Pierre-Yves Chatelon : « Ça leur ouvre les yeux »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Cette semaine, Pierre-Yves Chatelon a emmené l'Equipe de France Espoirs sur les routes du Tour de la Provence (2.1). L'occasion, comme l'an passé, pour certains des meilleurs coureurs amateurs français de se confronter au monde professionnel. Le sélectionneur des Bleus revient sur cette expérience auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que retiendras-tu de ces trois jours de course ?
Pierre-Yves Chatelon : Le bilan d'ensemble est plutôt satisfaisant. Nous avons pu être un petit peu acteurs à travers deux échappées (Paul Sauvage le deuxième jour et Sofiane Merignat ce jeudi, NDLR). Ces trois jours ont été l'occasion de s'apercevoir que physiquement, les gars sont encore un peu tendres pour ce genre d'épreuve. C'était encore plus vrai sur la dernière étape où nous avons eu du mal à être présent lors de la grande bagarre finale. Cela dit, il faut rappeler que nous ne venions pas ici avec un objectif de résultat. Le but était d'apprendre et d'évoluer.

Les profils d'étapes et les scénarios de course ont-ils été favorables à l'apprentissage de tes jeunes ?
C'était très vrai sur les deux dernières journées. Par contre, cela a été plus compliqué le premier jour, avec cette montée du Col de l'Espigoulier d'entrée de jeu. Pour en avoir discuté avec plusieurs coureurs professionnels comme Anthony Roux, j'ai compris que ça avait été dur même pour les pros, alors pour nos jeunes... Cette montée a mis beaucoup de monde en difficulté très tôt. Ce n'était peut-être pas l'idéal.

Après son échappée le deuxième jour, Paul Sauvage disait avoir réalisé le niveau qui le séparait encore des professionnels (lire ici) : c'est d'abord ça, le but d'un tel rendez-vous ?
Ca montre aux jeunes le chemin qu'il leur reste à parcourir. J'ai vu que certains étaient admiratifs d'équipes comme la BMC Racing. Lorsqu'ils voyaient ces mecs-là mettre en route, ils étaient impressionnés surtout qu'eux étaient déjà dans le rouge depuis pas mal de kilomètres pour certains. Une expérience comme celle-là permet de leur ouvrir les yeux. Être une "star" ou du moins un très bon coureur amateur ne veut pas dire nécessairement qu'on sera un bon coureur pro par la suite.

« ADRIEN (CARPENTIER) S'EST BIEN BATTU DANS LES BOSSES »

Durant ces trois jours, tu espérais voir Adrien Carpentier se frotter aux sprints...
C'est une déception et c'est dommage car j'aurais bien aimé le voir se tester au sprint. Malheureusement, il n'a pas pu disputer les deux sprints des deux premiers jours puisqu'il a, à chaque fois, été lâché dans des difficultés avant l'arrivée. Je retiendrai quand même son courage car il s'est bien battu dans les bosses. Il a aussi fait un gros boulot pour ses équipiers le dernier jour, notamment en appui de Simon (Sellier) et Yoyo (Yoann Paillot). Je ne l'attendais pas dans ce rôle-là et c'était une bonne surprise.

En parallèle de la performance de tes coureurs, on a vu Jérémy Lecroq terminer deuxième d'une étape puis régler le sprint du peloton le lendemain sous les couleurs de Roubaix Lille Métropole : c'est intéressant dans l'optique de ses prochaines courses avec les Bleus ?
Ce n'est un secret pour personne : Jérémy sera avec nous pour la Classic Loire-Atlantique, le Kattekoers et le Tour des Flandres. Il fait partie de ces coureurs qui intègrent le peloton professionnel via une équipe Continentale et qui sont toujours en formation. L'équipe Roubaix-Lille Métropole ne compte que dix coureurs et ce n'est pas évident pour eux de nous laisser un coureur. Or, cette équipe a tenu ses engagements et Jérémy fera bien la Classic Loire-Atlantique avec nous. Il faut le souligner et les remercier. Il est en forme et ce qu'il a fait en Provence est prometteur pour la suite.

Le prochain rendez-vous : ce sera donc la Classic Loire-Atlantique ?
Ce sera une nouvelle course professionnelle pour l'équipe, le 18 mars prochain. Nous serons en pleine préparation du Kattekoers, qui aura lieu le week-end suivant. Nous pourrons aligner huit coureurs sur la Loire-Atlantique et ce sera peut-être l'occasion d'intégrer un nouveau coureur à l'équipe ou d'aligner une nouvelle fois un coureur comme Yoann Paillot.
 

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