Benjamin Marais s'est fait des souvenirs

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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Il y a un an, Benjamin Marais terminait sa Ronde de l'Isard et sa saison au bout de 80 kilomètres, contre un arbre, clavicule cassée. Ce mercredi, le représentant du Vendée U a pris une belle revanche sur la course 2.2U. Entre Castelsarrasin et Saverdun, il n'a pas eu le temps de poinçonner son ticket pour monter dans le wagon de tête pour une échappée trois étoiles. "Ça n'est pas sorti franchement, dans une petite bosse, c'est rentré une première fois et ça a fait rideau", indique-t-il à DirectVelo. Derrière, c'est même l'enterrement de première classe. "Quand on a eu deux-trois minutes ça n'a pas mis en route derrière, j'ai trouvé ça bizarre. Les équipes espagnoles ne se sont pas mises à la planche. Quand on a eu dix minutes d'avance, on s'est dit que ça ne roulerait pas derrière". Le peloton ne reviendra pas, la gagne se joue devant.

En supériorité numérique, les Jumbo-Visma et les Uno-X jouent les gros bras. "Ils ont roulé, j'ai juste passé le vélo pour ne pas me faire piéger dans le vent de travers. Antoine (Devanne) était longtemps en contre. J'ai essayé de jouer sa carte en levant le pied, en allant souvent à la voiture". D'ailleurs, le vainqueur de la Boucle de l'Artois n'était pas le coureur désigné par le Vendée U pour être dans le bon coup. "L'objectif était qu'Antoine et Brieuc (Rolland) soient devant pour qu'ils prennent un peu d'avance en prévision du général et qu'on parte dans les derniers du contre-la-montre par équipes", avoue-t-il. Au passage, il n'a pas oublié de grignoter cinq secondes de bonifications qui le placent à la 4e place du général provisoire (voir classement).

« IL AURAIT FALLU NE PAS SE POSER DE QUESTIONS »

Face aux équipes en supériorité numérique, le coureur de 20 ans a dû être "malin sans les laisser faire non plus. Si je me faisais piéger, c'était foutu". D'ailleurs, les Uno-X, les Trinity et Reuben Thompson ont perdu du temps sur Johannes Staune-Mittet dans ce final. "Il restait les deux de Jumbo (Johannes Staune-Mittet et Loe van Belle, NDLR), avec Enzo Paleni et Leclainche qui ne roulait pas", rappelle le Vendéen. Loe van Belle s'isole en tête, derrière Benjamin Marais joue son va-tout. "Je les sors dans un faux-plat, je reviens tout près du coureur de Jumbo mais il était très fort et d'un coup je ne le vois plus (il est tombé, NDLR). Les quatre autres derrière m'auraient battu au sprint, je n'allais pas les attendre".

Mais la deuxième lame Jumbo s'appelle donc Johannes Staune-Mittet. "Le gars de Jumbo a mis une grosse attaque quand il m'a rattrapé". Le vainqueur du Grand Prix de Buxerolles ne retombe pas dans les roues. "Je me suis arraché pour basculer avec le gars de Lotto (Ramses De Bruyne, NDLR). J'avais les jambes pour gagner mais quand le gars de Jumbo a giclé, il aurait fallu ne pas se poser de questions et y aller". Cette étape va marquer le premier maillot vert de l'épreuve. "Depuis deux-trois semaines, je doutais de mes sensations. Je suis rentré à l'école en STAPS. Je viens pour progresser et ça va être dur dans les cols. Mais sur une course de ce niveau, c'est fou d'être devant toute une étape". La première étape de la Ronde de l'Isard laisse toujours des souvenirs à Benjamin Marais. 

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