Louis Vervaeke : « Ma plus grande déception »

Le leader de l'Equipe nationale belge a vécu mercredi une journée de profonde détresse sur le Tour de l'Avenir. Il visait une place dans les cinq premiers : il s'est effondré dans le Col de la Madeleine, déboursant 11'48" sur son terrain de prédilection. www.directvelo.com a retrouvé Louis Vervaeke pour quelques confidences, deux heures après l'arrivée, dans sa chambre d'hôtel à Saint-François Longchamp.

DirectVélo : Tu as franchi la ligne d'arrivée en larmes. Que s'est-il passé aujourd'hui ?
Louis Vervaeke : C'est la plus grande déception de ma carrière. Je n'ai jamais connu une défaillance pareille en course. Je me sentais bien dans le Col du Grand Cucheron mais, après trois kilomètres d'ascension dans le Col de la Madeleine, je me suis retrouvé bloqué. Pendant un moment, j'étais décroché, je revenais, j'étais décroché... J'ai lâché tout d'un coup. Les trois derniers kilomètres ont été les plus difficiles. Je me demandais pourquoi je craquais.

As-tu trouvé la réponse ?
Peut-être que je n'ai pas supporté le stress du leader. Etre protégé par un coureur comme Jasper Stuyven ou Sean De Bie, le Champion d'Europe, c'est une responsabilité énorme. Maintenant, je ne revendique plus ce rôle jusqu'à la fin du Tour de l'Avenir.

Tu vas rouler pour tes coéquipiers ?
Je vais essayer de remercier Dimitri Peyskens (19e du classement général, à 3'51"). Il est mon coéquipier à l'année, chez Lotto-Belisol U23 ou dans la sélection de Belgique. Je vais rouler pour l'équipe et voir si j'ai retrouvé mes jambes sur la dernière étape, la plus difficile. Si c'est le cas, pourquoi ne pas viser la victoire ?

« C'EST DUR A ACCEPTER »

Est-ce un réconfort pour toi de courir devant ta famille ?
Mes parents sont là depuis le début de la course et mes frères sont arrivés mercredi. Je regrette qu'ils m'aient vu dans cet état. Je n'ai pas pu parler avec ma mère après l'arrivée, mais on a parlé au téléphone. Elle sait que c'est grave pour moi, que je me suis préparé cinq semaines pour rien. J'ai été sérieux sur tout, j'ai mangé très sainement à la maison. C'est dur à accepter.

La montagne, c'est un amour qui remonte à tes débuts ?
Mon grand-père est mort quand j'étais petit mais il a eu le temps de me transmettre la passion du vélo. Nous regardions les courses à la télé et ma préférée entre toutes était le Tour des Flandres. Malheureusement, je n'avais pas assez de force pour courir les épreuves dans les Flandres, comme les kermesses. Mon club ne voulait pas me garder parce qu'il pensait que j'étais un mauvais coureur. Puis, l'équipe d'Onder Ons Parike m'a donné la chance de disputer le Tour du Valromey Junior. J'ai aussi marché sur les Championnats d'Europe 2011 à Offida, sur un parcours difficile. Depuis cette époque, je sais que je suis grimpeur. Autant que possible, je roule dans les cols des Alpes. J'aime quand la pente est raide comme sur le Tour du Val d'Aoste. Mais je ne suis pas du genre à attaquer par à-coups. Je ne suis pas encore un Colombien !

Crédit Photo : www.directvelo.com
 

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