de l'Armée de Terre a pris sa revanche ce dimanche sur les routes de Paris-Troyes (voir classement). "Dès le départ, nous savions que le scénario le plus probable était celui d'un sprint massif. Du coup, l'équipe était bien concentrée autour de moi. Mais nous avions quand même des coureurs désignés pour aller dans des échappées au cas où un groupe aille au bout", explique le lauréat auprès de DirectVelo. "L'équipe Direct Energie a contrôlé toute la journée. On a eu le même scénario que sur une course World Tour avec un rouleau compresseur qui imprimait un bon rythme et une course stéréotypée".

« 350M, ÇA NE M'A PAS FAIT PEUR »

Après que l'échappée du jour ait été reprise, plusieurs coureurs retentent tout de même leur chance dans le final, parmi lesquels Julien Loubet, équipier de Yannis Yssaad. "Les autres coureurs de l'équipe sont restés autour de moi, dans les premières positions du peloton, mais nous n'avions pas à rouler avec Julien devant". Finalement, tout rentre dans l'ordre à quelques 4 kilomètres de l'arrivée et c'est bel et bien au sprint que se joue la victoire. "Avec les gars, on s'est perdu dans le final. Nous avons vraiment eu du mal à nous trouver car il y avait encore pas mal de mecs frais et une centaine de coureurs dans le peloton. Donc je me suis débrouillé".

Yannis Yssaad se retrouve aux alentours de la dix-quinzième position avant le dernier virage, qu'il prend à l'intérieur et sur la gauche, contrairement à la plupart de ses adversaires. "J'ai pu remonter quelques places et surtout, j'ai directement lancé mon sprint". Il reste alors environ 350m pour couper la ligne d'arrivée. "Ça ne m'a pas fait peur car généralement, je lance mon sprint de loin par rapport aux meilleurs sprinteurs et du coup, je me retrouve à faire ce genre de sprint sur 300 ou 400m. Je m'entraîne sur ces distances-là et c'est un effort que j'arrive à bien reproduire en course".

« IL FAUT RELATIVISER CE TYPE DE PERFORMANCES »

Bien qu'il vise avant tout les épreuves de Classe 1 (lire ici), celui qui n'avait plus gagné chez les pros depuis une étape du Rhône-Alpes Isère Tour l'an passé se dit très heureux de ce succès. "Gagner en Classe 2 n'est pas suffisant, mais ça fait toujours plaisir à tout le monde dans l'équipe et à moi le premier. Ça donne de la confiance et de la crédibilité pour les courses à venir. On a toujours l'envie de gagner et ça n'arrive pas tous les jours, mais encore une fois, il faut relativiser ce type de performances".

Deuxième sur le Grand Prix de Lillers et vainqueur de Paris-Troyes, Yannis Yssaad peut aborder les prochaines échéances avec le sourire. Et un groupe soudé autour de lui ? "C'est difficile de tout miser sur un sprinteur car pour gagner, il ne suffit pas d'avoir de bonnes jambes. Il ne faut pas être bloqué dans le sprint, ni mal placé... et il faut pouvoir trouver l'ouverture au bon moment. C'est plus aléatoire qu'un grimpeur qui peut s'exprimer à la pédale sur une arrivée au sommet. Le taux de réussite n'est pas important au sprint. Et puis faire deuxième ou troisième n'apporte pas grand-chose", relate le coureur de 23 ans. "Cela dit, mes équipiers me connaissent et si dans un final de course je suis toujours dans le paquet qui va se jouer la gagne, on peut essayer de jouer ma carte. Mais de là à affirmer au briefing le matin qu'il faut tout miser sur moi, il y a une différence".

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