Présent au côté de Romain Grégoire lors de son sacre européen en 2021 chez les Juniors, Nicolas Rousset-Favier a retrouvé l’équipe de France. Le sociétaire du Vendée U a été convié début janvier au stage à la neige des Espoirs tricolores. À cette occasion, l’Auvergnat de 19 ans est revenu pour DirectVelo sur ses débuts chez les U23 et livre ses ambitions pour la saison à venir.

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur ta saison 2022 ?
Nicolas Rousset-Favier : Ma première saison en Élite a été une année avec beaucoup de découvertes et de la prise d’expérience dans un premier temps. Je ne m’étais pas vraiment fixé d’objectifs de résultats, même si j’avais envie de confirmer après mon année 2021. J'ai été malade en début de saison, j’avais aussi l’école en parallèle (il était en DUT mesures physiques, NDLR) mais j’ai arrêté parce que ça se passait assez mal avec les déplacements. J’ai beaucoup couru seul en Auvergne-Rhône-Alpes. Ça n’a pas été facile. Je n’étais quand même pas trop mal, j’ai fait quelques résultats (2e des Boucles de la Loire, 4e du Tour du Pays Saint-Pourcinois, NDLR).

Ton été ne s’est pas passé comme prévu…
Au début de l’été, j’ai eu le Covid au moment du stage montagne de l’équipe. Je n’ai pas pu le faire. J’ai eu pas mal de symptômes pendant une semaine. J’avais pour objectif le Tour Alsace et la Ronde de l’Isard. Ma préparation a été entachée. Je n’ai pas réellement pu m’exprimer comme je le voulais, je n’avais pas le niveau attendu sur ces courses-là. De ce côté-là, je suis un peu déçu. Au niveau de la progression, je n’ai pas atteint ce qu’on avait fixé en début de saison avec mon entraîneur. J’ai progressé, mais ça a été beaucoup ralenti.

« DES EXPÉRIENCES SUPERBES »

Tes anciens coéquipiers en équipe de France, Romain Grégoire, Lenny Martinez ou encore Brieuc Rolland qui était lui aussi au Vendée U, ont réussi une grande saison. Est-ce simple de ne pas se comparer à eux ?
J’ai grandi dans le vélo avec ces mecs-là. Les gens nous comparent. Personnellement, je n’en tiens pas compte. Je me dis qu’on n’a pas tous les mêmes manières de s’entraîner, pas le même profil et on ne court pas de la même façon. On ne ressent pas forcément les mêmes choses sur un vélo. On aimerait tous arriver au niveau qu’ils ont atteint. J’essaie de m’adapter, sans forcément me dire que je vais prendre exemple sur un tel. Je fais comme je le souhaite avec mon entraîneur et mon équipe. Si on cherche à copier un autre coureur, on peut être nul en faisant la même chose que lui.

Le Vendée U a fait une saison exceptionnelle…
Collectivement, on a vécu des trucs de fou. On a forgé un groupe. On ne vit ça qu’une fois dans une vie. J’ai vécu des expériences superbes. Parfois, j’avais un niveau physique qui ne me donnait pas envie de continuer une course mais je voulais poursuivre pour les collègues, je savais qu’ils pouvaient gagner. Je donnais tout même si ce n’était qu’en début de course, avec les capacités que j’avais à ce moment-là. Ça servait quand même au groupe. J’ai passé des moments inoubliables. J’ai appris beaucoup de choses pour la saison qui arrive.

« JE SAIS QUE J’AI DES CAPACITÉS »

Les leaders de l’équipe sont partis… Te sens-tu plus attendu ?
J’ai envie de tourner la page de 2022. Je veux tout de suite bien commencer, de prouver de quoi je suis capable en Élites. Je sais que j’ai des capacités que je peux largement exploiter. Le groupe est renouvelé avec une grosse part d’étrangers. Il va falloir se réadapter. La plupart des leaders sont passés chez les pros, ils ont remporté une majorité des courses en 2022. On va être très attendu. Ce sera important de me fixer des objectifs précis comme l’an dernier. Je vais essayer de faire les choses proprement, de continuer à progresser de la bonne manière en évitant de sauter les étapes. J’aimerais arriver à passer pro dès que possible même si je ne suis pas pressé. J’ai encore les études (il est désormais en STAPS, NDLR).

Quels sont tes objectifs pour 2023 ?
Je passe bien les profils casse-pattes comme Liège-Bastogne-Liège Espoirs. La saison passée, j’étais plutôt pas mal sur cette épreuve même si la distance a eu raison de moi. Je pense à des étapes du Tour Alsace, de la Ronde de l’Isard… Ce sont des courses vallonnées pour puncheurs mais pas forcément de la haute montagne. Je pense pouvoir tirer mon épingle du jeu en me glissant dans des échappées. Je pense avoir les capacités pour jouer les premiers rôles. Par ailleurs, on peut se retrouver sur une Élite avec des bordures à jouer la gagne. Je ne vais pas me désintéresser de ces courses-là. J’aimerais être régulier, ça montrera que j’ai le niveau et c’est important pour tout le monde.