EDF Juniors : Le GP Patton avec (déjà) le Mondial en tête

L’Equipe de France Juniors va se rendre au Luxembourg ce week-end pour y disputer la sixième manche de la Coupe des Nations, le Grand Prix Général Patton, une course par étapes sur deux jours. Un rendez-vous d'importance en vue des prochains Championnats du Monde de Richmond en Virginie (Etats-Unis), et l’occasion de faire le point avec Julien Thollet, sélectionneur national des Bleus.

DirectVelo.com : Qu’espères-tu du déplacement au Luxembourg ce week-end ?
Julien Thollet : J’ai envie que les coureurs de cette Equipe de France continuent de prendre leurs automatismes, qu’ils apprennent à toujours mieux se connaitre car au-delà du talent brut, il est primordial d’avoir une bonne cohésion de groupe pour espérer obtenir de grands résultats. Or, je me projette déjà sur les Championnats du Monde de fin d’année, et c’est pour cela que j’ai besoin de construire un vrai groupe dès maintenant.

« SOFIANE MERIGNAT EST L'UNE DES BELLES REVELATIONS DE CETTE SAISON »

Tu considères donc le GP Patton comme une étape importante sur la route du Mondial ?
J’ai besoin de resserrer le groupe. Ceux qui vont confirmer dans les prochaines semaines auront forcément plus de chances d’aller aux Etats-Unis. Le plus important pour la sélection finale, ce sera le Championnat de France. Ceux qui ont été les plus forts jusqu’à présent se devront de le confirmer lors du Championnat national. Une belle performance là-bas, ça aide à être sélectionné. Mais cette course ne fera pas tout non plus ! Il faut bien comprendre que tout reste encore ouvert. Je tiens vraiment à le dire et à la répéter. Beaucoup de coureurs ont toujours une chance d’aller sur le Championnat du Monde. Il faudra simplement faire ses preuves.

Si cinq des six coureurs sélectionnés ont déjà eu l’occasion de porter le maillot de l’Equipe de France, ce n’est pas le cas de Sofiane Merignat…
Il va découvrir la Coupe des Nations et l’Equipe de France. Le but, c’est d’abord que l’on puisse faire connaissance. Je veux qu’il essaie de trouver des automatismes rapidement avec le reste du groupe. Il a fait un très bon printemps avant d’enfoncer le clou sur la Classique des Alpes avec sa victoire en solitaire. Cette course au Luxembourg est très casse-pattes, sans un mètre de plat, alors je pense qu’il devrait s’en sortir. Maintenant, il sera peut-être surpris par la façon dont ça frotte en Coupe des Nations, avec ce peloton international. Il n’est pas forcément habitué à ça et on verra s’il peut s’adapter. En tout cas, Sofiane est assurément l’une des belles révélations de cette saison 2015.

« LES ETATS-UNIS OU LE DANEMARK SONT PLUS FORTS QUE NOUS CETTE ANNEE » 

L’Equipe de France Juniors pointe actuellement au huitième rang mondial, alors qu’elle était habituée à beaucoup mieux depuis de nombreuses années. Selon toi, ce classement reflète-t-il bien le niveau actuel de nos bleus ?
Je pense qu’il y a mieux à faire. On peut facilement accrocher un Top 5 cette année, et ce compte tenu de la valeur de nos coureurs. J’ai beaucoup fait tourner lors de mes différentes sélections depuis le début de l’année, et peut-être que les coureurs ont eu du mal à se trouver en course, parfois. Je le répète, c’est une question d’automatismes. Maintenant, nous avons quand même des coureurs de talent. Cela ne fait aucun doute. Clément (Betouigt-Suire) qui gagne une étape du Trophée Centre Morbihan puis une étape en Allemagne (sur le Trophée Karlsberg), c’est du costaud. Or sur ces deux courses-là, nous avions pu courir en équipe. Je sais que l’on peut encore marquer pas mal de points en fin d’année. Après, c’est vrai que des nations comme les Etats-Unis ou le Danemark sont plus fortes que nous cette saison. Mais à l’inverse, l’Allemagne a reculé par exemple. 

Si tu espères construire un groupe au plus vite, c’est que tu n’envisages donc pas de faire tourner sur le Tour de l’Abitibi, au Canada, fin juillet ?
En fait, nous n’allons pas aller au Canada cette année. En tout cas, pas avec une véritable Equipe de France comme cela a pu être le cas l’an passé par exemple. Il y aura tout de même des Français au départ, encadrés par Emilien Broë, le CTS de Bourgogne. Il va emmener quatre Bourguignons mais aussi Pierre Barbier et Théo Menant. Par contre, nous serons bien sur le Tour d’Istrie (Croatie, mi-septembre) avec, à ce moment-là, la même équipe que celle qui se présentera au Mondial quelques semaines plus tard. Ce sera la dernière répétition. 

« TROIS COUREURS EN ESTONIE, CE N'EST PAS L'IDEAL »

Entre temps, il y aura également eu le Championnat d’Europe à Tartu (Estonie), où tu n’auras que trois coureurs pour la course en ligne…
Les Championnats du Monde seront aux Etats-Unis cette année et cela est extrêmement coûteux. Et puis effectivement, le Championnat d’Europe oblige là-aussi à un long voyage puisqu’il se dispute en Estonie. Dans ces conditions, nous avons été contraints de ne prendre que trois coureurs par catégorie, contre sept l’an passé. Nous devons faire attention à nos dépenses et c’est la raison pour laquelle nous partirons avec des effectifs réduits. Sportivement parlant, il est évident que ce n’est pas la situation idéale pour jouer la gagne en Estonie, et pour préparer le Mondial. Mais il va falloir faire avec.   

As-tu prévu de « compenser » via d’autres épreuves ou stages d’ici au Championnat du Monde ?
Oui ! Nous irons courir en Flandres histoire de se frotter aux pavés, puisqu’il y en aura sur le circuit du Mondial. Juste après le Championnat de France de l’Avenir, je partirai en stage en Maurienne avec ceux qui auront été présélectionnés pour Richmond. Je retrouverai donc une dernière fois l’équipe du Mondial en Croatie sur le Tour d’Istrie, les coureurs rentreront chez eux pendant une grosse semaine puis ce sera le moment de s’envoler pour les Etats-Unis. 

La sélection française pour le GP Général Patton : Mathieu Burgaudeau, Louis Louvet, Sofiane Merignat, Maxence Moncassin, Romain Pommelet & Tanguy Turgis. 

Crédit photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com

 

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