Kévin Fouache, la dernière à fond

Crédit photo Patrick Police - stayerfrance.over-blog.com

Crédit photo Patrick Police - stayerfrance.over-blog.com

Kévin Fouache va arrêter sa carrière à fond et sans demi-mesure. Vendredi et samedi, le Championnat d'Europe de demi-fond sera sa dernière course. "C'est acté, c'est officiel. Je suis plus usé psychologiquement par tous les sacrifices. J'ai déjà fait quatre ans de rabe depuis mon arrêt en DN, j'ai fait le tour, il est temps de poser le vélo", résume le coureur de 33 ans à DirectVelo.

Au vélodrome de la Tête d'or à Lyon, le vice-Champion de France de demi-fond va donc boucler la boucle sous le maillot bleu de l'équipe de France. "C'est une grande chance. C'est mon troisième Championnat d'Europe. Mon premier, c'était en 2009 à Gand, chez les Espoirs. Le deuxième, c'était mon premier en demi-fond, en 2017 à Berlin. Ce n'est pas tous les ans qu'on dispute un Championnat d'Europe, en plus en France. Quand Michel Meunier avait dit qu'il allait tenter de l'organiser, je m'étais dit que ce serait sympa d'en être".

« SI CE N'ÉTAIT PAS UNE DISCIPLINE DE SPÉCIALISTES, JE NE SERAIS PAS LÀ »

Le directeur sportif du Team LMP-La Roche Vendée a dû trouver du temps pour préparer sa sortie. "Ma priorité reste ma famille et mon métier, assure-t-il. J'ai la chance, entre midi et 14h de rouler à bloc avec mes collègues du club, c'est la durée d'une course de demi-fond. Je n'ai que cinq jours de course sur route cette saison, je fais un peu de spécifique dans la semaine mais j'ai des acquis physiques de mes années en DN et en travaillant à l'entraînement, je réveille ces acquis".

Alors sans doute, certains pourront douter du niveau d'une discipline où on peut terminer vice-Champion de France et participer au Championnat d'Europe avec cinq jours de course dans les jambes. "Si ce n'était pas une discipline de spécialistes, je ne serais pas là, répond-il. Il y a un coup de pédale spécifique, la technique pour rester dans le rouleau. Je le prépare pour être là sur un seul ou deux événements par an. Quand on voit le niveau du Championnat de France, ce jour-là j'étais mieux que Léo Bouvier, Camille Batista et Yan Gras. Léo Bouvier avait fini le Championnat de France avec les pros et fait un Top 10 d'étape à la Route d'Occitanie".

Et surtout, le Savoyard devenu un Vendéen d'adoption trouve dans le demi-fond un moyen d'aller au bout de ses limites. Pour son premier podium au Championnat de France de demi-fond en 2015 à Chateaubriant, il termine incapable de marcher à sa descente de vélo. "Cette année à Commercy, il m'a fallu une demi-heure avant de me relever".

APRÈS LE ROULEAU, LA MOTO ?

À Lyon, à partir de vendredi, Kévin Fouache aimerait aller en finale mais avant cela, il faudra passer par le coupe-gorge des qualifications. "C'est une petite finale. Au Championnat d'Europe, ça roule plus vite qu'au Championnat de France. L'objectif sera de se faire plaisir. Si j'atteins la finale, l'objectif sera d'aller faire le meilleur résultat possible. Avec mon pilote Sylvain Pacheco, je ne m'interdis rien".

Une fois descendu de son vélo jaune avec la petite roue à batons à l'avant, Kévin Fouache ne veut pas laisser tomber le demi-fond. Il envisage même d'enfiler le costume d'entraîneur sur la moto. "L'idée à terme, c'est de m'investir dans la discipline. J'ai une envie éventuelle de monter sur la moto. Et je vais garder mon vélo pour le prêter à un nouveau stayer". Du rouleau à la moto.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Kévin FOUACHE