4 Jours de Dunkerque : Le pif-paf dans le pif

Satanée enfilade de virages. Elle a déchaîné le mécontentement des coureurs ce vendredi, à l'arrivée de la 3e étape des Quatre Jours de Dunkerque, et amoindri les chances de victoire de Julien Antomarchi (Team Roubaix-Lille Métropole), 2e au sprint dans un trio d'échappés, derrière Alexis Gougeard (AG2R La Mondiale) et devant Brayan Ramírez (Colombia).
 
"Dommage ! regrette Antomarchi, interrogé par DirectVelo.com. Je me suis laissé piéger. Ce pif-paf à 200 mètres de la ligne, il fallait l'aborder en tête pour gagner. Moi, comme j'avais assuré la plupart des relais jusqu'à présent, je me suis relevé peu avant, pour laisser passer les autres. On est arrivé à deux de front dans le premier virage, avec Gougeard. Il a fallu mettre un coup de frein. Et comme la dernière ligne droite était trop courte, impossible de remonter !"
 
Alors qu'il a refait une partie de son retard dans le sprint, Antomarchi échoue pour une demi-longueur.
 
"Julien n'est pas un acrobate, mais il faut dire que cette arrivée était, disons très 'particulière', pour être diplomate", relève son directeur sportif, Frédéric Delcambre, qui misait sur la formation d'une échappée, sur des routes apparemment propices, entre Barlin et Saint-Omer, sur 176 km.
 
L'ETAPE DE SAMEDI AU MONT CASSEL : « PLUS LIMPIDE »
 
Déjà irrités par le final de vendredi à Maubeuge, truffé d'un rond point et d'un îlot central, d'autres coureurs se sont montrés plus critiques dans leurs propos publics. "Une telle arrivée ne devrait pas exister", déplorait Bryan Coquard (Team Europcar), qui conserve son maillot rose de leader. "Peut-être qu'on doit donner un bon spectacle mais pas donner nos vies", approuve Björn Thurau (Bora-Argon 18), 5e du classement général.
 
Antomarchi se montrait davantage déçu qu'en colère. "Je sais que les organisateurs se donnent du mal, qu'il est compliqué de trouver des villes-étapes. Je sais que c'est notre métier de prendre des risques. Mais il est certainement possible de choisir des sites d'arrivée moins dangereux".
 
Le Provençal, peu en jambes jeudi sur les pavés, lors de l'étape d'ouverture, vise désormais de lever les bras s'il a bien récupéré, et la défense de son maillot de meilleur grimpeur. Pour ces deux objectifs, l'étape-reine de samedi, au Mont Cassel, s'annonce cruciale. Elle proposera dix ascensions de ce mont des Flandres, tantôt par le versant bitumé, tantôt par le côté pavé. "Une belle galère ! résume Frédéric Delcambre. Personne ne peut dire qu'il vise cette étape tant elle est difficile et périlleuse !"
 
Le Team Roubaix Lille Métropole espère que la course s'emballera le plus tard possible, par exemple à 30 km de la fin, dans les deux tours de circuit, pour permettre à son sprinter Baptiste Planckaert de jouer sa carte. Sinon, l'équipe nordiste pourrait une nouvelle fois s'en remettre à Antomarchi. "J'aime bien cette montée, confie celui-ci. Il faut monter en souplesse, pour garder des forces sur les dernières ascensions. Ce sera une étape limpide..."
 
Ou presque : l'arrivée sera être jugée au bas d'une descente, après un passage sur des pavés. La pluie, elle, risque d'être de la partie, pour parachever le tableau pur « flandrien » de la journée.
 

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