« Dégoûtés », les Juniors français se sont fait piéger

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

La déception se lit sur les visages. Même s’ils sont deux à avoir fini dans le Top 10 (voir classement), les Français pouvaient prétendre à bien mieux ce vendredi sur le Championnat du Monde Juniors. “On est dégoûtés”, résume en une phrase Thibaud Gruel, au micro de DirectVelo, au moment de revenir sur la course des tricolores. 

Jusqu’à la cloche, les Français pouvaient encore largement rêver d’arc-en-ciel. Derrière l’intenable Antonio Morgado parti avant l’entame du dernier tour, la France peut alors compter sur Paul Magnier et Thibaud Gruel, dans un groupe de sept éléments. “Nous avions fait la course parfaite jusqu’à ce dernier tour. Nous étions tous forts, mais on s’est retrouvé piégés avec (Antonio) Morgado devant”, souffle Thibaud Gruel. Paul Magnier prend alors la décision de se sacrifier pour son coéquipier. “On trouvait que j’étais mieux”, précise l’actuel leader du Challenge MorphoLogics Juniors. 

Mais le vététiste, bien trop généreux, n’a pas demandé le moindre relais aux coureurs qui l'accompagnaient. “On a emmené les autres sur un plateau. On aurait dû les faire rouler avec nous. Paul a tout fait seul”. Au pied de la bosse, Emil Herzog en a mis une et s’envole alors pour aller disputer la victoire au Portugais Antonio Morgado. “Ça s’est fait à la pédale dans le dernier tour. (Emil) Herzog nous a mis dix mètres en faisant la relance”, rapporte Thibaud Gruel, qui a tenté de l’accompagner aux côtés du Norvégien Jorgen Nordhagen, avant de rendre les armes. 

« AVEC UN PEU DE CHANCE, ON AURAIT PU LE BATTRE »

Derrière le duo de tête, les deux Français ont joué la médaille de bronze au sein d’un groupe de dix coureurs. “J’ai voulu attaquer à la flamme rouge mais c’est parti juste devant moi, du coup c’était fini… Ensuite, ce n’était pas facile de prendre une décision dans le dernier kilomètre”, dit Thibaud Gruel classé 7e alors que Paul Magnier finit lui 4e. “C’est décevant, il n’y a pas de médaille. On a fait une belle course mais ce n’est pas satisfaisant”.

Cité parmi les outsiders au départ, Noa Isidore tient à souligner le bon comportement de ses coéquipiers. Sans cacher une grande déception personnelle. “J’ai tout de suite compris que ça allait être très long pour moi. Je ne comprends pas trop pourquoi je suis aussi loin, ce n’est pas du tout ce que j’espérais. J’ai beaucoup travaillé et je fais 22e. J’ai été très régulier cette année, je n’ai jamais eu de jour sans, et là j’en ai plus ou moins un. Je ne peux pas dire que je me sentais mal, ce n’est pas le cas. Je n’ai pas d’explication”. Thibaud Gruel avait en revanche “les meilleures jambes” de son année. Ce qui accentue sans doute les regrets. “Je rêvais tellement de gagner ou décrocher au moins une médaille…”. 

Bien que déçus, les Français saluent le vainqueur du jour. “Emil est très costaud, on s’y attendait. C’était le grand favori. C’est la première fois qu’il me met aussi cher”, tente de sourire Noa Isidore. “C’est le numéro 1 mondial, il a gagné la Course de la Paix, le Valromey… Je préfère que ce soit lui que quelqu’un que personne ne connaît et qui débarque aujourd’hui. Il le mérite”, ajoute Thibaud Gruel. Mais le coureur originaire d’Indre-et-Loire ne peut s’empêcher de se refaire le scénario de la course au moment où il évoque l’Allemand au père français. “Il était tout seul aujourd’hui. Nous, nous étions cinq. Avec un peu de chance, on aurait pu le battre”. 



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