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De la musique, des animations, des tarifs accessibles et des places VIP... Ce sont quelques-unes des solutions possibles pour rentabiliser une épreuve sur piste, selon Velopolis, l'entreprise qui exploite le Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Arnaud Zumaglia, Directeur de la société, répond ainsi à la Fédération Française de Cyclisme, qui estime la location de la piste francilienne "trop chère" (lire ici).

DirectVelo.com : La FFC invoque un "coût trop élevé", notamment dans la sécurité, pour ne plus organiser d'épreuve sur votre vélodrome en 2015. Vos services sont-ils trop onéreux ?
Arnaud Zumaglia : Il n'y a pas de problématique de coût. Tout dépend du modèle économique retenu par les organisateurs. Notre société organise également un certain nombre d'événements au sein du vélodrome, qui dégage du bénéfice. Nous sommes sensibles à ces questions. Quant aux frais de sécurité, ils sont élevés, certes, mais obligatoires, pas seulement dans le cadre du Plan Vigipirate mais aussi en cas de chute d'un athlète, de malaise d'un spectateur... Avec une capacité de 5000 spectateurs, nous prenons la sécurité très au sérieux.

Quel modèle économique préconisez-vous pour un événement comme les Championnats de France ou les Championnats du Monde ?
Aujourd'hui, on ne peut plus uniquement reposer sur les subventions. La Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, le Conseil général, le Conseil régional sont déjà très sollicités. Il faut alors augmenter la part de recettes privées en proposant de nouveaux services au public.

« L'INTERET POUR LA PISTE PEUT ENCORE PROGRESSER »

Des exemples de ces services ?
On peut développer la billetterie,  le stand restauration... Les options sont nombreuses ! Nous pensons qu'il faut concevoir un événement sur piste comme un authentique spectacle, avec de la musique et des animations. Un événement qui dure en moyenne 5h, soit beaucoup plus qu'un concert. Dès lors, on peut proposer une gamme de prix cohérente avec le public du cyclisme, mais plus étendue, de 5€ à 40€ pour les VIP. Si on atteint 4000 spectateurs qui paient 20€ l'entrée en moyenne, le modèle économique est tout différent pour les organisateurs...

Existe-t-il un large potentiel de spectateurs pour la piste en France ?
Oui. Les Championnats de France l'ont démontré : nous avons eu 25 000 spectateurs en cinq jours. Lorsque la vente de billets a été ouverte, 70% des places se sont écoulées le premier jour et nous avons enregistré un pic de 35 000 connexions sur notre site internet ! Par ailleurs, nous avons organisé 4000 baptêmes sur piste depuis janvier 2014. Observons au passage que nous avons aujourd'hui les stars mondiales de la discipline. Les Français aiment la piste. Et cet intérêt peut encore encore progresser.

Avez-vous fait part de vos propositions de développement à la FFC ?
Oui, nous nous sommes déjà réunis pour échanger sur ce sujet. La « problématique de coût » d'organisation, à laquelle la Fédération dit faire face, n'est pas propre au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Dans les régions d'implantation des autres vélodromes français, nous savons que les collectivités publiques sont de moins en moins disposées à supporter le poids financier d'un championnat. Nous devons travailler ensemble pour imaginer la piste autrement.

Crédit photo : Jean-Baptiste Enes - www.flickr.com/photos/j-b45
 

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