Nicolas Debeaumarché : « Je n’ai pas de temps à perdre »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Mission accomplie pour Nicolas Debeaumarché. Alors qu’il clamait haut et fort depuis des mois qu’il rêvait de pouvoir rejoindre une équipe de premier plan pour offrir ses services de bête à rouler et de potentiel équipier modèle, l’athlète de 25 ans a su convaincre la formation Cofidis de lui donner sa chance ces deux prochaines saisons. “Je prends chaque course avec cette idée en tête, cette motivation de prouver que je peux avoir ma place au-dessus. Je ne cache pas cette envie de découvrir le plus haut niveau en 2024. C’est mon ambition mais aussi celle de l’équipe St-Michel-Mavic-Auber 93, qui espère bien me propulser au-dessus du niveau Conti”, lâchait-il pour DirectVelo après sa solide performance au Championnat de France (lire ici). Alors, comment imagine-t-il son avenir désormais sous le maillot rouge-et-blanc ? Quels nouveaux objectifs compte-t-il se fixer ? Entretien au cœur de la trêve hivernale. 

DirectVelo : Après deux saisons chez St-Michel-Mavic-Auber 93, tu as atteint ton objectif de rejoindre une WorldTeam !
Nicolas Debeaumarché : Je suis vraiment content de cette évolution et j’ai vraiment hâte de commencer cette nouvelle aventure. J’ai eu des moments de doute, un parcours atypique mais je suis d’autant plus content d’en arriver là aujourd’hui.

Tu as eu rendez-vous avec Cédric Vasseur à Clermont-Ferrand lors d’une journée de repos sur le Tour de France. Est-ce à dire que c’est ce fameux Championnat de France qui t’a permis de le convaincre ?
J’étais visiblement déjà dans leurs petits papiers avant mais c’est sûr que le Championnat de France a été décisif. Ce serait mentir de dire l’inverse. C’était une grosse performance dont j’étais fier. Il y a eu un bon feeling dès notre premier échange. Il y a vite eu une proposition de contrat après ce rendez-vous et je n’ai pas trop tergiversé pour le signer (sourire). Fin juillet, c’était réglé.

« J’AI CONSCIENCE QUE C’EST UN AUTRE NIVEAU »

De quoi aborder la fin de saison bien plus sereinement…
J’ai couru plus libéré, c’est sûr. J’avais clairement moins de stress même s’il y a toujours eu l’envie d’être performant et de bien faire les choses par respect pour l’équipe d’Auber. Mais c’est évidemment autre chose que lorsque tu es en train de te battre pour un contrat.

On imagine que tu as vendu tes qualités de solide gaillard prêt à bouffer du vent et à se sacrifier pour les autres !
Oui, bien sûr. Je vais avoir un rôle d’équipier, je veux faire au mieux pour les garçons, pour mes nouveaux leaders. C’est l’atout majeur qui peut me permettre de faire une longue carrière. Je veux devenir un élément important pour les grands noms de l’équipe, être un appui. Mais il n’y aura pas que ça. Lors de nos différents échanges, on m’a dit que l’on comptait aussi sur moi comme un électron libre lors de certaines courses, pour aller dans des échappées notamment. J’ai envie, à terme, de disputer les plus grandes courses du calendrier international. Ça passe par cette première année dans le WorldTour. J’ai conscience que c’est un autre niveau que ce que j’ai connu jusqu’à présent, tant physiquement que sur tous les à-côtés. Il va falloir s’adapter. J’ai le sentiment que l’on va me laisser le temps de grandir mais l’air de rien, j’aurai 26 ans la saison prochaine et c’est un âge auquel je me dois d’être performant. Je n’ai pas de temps à perdre. Je dois répondre présent directement même si j’ai l’humilité de dire que ça ne va pas toujours être simple, c’est évident.

« CHAQUE COURSE VA COMPTER »

Ce changement d’équipe amène également un autre changement d’importance pour toi, celui d’entraîneur…
Je bossais avec Paul Herman depuis 2016. Ça fait un moment ! C’est effectivement un gros changement pour moi. Paul m’a énormément apporté, il connaît toute ma vie, je lui ai toujours tout dit. C’est devenu un ami que je vais garder. Maintenant, je vais découvrir de nouvelles méthodes avec Samuel Bellenoue chez Cofidis. Ce sera aussi l’occasion de partir sur un nouvel élan, c’est le bon moment pour le faire. Je dois passer un cap et ça peut m’y aider. Rien que lors du premier stage administratif, j’ai senti que j’allais découvrir un autre monde. Lors des rendez-vous avec le diététicien, le podologue etc, on sent que c’est très encadré et c’est aussi ce que je recherchais.  

Tu as passé toute la première partie de saison 2023 avec la pression de convaincre une équipe de niveau mondial de te faire signer. Peut-on imaginer que tu seras désormais moins sous pression avec un rôle d’équipier chez Cofidis ?
De l’extérieur, c’est l’idée que l’on peut se faire, je le comprends. Mais en réalité, la pression je me la mets tout seul dans tous les cas pour une raison très simple : je souhaite être le plus performant possible. Chaque course va compter, chaque Top 10, Top 5 ou podium d’un de nos leaders va compter dans la course aux points UCI, ce que je ne connaissais pas à Auber. La pression sera toujours là, mais différente.

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