Pas de temps perdu au stage de cyclo-cross

Crédit photo DirectVelo

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Au pas de gymnastique, sous la pluie, François Trarieux emmène dans son sillage sa petite troupe découvrir le circuit de Pontchâteau qui recevra le Championnat d'Europe de cyclo-cross l'an prochain (voir le parcours). Lui à pied et les Juniors filles convoquées au stage de l'équipe de France, sur leur vélo.

L'entraîneur national de cyclo-cross optimise au mieux chaque journée de ce rassemblement qui se terminera jeudi. Et le temps c'est de l'argent. Alors les Juniors hébergés à l'Orée d'Anjou ont profité de la proximité de Pontchâteau pour faire d'une pierre deux coups : travailler la technique et investir pour l'année prochaine. "J'ai convoqué des Juniors 1, comme je l'ai fait aussi à Tabor (où aura lieu le Championnat du Monde 2024, NDLR), en prévision du Championnat d'Europe 2023. Le stage permet aussi de planifier leur préparation pour l'an prochain. Ils savent ce que j'attends d'eux", précise François Trarieux à DirectVelo.

Le dernier stage de ce type remonte à décembre 2020. L'an dernier, le coût du déplacement au Championnat du Monde à Fayetteville n'avait pas permis l'organisation d'un rassemblement. "C'est un stage de perfectionnement technique car ils s'entraînent seuls chez eux, ajoute l'entraîneur national. C'est aussi un stage pour travailler la condition physique en vue du Championnat de France. Ils font du volume avec des sorties sur route en plus de la séance de cyclo-cross". Ou une séance de home trainer comme ce mardi après-midi quand le temps n'est vraiment pas de la partie.

LE CARROUSEL DES PLANCHES

Le site de Coët-Roz accueillait donc ce mardi matin des ateliers techniques. Les filles ont eu droit à des exercices de descente et remontée de vélo, de portage. Les deux groupes ont travaillé l'adresse et la vitesse dans les courbes. Arnaud Jouffroy est présent pour épauler les stagiaires pour les séances dans le sable sur le circuit d'Orée d'Anjou. Il animait l'atelier passage des planches à Pontchâteau, là où Danny De Bie avait révolutionné la discipline au Championnat du Monde 1989 en buvant ces obstacles sans descendre de machine. Le double Champion du Monde distille conseils et encouragements. "On se concentre", "c'est de mieux en mieux au fil des passages", "sur le geste vous êtes plus concentrés et ça va mieux"... Il estime que "les coureurs ont tous un bon bagage technique de base mais certains ont moins d'appréhension". Hippolyte Loete est tellement à l'aise au-dessus de l'obstacle qu'il transforme le saut en hauteur en saut en longueur. La fin de la séance des garçons se termine par un défi. "Tant qu'on n'a pas trois passages tous ensemble sans faire tomber les planches, on n'arrête pas". Et le passage des planches la colonne des Juniors se transforme alors en carrousel du Cadre noir de Saumur, sans faute.

Jean-Yves Plaisance, ancien Champion de France, ancien entraîneur national et qui est un peu l'âme du circuit de Pontchâteau, en a connu des stages sur ce site. "Je faisais cinq stages dont un à l'été, un à la Toussaint, un avant Noël où je pouvais avoir jusqu'à 30 pros qui venaient. Mais à l'époque il n'y avait pas les structures d'aujourd'hui. Les coureurs étaient isolés et il n'y avait que les comités qui les aidaient parfois". Les choses avaient déjà changé du temps d'Arnaud Jouffroy. "Quand je suis devenu Champion du Monde Juniors en 2008, il y avait aussi eu un stage avant Noël et un avant le Championnat du Monde. En Espoirs, j'étais déjà dans une équipe, c'était différent". François Trarieux organisera un second stage avant le Championnat du Monde, à l'occasion de la Coupe du Monde à Benidorm mais il aimerait pouvoir proposer plus à ses coureurs. "L'idéal serait de pouvoir faire un stage en début de saison, avec les Elites et les Espoirs. Mais il y a la question du budget et de la disponibilité des coureurs qui sont aussi pris avec le VTT et la route".

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