Tour du Loir-et-Cher : Une descente sous la pluie pour décider du vainqueur

Crédit photo Céline Lazennec / Photographie ArClem

Crédit photo Céline Lazennec / Photographie ArClem

Il s’est encore passé beaucoup de choses, vendredi, sur les routes du Tour du Loir-et-Cher. Pour cette troisième étape courue dans des conditions climatiques très difficiles - vent, froid et pluie tout au long de l’étape - il ne fallait pas avoir froid aux yeux pour espérer l’emporter dans les rues de Vendôme. “Je trouve dommage de finir l’étape sur une portion aussi dangereuse. Les trois derniers kilomètres étaient en descente, sur route mouillée, avec plein de virages serrés. Ça ne s’est pas fait à la jambe mais à celui qui virait le mieux”, regrettait Axel Huens après l’arrivée.

Les deux premiers de l’étape (voir classement), pour leur part, n’ont pas trouvé cette arrivée trop dangereuse. Au contraire, ils se disent heureux d’avoir pu faire parler leurs qualités de descendeur pour briller. “Je me suis retrouvé seul devant sans vraiment mettre une grosse attaque. Je suis à l'aise en descente et j'ai une bonne technique. En tant que vététiste, c'est l'une de mes qualités premières. Alors j'ai continué, j'ai insisté”, résume le lauréat, Jakob Söderqvist. Le Suédois de 19 ans, qui n’a même pas de club sur la route, a fait sensation en l’emportant (lire sa réaction complète d’après-course ici). Même chose pour son dauphin du jour, Lucas Grolier. Il y a eu un moment de flottement dans le contre quand le Suédois est sorti. Dans la descente, j’y suis allé. J’ai pris les trois derniers virages à la limite et je suis venu mourir sur lui à l’arrivée. Il m’a manqué cinq secondes mais j’ai fini par serrer le moteur dans les tout derniers mètres. C’est dommage mais je ne regrette rien (...) J’ai débranché le cerveau et j’ai fait parler mes qualités de pilotage. Ça m'a vraiment servi”, se félicite le capitaine de route du Vendée U (lire son interview ici).

« ÇA S’EST TROP REGARDÉ »

Les autres attaquants ont donc, à l’inverse, été contraints de laisser filer dans ce final extrêmement sinueux et technique - voir photo ci-dessus, lorsque Lucas Grolier prend quelques longueurs d'avance sur ses compagnons de fugue -. À l’image de Florentin Lecamus-Lambert. Le coureur du VC Rouen 76 a été à l’initiative de cette bonne échappée, qu’il a lancée en mettant une belle sacoche dans la bosse au début du deuxième tour de circuit. “Une échappée matinale était d’abord partie mais les équipes de leaders ont bien contrôlé. Puis il y a eu une explication sur le circuit final. Dans le premier tour, ça a flingué mais sans faire la différence. Par contre, dans le tour suivant, j’y suis allé et finalement, on est sorti à sept-huit et on a rattrapé les derniers rescapés de l’échappée”, raconte le Breton pour DirectVelo. Très en jambes, il se voyait bien gagner cette étape. “J’étais vraiment bien, j’ai d’ailleurs prévenu mes coéquipiers qui ont fait un super boulot pour moi, notamment Max Delarue. Mais quand le Suédois est sorti, ça ne collaborait plus assez dans le contre. Je suis un peu déçu, il y avait mieux à faire”.

Jordan Labrosse figurait lui aussi dans ce bon groupe. Mais il s’est fait piéger. “Le problème, c’est que les places que nous avions en bas de la descente, aux 200 mètres, on les a gardées jusqu’au bout. Il n’y avait plus possibilité de passer. Je m’en doutais, j’avais senti au tour précédent que ça se passerait de cette façon, mais je me suis quand même fait avoir. L’attaque du Suédois puis celle de Lucas Grolier ont déjoué mes plans”, concède le puncheur d’AG2R Citroën U23. “C’est une petite frustration de ne pas avoir été mieux placé dans le final car j’avais sûrement les jambes pour faire 2 ou 3. Ça s’est trop regardé quand le Suédois est sorti, on a été cons sur ce coup…”.

« IL DESCENDAIT COMME UN FOU ! »

Frustration identique, donc, pour son compatriote Axel Huens (Circus-ReUz-Technord). “Le Suédois est parti en facteur, sans vraiment attaquer. Mais personne n’a suivi. Et on l’a laissé là, à cinq secondes… De mon côté, j’étais un peu perdu, je ne savais pas trop quoi faire. Je savais que ça allait être compliqué dans la descente… Je ne suis pas un mauvais descendeur mais si on compare avec (Lucas) Grolier… Franchement, il descendait comme un fou ! C’était un par un dans la descente et chacun est resté à sa place”, confirme-t-il.

Il reste désormais encore deux étapes pour tenter de prendre une part du gâteau. Et tous ces attaquants français sont persuadés qu’il pourrait y avoir encore une possibilité. “Peut-être que ce sera un peu plus cool sur la quatrième étape qui semble plus typée pour les sprinteurs. Mais attention au dernier jour et à ce critérium, il pourrait y avoir des retournements de situation”, prévient Florentin Lecamus-Lambert. “Je pense qu’il y aura encore une opportunité de faire quelque chose, ajoute Jordan Labrosse. Il faudra voir comment sont les circuits mais dans tous les cas, on va tenter, en continuant de prendre la course au jour le jour”.

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Portrait de Lucas GROLIER
Portrait de Axel HUENS
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Portrait de Florentin LECAMUS-LAMBERT
Portrait de Jakob SÖDERQVIST