François Pervis a rempli son contrat à Manchester

Le week-end dernier, François Pervis a remporté à Manchester (Grande-Bretagne), sa quinzième manche de Coupe du Monde sur piste. La troisième en keirin. Son compteur dans la discipline, il l'avait déjà ouvert sur le vélodrome britannique. C'était en 2008. Une piste qui réussit bien au Champion du Monde du Kilomètre... "Je suis très très content. Le contrat est archi-rempli. En plus, il y a la manière ! Et il y avait un sacré niveau, tous les spécialistes étaient là. C'était un petit Championnat du Monde...", se satisfait le Mayennais auprès de www.directvelo.com.

La finale s'est déroulée de la même manière qu'au Championnat d'Europe, il y a trois semaines. Sauf que les rôles entre le Français et le Champion d'Europe, Maximilian Levy, ont été un peu inversés. "L'autre Allemand, Tobias Wächter, est passé seul devant avec quelques longueurs. A partir de là, j'ai choisi de le garder à bonne distance, en gérant les quatre derrière moi. J'ai eu la chance que cette stratégie ait été la bonne, car ce n'est pas toujours le cas", raconte-t-il. Levy, qui est aussi Vice-Champion Olympique, a fini très fort. Il lui a manqué quelques mètres pour coiffer François Pervis au poteau. "Mais l'important, c'est d'avoir gagné !", souffle ce dernier.

Avant cela, quatre des six finalistes ont dû effectuer un tour supplémentaire, dont le futur lauréat. "Je me suis fait un peu peur après les qualifications. Seul le vainqueur de la série se qualifiait. Je fais deuxième après avoir fait n'importe quoi... J'ai donc dû passer par les repêchages, où seul le premier de la série passait en demi-finale. On était quatre, dont un nippon, Yuta Wakimoto, qui comptait parmi mes huit concurrents de la super-finale, lors de ma tournée au Japon (lire ici). Je ne m'inquiétais pas trop car, sur le papier, j'étais un niveau au-dessus des trois. Mais il faut toujours faire attention en keirin... J'étais tellement énervé d'avoir raté mon sprint au premier tour, que j'étais bien concentré. Et ça m'a aussi aidé à me mettre en jambes pour la suite !", détaille le coureur de 29 ans. La suite, ce fut presque une formalité. Choisissant la bonne tactique, et faisant son sprint au bon moment, le pensionnaire de l'INSEP s'est permis le luxe de se relever dans les vingt derniers mètres, pour remporter sa demie. Une étape qui l'a mis en confiance pour la finale. Avec ce dénouement victorieux.

Maintenant, place à la deuxième manche de Coupe du Monde, à Aguascalientes, au Mexique. Là, où François Pervis a décroché sa toute première victoire en Coupe du Monde, en vitesse par équipes, en 2003. Ce sera du 5 au 7 décembre. Un week-end qui pourrait bien rentrer dans l'histoire du cyclisme sur piste... "J'ai pour objectif de passer sous la minute au kilomètre, ce que je devrai pouvoir faire. Mais aussi de battre le record du monde de la distance (réalisé en 2001, à La Paz, par Arnaud Tournant, en 58"875, NDLR). Il a été établi à 3600 mètres d'altitude. Là, nous ne serons qu'à 1800 mètres... Je souhaiterai aussi battre celui du 200 mètres lancé (réalisé en 2009, à Moscou, par Kévin Sireau, en 9"572, NDLR). Je suis très confiant sur le fait d'y parvenir. Depuis le début de saison, je suis très à l'aise sur l'exercice. Et à la vue de ce que je fais en ce moment, au niveau de la mer, il est abordable !", dit-il.

Pourtant, François Pervis ne s'estime qu'à seulement 80% de ses capacités : "Je ne fais pas l’entraînement qu'il faudrait pour être au top de ma forme, vu que je n'ai repris que depuis deux mois... Le pic est naturellement prévu pour le Mondial !", précise celui qui ne sait pas encore s'il ira sur la troisième et dernière manche de la Coupe du Monde, à Guadalajara... à nouveau au Mexique.

Crédit Photo : Anaïs George-Molland
 

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