Pierre-Yves Chatelon : « Une année exceptionnelle »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Plus d’un mois après le succès mondial d’Axel Laurance, l’équipe de France Espoirs a bien failli faire le doublé, ce vendredi, au Championnat d’Europe qui s’achève en haut du VAM-berg. Paul Magnier était bien le plus fort du peloton, mais Ivan Romeo et Henrik Pedersen, sortis tôt en échappée, ont piégé la meute (voir classement). L’impression laissée par l’habituel coureur de Trinity Racing donne quelques regrets aux Bleus, et même un peu de déception. Mais au vu du scenario, la médaille de bronze était la meilleure consolation possible. Pierre-Yves Chatelon est revenu avec DirectVelo sur cette belle journée pour son équipe, mais plus largement sur cette année où les Espoirs français ont porté haut les couleurs de la France.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette médaille de bronze ?
Pierre-Yves Chatelon : Content vu la physionomie. Mais déçu parce qu'on savait que Paul était fort. Dans la poursuite, on a laissé grimper l'écart à 4 minutes avant le circuit. Je n'étais pas trop inquiet, même s'il y avait Ivan Romeo devant qu'on connait bien. Je pensais que des équipes comme l'Italie, avec un Busatto, allaient collaborer aussi. Surtout quand nous on a mis des mecs à rouler dès le premier tour, avec Pierre Thierry et Eddy Le Huitouze. Mais ça n'a pas été le cas. Ça bagarrait dans la partie dure, mais sur le retour sur le plat, on n'avait pas de contribution des autres nations. Vu ce qu'a montré Paul, c'est bien, ça sauve la course, mais il y a un regret parce que le titre était largement à la portée de l'équipe de France.

« L’ABSENCE D’AXEL HUENS NOUS A ÉTÉ TRÈS PRÉJUDICIABLE »

Quand as-tu compris que ça ne reviendrait pas ?
À deux tours j'avais déjà de sérieux doutes. Puis au dernier tour avec 1'20", je savais qu'on n'irait pas les chercher. Surtout au dernier passage, ça a monté très doucement. Si ça avait monté tout en ligne en rebouchant 20 secondes, ça aurait pu le faire. Mais là je pensais déjà qu'on jouait battu.

Quel était le plan ce matin ?
Hélas on a perdu Axel Huens, positif au covid. On ne l'a pas remplacé. Le but était d'aller dans tous les coups, mais à cinq c'est plus compliqué qu'à six. On ne voulait laisser aucun coup sans nous, mais on a laissé sortir celui-là. Ce n'était pas trop alarmant, mais si on y avait été, la course aurait été différente. Sinon c'était sur le circuit final qu'il fallait faire la course pour Paul qui est dans une phase ascendante après ses dernières performances. Mais encore une fois, je pense que l'absence d'Axel Huens nous a été très préjudiciable. C'est un gars qui frotte beaucoup et qui aurait été très bien sur la partie en ligne. Mais le final nous satisfait quand même malgré la déception.

Tu n'as pas pu remplacer Axel Huens ?
Si, j'aurais pu. Mais je lui ai, entre guillemets, laissé sa chance jusqu'à hier matin en se disant que même en étant positif le mercredi soir, avec une bonne nuit... Mais le médical a préféré dire non. Et ça ne valait pas le coup de faire venir un gars qui n'avait pas fait la préparation avec les autres.

« UN CLIN D’ŒIL À LA FFC »

Il n'y avait pas moyen pour l'équipe de France de prendre la course en main seule ?
Non, je ne pense pas. La question s'est posée sur la partie en ligne si on mettait en route pour qu'ils arrivent sur le circuit avec trois minutes au lieu de quatre. Mais à nous tout seul, on ne pouvait pas. Surtout avec cinq coureurs. Eddy et Pierre, qui sont nos meilleurs rouleurs, auraient très vite tapé la tête dans les bosses et on ne les aurait eus qu'un tour ou deux. Ça aurait décalé l'échéance.

Ce matin, l'équipe de France était la première sur la ligne, dès la sortie de la présentation. Était-ce un coup calculé ?
C'était davantage logistique. On passait dans les derniers, logiquement on n'avait pas trop le temps. Et je voulais qu'ils soient devant sur la ligne aussi (sourire)... Car pour moi, la course commençait non pas au kilomètre 0, mais dans le fictif dans le village, pour être placé à la sortie.

L'année des Espoirs a été assez folle...
N'ayons pas peur des mots, c'était une année exceptionnelle ! L'Italie, à la faveur du Tour de l'Avenir nous est repassée devant à la Coupe des Nations. Je n'ai pas le classement en tête, ça ne doit pas suffire (La France n'a repris que 4 points à l'Italie alors que les Italiens en comptaient 14 de plus avant le Championnat d'Europe NDLR), mais l'année aurait été encore plus exceptionnelle avec la Coupe des Nations. Il ne faut pas avoir peur des mots quand même. Une victoire à la Course de la Paix, un leadership en Coupe des Nations, un titre mondial... Il n'y a que des belles choses ! On ne peut guère faire mieux. Peut-être sur les chronos, on essaye de travailler, de se rapprocher. Comme a dit mon DTN après Glasgow : on renoue avec les statistiques d'avant 2017, soit le titre de Benoit Cosnefroy. C'est aussi un clin d'œil à la FFC pour dire que même avec des restrictions budgétaires, on arrive à faire de belles choses !



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