Le Team Probikeshop Saint-Etienne Loire forme des coureurs, organise des épreuves... mais il a terminé avant-dernier de la Coupe de France DN1 cette saison (lire ici). D'où l'hypothèse d'une descente en DN2, qui pourrait compromettre son avenir. Le Président, Gilles Mas, se veut combatif pour un club qu'il dirige depuis 1996 et suggère de revoir la formule de la Coupe de France. 

 

DirectVelo : Votre club fera-t-il toujours partie de la DN1 en 2015 ?

Gilles Mas : Nous ne le savons pas encore. La Coupe de France cette année nous a mis en danger. Selon le règlement, à cause de notre classement, nous sommes relégués. Si le club de l'Armée de Terre passe en Continentale comme il en a l'intention (lire ici), nous pourrions nous maintenir en DN1. Mais rien ne dit que ce sera notre choix. Nous pourrions également poser candidature en DN2, à la condition que nos partenaires nous suivent. Ma priorité, c'est de conserver nos trois salariés, qui réalisent un travail excellent.

 

Vos coureurs ont-ils disputé la Coupe de France avec la menace permanente d'une relégation ?

Oui, tout à fait. Il suffit d'un sprint raté et l'enchaînement peut être dramatique : pas assez de points marqués, mauvais classement en Coupe de France, descente en DN2, perte de sponsors... Nos coureurs étaient conscients de ce problème. Ils ont disputé une dernière manche honorable, puisque trois d'entre eux ont inscrit des points [le club termine 9e par équipes sur le Circuit du Viaduc, au Ponthou, NDLR]. Mais quel manque de sérénité pour les coureurs, pour les encadrants, pour les dirigeants ! Ce stress ne me semble pas compatible avec la mission formatrice d'une DN1 !

 

« LA SURENCHERE DES COUREURS EST RIDICULE »
 

Faut-il changer les règles de la Coupe de France ?

Oui. La règle actuelle impose qu'il y ait dans chaque équipe sept coureurs français et âgés de moins de 25 ans. Elle autorise un quota de deux places pour des étrangers ou des hommes de plus de 25 ans. Je propose de faire passer le quota à trois places. Car le standard actuel est trop contraignant, très difficilement applicable pour les clubs de Rhône-Alpes.

 

Pourquoi ?

Avec quatre clubs de DN1 (et trois de DN2) dans le comité, nous n'avons pas assez de coureurs capables de disputer la Coupe de France. Où trouver autant de jeunes Français de 18 à 25 ans qui sont compétitifs ? Pour compléter nos effectifs, nous sommes malheureusement obligés d'engager des jeunes qui n'ont pas le niveau et cela affaiblit a Coupe de France. Les bons coureurs, eux, se livrent à une surenchère et demandent des sommes que nous ne sommes pas en mesure de supporter. Et maintenant, on voit aussi des coureurs qui n'ont pas le niveau mais qui réclament beaucoup d'argent, parce qu'ils savent qu'il y a beaucoup de clubs en Rhône-Alpes et que nous n'avons guère le choix. Cela va jusqu'à 800€ par mois en plus des cotisations... Impossible pour nous de payer. Cette surenchère est ridicule !

 

Le label de DN1 est-il un fardeau pour votre club ?

Au contraire, l'équipe DN1 tire tout le club vers le haut, et ce depuis 2001. L'EC Saint-Etienne Loire est une belle association de 185 membres, dont la moitié ont moins de 18 ans. Nous formons autant des coureurs que des éducateurs, et en plus nous organisons des épreuves (le Grand Prix de Saint-Etienne Loire, le Trophée National des Jeunes sur piste, la Montée Vélocio, la Montée Kivilev, etc)... L'équipe DN1 est notre fierté et elle nous permet d'attirer des sponsors, qui bénéficient à toute la vie du club. Nous avons un fort rayonnement en Rhône-Alpes et dans le Sud-Est. Pour construire cet édifice, il nous a fallu 23 ans. Tout cela ne peut pas s'arrêter d'un coup, pour une histoire de Coupe de France...

Crédit photo : Philippe Pradier -  picasaweb.google.fr/PHPHOTO42