Les polémiques rendent Van Aert « plus fort »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

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La tension était palpable dans le salon France du Threeland Hotel qui héberge la sélection belge pour ce 68e Mondial de cyclo-cross à Belvaux (Luxembourg). "Je veux commencer par expliquer mes problèmes de genou de la semaine passée pour ne plus avoir à y revenir plus tard", entame Wout Van Aert, en néerlandais dans le texte malgré la présence de médias internationaux lors du point presse des Belges.

Irrité par les critiques apparues dans la presse lors des derniers jours, le Champion du Monde sortant souhaitait ne pas s’éterniser sur les problèmes physiques qui l’ont accablé dans sa préparation. Le Campinois s’est d’ailleurs montré courroucé lorsqu’un journaliste néerlandais a osé s’enquérir de plus amples détails. "J’avais pourtant dit que je ne voulais plus en parler", a rétorqué le Belge de 22 ans.

LUNDI EN SELLE

Outre son inflammation au genou qui l’a écarté pendant sept jours du vélo après la pénultième manche de Coupe du Monde à Fiuggi (Italie), Van Aert a dû composer avec une foison de supputations et insinuations quant à la véracité de sa blessure. "J’avais commencé à avoir des douleurs lors de mon stage en Espagne mais je tenais à participer à Fiuggi. La douleur s’est aggravée après la course et j’ai consulté le docteur Toon Claes qui a décelé une inflammation. Pendant sept jours, j’ai travaillé avec Lieven Maeschalk (l’ancien ostéopathe des Diables Rouges en football, NDLR), j’ai suis allé nager. Mais j’ai l’impression de ne pas m’être entraîné. J’ai seulement pu remonter lundi en selle", détaille-t-il pour DirectVelo.

Le feu des polémiques s’est déclenché lundi, suite à l’étincelle provoquée par la publication par Kevin Pauwels de son bulletin de contrôle anti-dopage afin de démontrer qu’il n’employait aucun complément alimentaire ou médical. L’incendie a été déclaré par Mathieu Van der Poel, qui a embrayé en postant son formulaire ne mentionnant que la prise de multivitamines et d’un complément alimentaire. Avant qu’Adrie, son père, ne remette quelques gouttes d’huile en demandant qui suivrait. "Si tu n’as rien à cacher, ce n’est pas illogique de le mettre en ligne", estime le fils Van der Poel (voir ici). Des insinuations qui ont le don d’irriter Wout Van Aert et son coach Niels Albert.

BESOIN DE PERSONNE POUR GAGNER

“Je n’ai bénéficié d’aucune AUT (Autorisation à Usage Thérapeutique", balaye Van Aert, accusé d’avoir manqué la dernière manche de Coupe du Monde à Hoogerheide pour pouvoir bénéficier d’un traitement à la cortisone. "J’ai bien subi un contrôle hors-compétition mercredi, mais je ne tiens pas à le publier. Il en va de ma vie privée", se justifie le double Champion de Belgique, avant de rediriger les questions vers Kevin Pauwels quand on lui demande l’intérêt de jouer la transparence. "De toute façon, dans 90% des cas, je n’ai eu besoin de personne pour gagner", répond-il quand on l’interroge sur l’atmosphère électrique dans le groupe noir-jaune-rouge.

L’essentiel restera pour le coureur de Crelan-Charles de conserver sa concentration à quelques heures d’un potentiel second titre mondial. Avec les questions quant au parcours menacé par le dégel et les températures positives (1 à 4 degrés), mais surtout l’incertitude d’un genou toujours fragile. "On sera vite fixé. Lors des entraînements en cyclo-cross, mon genou s’améliorait de jour en jour. Les médias se sentent toujours obligés de créer des polémiques, mais tout cela me rend plus fort."

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