Il va en entendre parler longtemps du « Coup de Bonneval ». Hugo Roussel et ses camarades du Paris Cycliste Olympique ont dû s'incliner face au seul Alan Villemin dans la course d'Eure-et-Loir (lire ici). Avec le recul, le sprinteur analyse l'erreur commise ce jour-là. "On ne l'a jamais mis dans le vent. On était dans l'optique de rouler pour creuser l'écart sans se préoccuper d'Alan Villemin et quand on a commencé à s'en préoccuper, c'était au moment où on pliait les ailes. Il était fort mais on a fait des erreurs tactiques", dit-il à DirectVelo. Dans sa tête, il a eu le temps de rembobiner les images du fiasco des trois Quick-Step Tom Boonen, Niki Terpstra et Stijn Vandenbergh face au seul Ian Stannard dans le Het Nieuwsblad 2015. "J'y ai pensé pendant la course, « pas comme ça, pas comme ça ! », je me disais".

Mais il ne faut pas résumer le début de saison du coureur de 23 ans à cette seule « Quick-Step ». La veille de Bonneval, il s'est classé 4e et premier du peloton à Saint-Hilaire-du-Harcouët (Elite Nationale). "On prend un coup d'avance dans la descente, je lance de loin et je résiste à la fin". Déjà au Circuit des Plages Vendéennes, il avait pointé le bout de son nez au sprint avec une 7e place. "C'est mon meilleur début de saison", se réjouit-il.

PRENDRE DES REPÈRES EN VENDÉE ET DE LA FORCE EN BRETAGNE

Hugo Roussel récolte d'ailleurs les fruits de sa semaine vendéenne. "Aux Plages, j'ai pris des repères avec l'équipe dans les sprints. C'était la première fois que j'y allais, d'habitude j'allais au Haut-Var mais les Plages me conviennent mieux. Psychologiquement, c'est mieux de pouvoir peser sur la course, ça donne de la force, ça roule super vite". Rapide au sprint, le sociétaire du PCO n'a pas encore pu vraiment s'exprimer dans un emballage massif. "J'aimerais bien voir ce que ça donne dans un sprint massif vraiment emmené. Mais il me manque des repères dans cette situation. Aux Plages, on n'a pas vraiment pu travailler un gros train dans les sprints en tête de peloton mais on essayait de se retrouver à deux ou trois".

Avec ses qualités et sa forme de début de saison, le vainqueur du Grand Prix de la Braderie de Saint-Quentin vise Bordeaux-Saintes, la deuxième manche de la Coupe de France N1. "C'est une course typée bordures-sprint qui me correspond". Si autrefois les coureurs bretons montaient à Paris dans les clubs banlieusards, le sociétaire du club parisien de N1 compte sur les Classiques bretonnes pour affiner sa forme avant la course du 19 mars. "Manche-Atlantique me permet de bien bosser en vue de cet objectif. Ce week-end, je doublerai le Bobet et le Circuit du Morbihan, des courses qui vont me donner la force". Après Bordeaux-Saintes, pas question de se fixer des objectifs trop précis. "L'an dernier, j'ai connu une saison compliquée physiquement et psychologiquement. Je veux retrouver les sensations et refaire des résultats".