La Course grimpe l’Izoard : Même pas peur

Crédit photo Thomas Maheux / https://thomasmaheux.exposure.co

Crédit photo Thomas Maheux / https://thomasmaheux.exposure.co

Depuis 2014, ASO organise le jour de l’arrivée du Tour de France une course féminine sur les Champs-Elysées : La Course By Le Tour. Mais, en 2017, La Course qui fait partie du WorldTour change radicalement de format et délaisse la plus "belle avenue du monde" pour les Alpes et le col de l’Izoard. "Ce nouveau décor évitera que La Course devienne répétitive. Ce terrain différent offrira aux filles un moyen de montrer ce qu’elles sont capables de faire", a déclaré Thierry Gouvenou, directeur technique des épreuves à ASO au site internet anglais Cyclingtips.com.

QUITTER LA VITRINE DES CHAMPS-ELYSEES

Le peloton féminin fait donc ses valises pour l’un des cols les plus durs d’Europe : l’Izoard par Guillestre (15.9 km à 6.9% de moyenne). Les sprinteuses resteront à la maison pendant que les grimpeuses retrouveront le sourire. "Pour les filles comme moi, c’est une bonne nouvelle même si avoir couru sur les pavés des Champs-Elysées restera un grand souvenir", indique à DirectVelo Amélie Rivat. Comme à Paris, elles partiront de Briançon le même jour que les hommes. "Le meilleur moyen d’attirer les projecteurs sur la course" selon Thierry Gouvenou.

Elles s’élanceront pour 67 km et donc la montée vers la Casse Déserte. Une distance courte qui ne réduira pas la difficulté de l’étape pour Nicolas Marche, directeur sportif de FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope, seule équipe UCI française. "La course sera folle et rapide. L’Izoard va très vite arriver et fera la décision. Il aurait pu y avoir 120 km que la vainqueur aurait été la même au sommet", assure-t-il.

« IL N’Y A PAS DE CRAINTE DE MONTER L’IZOARD »

Monter un tel col fait-il peur ? "Non, il n’y a pas de crainte de la part des filles. Même si elles n’ont pas l’habitude de monter des cols en course, elles sont entrainées pour ça. Et puis nous avons fait le Giro l’année dernière qui est très difficile (sur neuf étapes)", estime Nicolas Marche. Son ancienne coureuse Amélie Rivat confirme. "Nous avons monté des cols mythiques sur le Giro comme le Mortirolo donc ce n’est pas un souci. On a juste envie de montrer que notre course peut être spectaculaire".

« MOINS BRIDEES ET PLUS INDECISES »

En effet, au moment où ASO a annoncé qu’il y aurait un coureur de moins par équipe lors du prochain Tour (lire ici), les filles ouvriront la route avec six éléments dans chaque équipe comme le reste de la saison. "Nos courses sont souvent moins bridées et plus indécises que les hommes. C’est en tout cas le retour que j’ai des gens. C’est motivant et ça fait plaisir", poursuit Amélie Rivat.

UN TOUR  FEMININ ? IDEAL POUR LES EQUIPES, COMPLIQUE POUR ASO

Ce changement de parcours de La Course by Le tour donne forcément des idées aux Françaises... spécialistes des courses à étapes. "C’est peut-être un test pour le futur. Pour nous, ce serait l’idéal et je pense que tout le monde serait gagnant en organisant une course à étapes pendant le Tour. Les routes sont fermées, la presse est présente, juge Nicolas Marche. J’observe que la plupart des Classiques organisent une course féminine le jour de leur course (Tour des Flandres, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège)". Alors, bientôt un penchant féminin du Tour de France, comme entre 1984 et 1989 ? Thierry Gouvenou se montre plus mesuré. "Ce serait très compliqué au niveau de la logistique. Organiser la course en montagne est un test pour voir ce que nous pouvons faire dans les prochaines saisons, avant de tirer une conclusion. Le Tour de France devient de plus en plus grand, avec toujours plus de suiveurs et c’est compliqué de gérer  deux évènements en même temps".

Mots-clés