Elie Gesbert : « Encore échappé ! »

Pour sa première course comme stagiaire de la FDJ, Elie Gesbert s'est offert près de 120 kilomètres d'échappée sur le Grand Prix de Fourmies. En compagnie notamment de Thomas Voeckler. Le coureur breton, moral à bloc depuis sa victoire d'étape au Tour de l'Avenir, raconte à DirectVelo sa journée parmi les pros. Avant de retrouver mardi le maillot du Team Pays de Dinan, au départ du Grand Prix de Fougères.
 
« Passer du Tour de l'Avenir au Grand Prix de Fourmies, ça fonctionne bien ! La semaine dernière, je courais en Equipe de France Espoirs pour ce grand rendez-vous de la saison, et j'ai réussi à gagner une étape dans les Alpes. C'était à travers une longue échappée, entre le Col de la Madeleine et l'arrivée à Saint-Michel-de-Maurienne (retrouver son interview). A Fourmies, j'ai remis ça : une échappée !
 
J'avais pour consigne d'essayer de prendre les coups. Ainsi, la FDJ n'avait pas à contrôler le peloton en vue du sprint pour Marc Sarreau. Pendant 50 kilomètres, nous avons bataillé... Beaucoup d'équipes voulaient envoyer un homme à l'avant, notamment Etixx-Quick Step. Finalement, je me retrouve dans un groupe de six, aux côtés de Thomas Voeckler (Europcar), Guillaume Levarlet (Auber93), Emanuele Sella (Androni Giocattoli), Daniel Schorn (Bora Argon 18) et de Nico Brüngger (Roth-Skoda).
 
Une échappée chez les pros, ce n'est pas si différent de celles que l'on fait chez les amateurs. J'avais déjà eu l'occasion de m'en rendre compte sur le Tour de l'Ain, avec l'Equipe de France. Cette fois aussi, j'étais dans une échappée. La règle du jeu reste la même : prendre de l'avance, la gérer, gagner. Un jeu du chat et de la souris s'engage avec le peloton. Mais il faut être malin. Dans ces cas-là, nous pouvions compter sur Thomas Voeckler. C'est lui qui régulait l'allure. Un vrai maître du temps !
 
« LE TOUR DE L'AVENIR ETAIT BENEFIQUE »
 
Le GP de Fourmies a un beau parcours de puncheur, à l'abri du vent. Je le connaissais de mes années Juniors, parce que les Boucles du Canton de Trélon passent dans le coin. Il y a des petits taquets, c'est tracé pour les costauds. Mais le peloton est revenu sur nous à 30 km de l'arrivée. Je me suis accroché puis je me suis relevé dans les dix derniers kilomètres [Gesbert termine 159e à 6'11'' du vainqueur Fabio Felline, de Trek Factory – voir classements].
 
Je ne ressentais plus la fatigue du Tour de l'Avenir. Il ne m'a fallu que trois jours pour faire passer le mal de jambes, les crampes... Le jour où je gagne mon étape [vendredi 28], j'avais tellement de crampes que je j'arrivais plus à pédaler dans la dernière ligne droite. Le lendemain, sur la dernière étape, j'ai attaqué dans le Col du Molard, mais j'ai été distancé : les Russes avaient lancé un tempo de fou, comme si l'arrivée était jugée au sommet ; et je payais mes efforts... Finalement, le Tour de l'Avenir a été bénéfique. Non seulement j'ai pu m'y exprimer, mais j'ai affiné ma condition pour les courses de fin de saison.
 
Il y aura d'autres épreuves sous le maillot de la FDJ. Le GP de Fourmies était la première - et une belle première ! Depuis deux ans, je fais partie de la Fondation FDJ. L'équipe me soutient, suit mes résultats et, donc, en juin, Yvon Madiot m'a proposé de me tester en tant que stagiaire. J'étais très content de partager la chambre de Steve Morabito la veille de Fourmies : il a beaucoup d'expérience à transmettre... Je devrais encore apprendre sur le Tour du Doubs, dimanche prochain, puis sur le Grand Prix de Wallonie. »

Crédit photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.photodeck.com

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Elie GESBERT