L'UCI suit le CIO pour le retour des sportifs russes et biélorusses

Crédit photo Bettini - uec.cgh

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L'UCI colle à  la roue du CIO et le comité directeur de la fédération internationale, réuni à Hoogerheide  en marge du Championnat du Monde de cyclo-cross, soutient la résolution du CIO pour le retour des sportifs russes et biélorusses. Le 25 janvier dernier, la commission exécutive du Comité international olympique a adopté les propositions sorties du Sommet olympique du 9 décembre 2022 sur le retour d'athlètes russes et biélorusses dans les compétitions, notamment aux prochains Jeux olympiques de Paris 2024 mais donc aussi dans les Championnats du Monde. Pour l'instant, le CIO n'a pas encore pris de décision définitive sur ce retour des Russes et des Biélorusses dans les compétitions internationales.

ATHLÈTES NEUTRES

Parmi les conditions envisagées pour un retour et acceptées par l'UCI, les athlètes de ces deux pays seraient considérés comme athlètes neutres et ne représenteraient pas leur pays ni aucune organisation de leur pays, comme c'est déjà  le cas dans les groupes sportifs UCI. Ils devront respecter "pleinement la Charte olympique", c'est-à-dire ne pas soutenir la guerre en Ukraine et se conformer au code mondial antidopage. En effet, le Tribunal arbitral du sport a confirmé en 2020 que les autorités russes ont manipulé pendant plusieurs années les résultats du laboratoire antidopage de Moscou pour dissimuler un système de dopage organisé. Pour cette raison, lors des Jeux olympiques de Tokyo, les sportifs russes concourraient sous le drapeau de leur comité olympique. Pour les Championnats du Monde 2021, les coureurs russes étaient réunis sous la bannière de leur fédération et non sous celle de leur pays.

Le CIO s'appuie sur sa "mission unificatrice, en particulier en ces temps de guerre" et sur le fait qu'aucun athlète "ne devrait être interdit de compétition sur la seule base de son passeport". Le CIO argue aussi de la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU, signée par l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie, le 1er décembre dernier, qui convenait "de respecter le caractère unificateur et conciliateur de(s) (grandes) manifestations (sportives)".

PAS DE CHAMPIONNAT RUSSE

Le CIO, et donc l'UCI, maintiennent en revanche l'interdiction de manifestations sportives internationales reconnues par une fédération internationale dans les deux pays alliés. L'UCI confirme qu'elle refuse d'inscrire les Championnats nationaux de Russie et de Biélorussie à son calendrier.

Le Président de l'Union européenne de cyclisme (où sont affiliées les fédérations russes et biélorusses), Enrico Della Casa, a peur des réactions dans les pays du continent hostiles au retour de ces athlètes "et qui pourraient maintenir des restrictions sur leurs territoires respectifs en dépit des principes de la Charte olympique ainsi que de l’autonomie et de la neutralité du Mouvement olympique". L’UEC souhaite que le CIO intervienne "auprès des différents gouvernements afin que les Fédérations nationales, les organisateurs et les athlètes ne soient pas mis en difficulté s’ils devaient organiser ou participer à des épreuves qui pourraient être ouvertes aux athlètes russes et biélorusses".

L'UEC S'INQUIÈTE ET L'UKRAINE ET LA RUSSIE PARLENT DE BOYCOTT

Depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes avec l'appui de la Biélorussie le 24 février 2022, l'UCI calque sa position sur celle du CIO. En février dernier, le CIO mettait en avant la violation de la Trêve olympique par les gouvernements russe et biélorusse pour demander aux fédérations internationales d'exclure les équipes russes et biélorusses et l'annulation des compétitions internationales dans ces deux pays. L'UCI avait suivi ces directives mais n'avait pas suspendu les deux fédérations (lire ici). D'ailleurs les classements UCI par nations continuent d'enregistrer les points des coureurs de ces deux pays, maquillés sous des astérisques. La Russie, ou plutôt la ******* ********** est 19e du classement route chez les Hommes et chez les Femmes.

L'UCI appelle "les gouvernements à ne pas utiliser les Jeux Olympiques et nos compétitions internationales comme un outil de sanction politique". Mais depuis les annonces du CIO, l'Ukraine et la Russie ont agité l'arme du boycott des Jeux olympiques. Vadym Guttsait, le ministre ukrainien des Sports, également Président du comité national olympique et de la Fédération ukrainienne d'escrime, a brandi la menace d'un boycott des Jeux de Paris 2024 si la Russie était présente. "Une telle situation est inacceptable pour notre Etat, a-t-il réagi sur son compte Facebook. Notre position reste inchangée : tant que la guerre continue en Ukraine, les athlètes russes et biélorusses ne devraient pas participer aux compétitions internationales. Si nous ne sommes pas entendus, je n'exclus pas la possibilité que nous boycottions et refusions de participer aux Jeux olympiques".

Pour Oleg Matytsin, le ministre russe des Sports, les conditions posées par le CIO (la neutralité, l'absence de soutien à la guerre et le respect du code antidopage) ne sont pas acceptables. "Nous considérons qu'il est inacceptable de déterminer des conditions spéciales de participation des athlètes, c'est incompatible avec la Charte olympique, les principes d'égalité et d'équité", a-t-il expliqué.

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