L'Equipe de France Juniors met le peloton dans le vent

L’Equipe de France Juniors était au Luxembourg ce week-end pour y disputer la 6e manche de la Coupe des Nations, avec à la clef une cinquième place au classement général final par l’intermédiaire de Sofiane Merignat, à l’occasion de sa première apparition sous le maillot tricolore. Surtout, les Bleus ont animé la course, notamment en faisant exploser le peloton sur la 2e étape. C’est ce que nous détaille le sélectionneur national, Julien Thollet, pour DirectVelo.com.

DirectVelo.com : La semaine passée, tu expliquais vouloir construire un groupe en vue du prochain Championnat du Monde (lire ici). Es-tu, en ce sens, satisfait de la performance d’ensemble de l’équipe ce week-end ?
Julien Thollet : On avait notamment parlé de Sofiane (Merignat) qui allait découvrir l’Equipe de France. Et c’est vrai que la course s’est bien passée pour lui. Il a pris le bon coup samedi et du coup, il se retrouve à faire un bon classement général (5e). Hier (dimanche), il a bien assuré aussi pour être dans le final avec les costauds. C’est une belle satisfaction pour sa première sortie. L’autre grosse satisfaction, c’est effectivement sur l’aspect collectif. Les gars m’ont fait plaisir. Sur la 2e étape, on avait mis une stratégie en place sur un circuit final qui était usant, et ils ont su la respecter en faisant du bon travail.

« ON A FAIT BASCULER LA COURSE »

En quoi consistait cette stratégie ?
Je voulais que l’on tente de faire la décision dans le final en créant des bordures. Ils ont su être patients une bonne partie de la course et au moment opportun, ils ont fait exploser le peloton. Sans en rajouter, on peut vraiment dire que l’on a fait basculer la course. Les gars ont fait sauter le maillot jaune (le Slovène Ziga Horvat, NDLR) et plusieurs autres des coureurs qui jouaient la gagne au général. A un moment donné, il n’y avait plus que huit coureurs devant, dont nos cinq français ! (Maxence Moncassin, victime d’une chute le premier jour était diminué physiquement).

Alors pourquoi cela ne se reflète-t-il pas dans le classement de cette 2e étape ?
Ils ont été un peu trop gourmands dans les derniers kilomètres. Un petit groupe a fini par rentrer de l’arrière, mais toujours pas le maillot jaune. Là, il aurait fallu souffler, et laisser le poids de la course aux Suisses ou aux Belges, ceux qui avaient le plus de chance de remporter le général avec cette situation de course. Ils n’ont pas su se planquer et avec ce final décousu, on n’a manqué le bon coup lorsque c’est ressorti à trois kilomètres de l’arrivée avec l’Allemand qui gagne finalement l’étape (Martin Salmon) puis un autre groupe de trois coureurs (Mathieu Burgaudeau régle le sprint du groupe des favoris à 14 secondes, NDLR). Les gars se sont un peu trop livrés. Ils n’ont pas su prendre la bonne décision au moment de la jonction. Ils ont simplement été gourmands dans leurs efforts, mais ça reste quand même très positif.

« QU’ILS SE POSENT LE BONNES QUESTIONS »

Cette expérience servira surtout d’exemple pour les semaines et les mois à venir…
C’est évident ! On apprend toujours de ses erreurs, et on essaie de ne pas les reproduire. Après l’arrivée, on a pu débriefer tous ensemble, voir ce qui avait été positif, et ce qui n’avait pas marché dans le final, pourquoi on n’avait pas pu gagner l’étape. J’ai voulu faire en sorte qu’ils se posent les bonnes questions. Qu’ils me racontent la façon dont ils ont vécu la course, et ce qui n’avait pas marché. Finalement, ils ont eux-mêmes trouvé des solutions, et c’est ce qui est le plus intéressant pour moi. Ils sont tous en plein apprentissage, et c’est intéressant de les voir apprendre avec des scénarios de course que l’on ne peut pas travailler à l’entrainement. C’est positif pour chacun d’entre eux, pour leur aventure en Equipe de France Juniors mais aussi pour la suite de leur future carrière.  

Crédit photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com
 

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