Rohan Dennis : « Il fallait que je gagne »

Crédit photo Gaël Biraud

Crédit photo Gaël Biraud

Deuxième à Notre-Dame-de-la-Garde, l'Australien a tenu bon. Leader depuis la veille, Rohan Dennis (BMC Racing Team) a remporté ce jeudi la 2e édition du Tour de La Provence (2.1). Après être descendu du podium, il a confié son bonheur à DirectVelo.

DirectVelo : Comme prévu, tout s'est joué dans la dernière montée ?
Rohan Dennis : Tout était d'abord une question de placement avant la dernière bosse. Il y a eu une très longue et grande ligne droite à l'entrée de Marseille (devant le Stade Vélodrome, NDLR). Du coup, on avait tout le loisir de pouvoir se replacer dans les premières positions du peloton. Cela m'a coûté pas mal d'énergie mais il fallait le faire...

Puis ça a été la grande bagarre...
On avait regardé le profil du final ce matin et à vrai dire, ça ne semblait pas aussi difficile que ce que ça l'était réellement. On avait repéré un endroit qui semblait légèrement descendant aux 600m mais finalement, il n'y a pas vraiment eu de moment de répit. Je suis sorti et je pensais pouvoir peut-être gagner l'étape mais finalement, je n'ai pas pu revenir sur le coureur italien (Mattia Cattaneo, NDLR). Il a remporté l'étape mais je gagne quand même le général. C'est le plus important.

« MES COEQUIPIERS ONT ETE INCROYABLES »

Cette dernière montée était-elle similaire à celle de Paracombe au Tour Down Under, comme tu l'imaginais ce mercredi (lire ici) ?
(Rires). C'était un petit peu moins dur quand même finalement. Par contre, je peux dire que quand j'ai franchi la ligne d'arrivée, j'étais aussi fatigué que je ne l'avais été sur le Tour Down Under. De toute façon, peu importe la durée ou la difficulté d'une ascension. Le plus important est simplement de tout donner et de la monter à bloc. Sur des montées courtes et sèches, si tu te donnes à 100%, tu es complètement cuit à l'arrivée. Ce n'est pas possible autrement.

Finalement, si l'on excepte Cattaneo qui avait pris du champ, tu as été le plus fort et le plus rapide sur cette dernière ascension...
Les plus forts, ça a été mes équipiers. Ils ont été absolument incroyables durant toute la journée. Nous n'avons rien demandé à personne durant l'ensemble de la journée. Nous avons tout fait nous même pour contrôler la course. Je pense sincèrement que nous avions l'équipe la plus forte sur cette course et il fallait que je gagne. On aura vraiment passé de bons moments sur cette course et ça aura été trois belles journées pour l'équipe.

On te sait très rapide contre-la-montre et désormais, tu sembles de plus en plus à l'aise dans les ascensions. Penses-tu pouvoir prétendre à des victoires sur les courses par étapes WorldTour ?
Ma victoire ici prouve que je peux gagner des courses par étapes (sourires). J'avais déjà failli l'emporter sur l'Eneco Tour l'an dernier (leader au départ de la dernière étape, il avait été victime d'une chute maillot de leader sur le dos, NDLR). Clairement, j'ai pour objectifs de gagner de grandes courses par étapes. Je sais que je peux gagner des courses d'une semaine. Après que ce soit en WorldTour ou pas, peu importe.

« LES GRANDS TOURS ? TOUT FAIRE POUR Y ARRIVER »

Et sur les Grands Tours ?
C'est la grande question. C'est vraiment mon objectif mais je ne sais pas encore comment je peux me comporter sur trois semaines en jouant un classement général. C'est l'objectif principal que je me fixe pour les quatre prochaines saisons. J'espère pouvoir y arriver. Je vais tout faire pour.

Tu es surpris d'avoir autant progressé dans les ascensions ?
J'ai travaillé et je continue de travailler dur pour ça. J'ai grimpé énormément de cols pour m'améliorer. Mais, ma qualité principale restera toujours le contre-la-montre et je sais que j'aurai besoin de faire de très gros temps sur les chronos pour jouer le général des Grands Tours. Cela dit, ce n'est pas uniquement avec les chronos que tu remportes un Grand Tour : il faut vraiment limiter la casse sur les meilleurs grimpeurs et c'est ce que j'essaie de travailler.

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