Le sprinter Romain Feillu, victorieux sur la Route Adélie de Vitré l’année dernière devant Nacer Bouhanni, disputera la saison 2016 sous les couleurs de l’équipe Continentale HP BTP-Auber 93. A 31 ans, c’est une « nouvelle aventure »  qui débute pour l’ex porteur du maillot jaune, c’était sur le Tour de France 2008. Pour DirectVelo.com, à la veille de la présentation de son équipe, il revient sur son choix et sur ses ambitions.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur ta saison 2015 ?
Romain Feillu : J’ai été déçu par le traitement que l’on m’a réservé chez Bretagne-Séché Environnement. Mais cela est arrivé à d’autres coureurs. Je n’ai pas eu le programme de course que j’aurais souhaité. Fin août, j’ai eu un moment de doute. Je me suis même demandé si je n’avais pas fait le tour de la question sur un vélo. Puis, j’ai pris conscience que j’avais envie de continuer. HP BTP-Auber 93, a été un véritable coup de cœur, je suis très motivé.

« DE L'EXPERIENCE A PARTAGER »

Qu’est-ce qui t’a attiré dans le projet de l’équipe ?
J’ai vraiment envie de participer aux succès de l’équipe et à sa progression. Je retrouve les sensations que j’avais chez Agritubel. Je trouve gratifiant de participer à une nouvelle aventure même si l’équipe a une grande histoire derrière elle. Ce serait génial que l’on puisse accéder au niveau supérieur la saison prochaine (lire ici) et si je pouvais mettre ma petite pierre à l’édifice, ce serait top.

Physiquement, où en es-tu ?
Je sors d’un gros cycle d’entraînement avec les stages. Après quelques jours de repos, je serai en très bonne forme. Je disputerai l’Etoile de Bessèges puis la Méditerranéenne. C’est une période que j’affectionne. Ce sont aussi des courses qui m’ont réussi, je suis confiant.

Quel sera ton rôle au sein de HP BTP-Auber 93 ?
J’ai de l’expérience à partager mais, au niveau sportif, je me sens bien et je suis motivé pour faire de belles choses. Dans mon registre, il y a David Menut et Anthony Maldonado qui ont un bel avenir. Je n’ai pas envie de leur faire de l’ombre. Au contraire, j’aimerais les aider à évoluer. L’équipe est jeune, au milieu de mes coéquipiers je me sens tout jeune (rires). Je suis heureux de retrouver une structure familiale, avec des personnes franches. C’est un retour aux fondamentaux qui me fait plaisir.

« ANTICIPER LE SPRINT »

L’équipe va-t-elle travailler pour toi ?
Je pense que l’on sera deux sprinters au départ d’une course, je ne sais pas encore comment ça va se passer. Peut-être que l’on jouera une carte suivant les sensations, ou suivant le profil de l’étape. Vu la concurrence, même au niveau français, ça me semble compliqué d’espérer former un train capable de rivaliser avec Cofidis, Direct Energie, ou FDJ. Il faudra courir juste pour avoir nos chances. Dans ma carrière, j’ai souvent été seul. Dans ces conditions, il faut se débrouiller. J’ai parfois essayé d’anticiper le sprint et c’est peut-être quelque chose que je retenterai cette année.

Quel serait le conseil que tu donnerais à tes coéquipiers sprinters ?
Il faut se projeter vers le sprint dès le matin. Le but, c’est d’avoir l’impression d’être déjà passé par l’arrivée même si on ne connaît pas le parcours. Je me sers beaucoup du livre de route mais les nouveaux outils comme Google Maps me permettent d’optimiser tous ces points. C’est essentiel de préparer son sprint en connaissant parfaitement les virages, les points-clefs mais aussi ses concurrents, les roues à prendre etc…

Crédit photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.photodeck.com