Lorenzo Rota, un kilomètre à bloc qui a peut-être tout changé

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Lorenzo Rota n’est pas passé loin de refaire le coup ! Pour sa septième saison chez les pros, l’Italien a décroché ses deux premiers succès professionnels la semaine dernière à l’occasion du Sazka Tour (1.1), en République tchèque, en s’adjugeant une étape puis le classement général final. Ce dimanche, il est passé tout près de valider l’adage « jamais deux sans trois » sur le circuit de la Polynormande, à Saint-Martin-de-Landelles (Manche). Mais il a finalement été devancé par un coureur, en la personne de Franck Bonnamour (voir classement). “Un sprint, c’est toujours étrange. J’ai eu un peu peur du retour de (Anthony) Turgis, qui avait été lâché et qui est revenu au moment du sprint. Quand (Franck) Bonnamour a lancé le sprint, il m’a tout de suite pris deux-trois mètres. J’ai ensuite essayé de remonter petit à petit mais ça n’a pas été suffisant. Je savais qu’il allait vite. Peut-être qu’avec dix mètres de plus, j’aurais pu passer. Mais c’est le jeu…”.

Le coureur d’Intermarché Wanty-Gobert se dit “content” de son résultat, plus que déçu d’être passé à côté d’un nouveau succès. Et il n’a pas eu le sentiment d’être plus surveillé que d’ordinaire malgré son double succès du week-end précédent. “Quand il y a des gars comme (Guillaume) Martin à l’avant, tu sais qu’il faut y aller. Il n’y a pas de question à se poser. J’ai un peu plus de pression mais je ne m’en préoccupe pas trop. Je me concentre sur ce que j’ai à faire, c’est tout. Pour le reste, je ne crois pas être plus marqué qu’avant”. Sa performance en République tchèque lui a, en tout cas, fait énormément de bien. “Bien sûr, j’avais besoin d’une victoire comme celle-là. Je n’avais pas encore gagné chez les pros. Maintenant, je peux courir plus détendu”, concède-t-il auprès de DirectVelo.

LE RÊVE DE GAGNER DANS LA BOTTE

Pour décrocher ce podium sur la Polynormande, l’athlète de 27 ans a d’abord dû passer une bonne partie de la journée à l’avant. “La course a été lancée après 40 bornes, ça faisait tôt mais finalement, c’était la bonne stratégie. Quand il pleut, c’est plus facile d’être à l’avant. Tu peux aller plus vite dans les virages que le peloton”. Pour autant, il n’a cessé de douter quant au dénouement, tout au long de l’épreuve. “Je n’ai jamais été sûr que l’échappée puisse aller au bout car le peloton n’était jamais bien loin de nous. J’ai entendu que trois ou quatre équipes roulaient à l’arrière pour ramener le peloton. D’ailleurs, dans le final, j’ai bien cru que le peloton allait nous reprendre. Je me suis dit que c’était fini. Mais quand mon DS m’a dit d’y aller à bloc alors qu’il ne restait plus que 10 secondes d’écart, j’ai tout mis, j’ai fait un kilomètre à fond… Et on a réussi à creuser l’écart. Un joli qui a, peut-être, tout changé. Je suis vraiment content de ça, de la façon dont on a réussi à tenir avec les autres coureurs échappés”

Désormais, Lorenzo Rota va tâcher de continuer sur cette très bonne dynamique à l’occasion du Tour du Limousin, une épreuve qu’il a déjà disputée quatre fois et dont il avait pris la 5e place finale en 2017. Puis il partira en stage en altitude, prendra le temps de souffler avant un dernier bloc de courses qui pourrait bien être son plus important de l’année, à domicile, dans la botte italienne. “Ma meilleure période, c’est septembre-octobre, avec l’enchaînement des courses italiennes. En gagner une serait un rêve qui devient réalité”.  

 

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