Paul Sauvage : « Les mecs ont huit fois ma force »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

C'est une journée qu'il n'est pas près d'oublier : ce mercredi, Paul Sauvage a passé une bonne partie de l'après-midi à l'avant à l'occasion de la 2e étape du Tour de la Provence (2.1). Le pensionnaire de l'Equipe de France Espoirs revient sur cette expérience auprès de DirectVelo. 

DirectVelo : Tu t'es fait plaisir à l'avant avec cette échappée...
Paul Sauvage : C'était un beau moment. Sans vouloir être trop pessimiste, partir dans une échappée de début de course est sans doute la seule façon d'exister dans une course comme celle-là. J'avais envie de prendre au moins une échappée sur l'une des trois étapes. C'était pour aujourd'hui (mercredi). Il aurait sans doute été préférable que l'on soit plus nombreux dans le groupe de tête mais c'était quand même sympa.

Tu as été mis en difficulté dans les ascensions ?
Jérémy Roy est revenu en cours de route. Il m'a montré ce que c'est que d'avoir la force. Il a fait le tempo dans la bosse : il semblait vraiment tranquille alors que moi, j'étais à fond. Je n'avais plus rien dans les jambes et j'ai lâché. Une fois repris par le peloton, j'ai fait ce que j'ai pu pour l'équipe puis dans le Col de l'Ange, je savais que c'était fini pour moi. J'ai rejoint la ligne d'arrivée comme j'ai pu.

T'attendais-tu à souffrir à ce point ?
Oui, je m'en doutais. En début d'étape, j'ai vraiment tout mis pendant dix minutes pour réussir à prendre l'échappée. Une fois devant, je me suis simplement dit qu'il fallait que je profite. Franchement, c'était quand même une super bonne journée, où je me suis fait plaisir. C'est bête à dire mais c'est presque passé trop vite (sourires). J'ai fait avec les moyens du bord, sachant que les autres mecs ont huit fois ma force. Mais être devant, c'était vraiment génial.

« DES BRAQUETS D'ASSASSINS »

Qu'est-ce que l'on ressent lorsque l'on est à l'avant d'une course professionnelle, qui plus est avec le maillot de l'Equipe de France Espoirs ?
On se sent tout petit. Je suis un coureur amateur et quand tu regardes à droite à gauche, que tu vois des mecs comme Rohan Dennis ou Thomas Voeckler... tu te dis que tu vas retourner t’entraîner (sourires). Mais c'est génial de courir à côté de champions que je vois à la télé d'habitude. Tout est bénéfique ici. Il faut vraiment profiter.

Qu'est-ce qui t'a le plus marqué sur ces deux premiers jours de compétition ?
Si je devais dire une seule chose, ce serait le rythme, même si je savais que ça roulerait très vite. C'est tout le temps usant, les mecs emmènent des braquets d'assassins. En fait, ce n'est jamais très dur mais ce n'est jamais facile non plus. Du coup au bout de quatre heures, tu pédales avec les oreilles au moment où les autres commencent à peine à accélérer.

Tu avais été mis dans le bain dès les premiers kilomètres de la 1ère étape, avec la montée très rapide de l'Espigoulier...
On savait que soit un groupe partait dès le pied, soit ça bataillait jusqu'en haut. La deuxième solution était la bonne. Ça a été vingt-cinq minutes à bloc puis trente autres minutes difficiles pour rentrer dans les voitures. Des gars de WorldTour m'ont dit que ça avait roulé vite alors ça m'a quand même rassuré.

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