Warre Vangheluwe : « Les douze kilomètres les plus durs de ma vie »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Avant une étape très difficile ce dimanche, avec une arrivée au sommet de la Citadelle de Namur, la journée de samedi avait des airs d'étape de transition et l'échappée avait une chance d'aller au bout. Abattu la veille après avoir perdu sa tunique jaune de leader (lire ici), Warre Vangheluwe voulait prendre sa revanche. Le sociétaire d'Elevate p/b Home Solution-Soenens a obtenu gain de cause en gagnant en solitaire à Doische (voir classement). "Aujourd'hui, c'était vaincre ou périr", avoue-t-il au micro de DirectVelo.

Après une bataille d'une petite heure, la bonne échappée de cinq coureurs s'est formée. "Je voulais coûte que coûte attaquer après avoir connu un jour sans vendredi, individuellement et collectivement. On part à trois et on creuse directement un écart avec le peloton. Derrière, je vois que deux coureurs sont sortis en contre. Je dis  aux autres d'attendre. Faire 110 kilomètres devant à trois aurait été impossible. On se retrouve à cinq et le peloton a laissé filer. On a eu jusqu'à 5'20 et j'ai commencé à croire en la victoire d'étape. On a perdu beaucoup de temps dans la zone des monts, mais on avait convenu qu'on roulerait doucement dans les bosses pour remettre la gomme pour les circuits locaux".

LA FORCE DE CARACTÈRE

Le peloton semblait avoir la situation en main. 36 secondes à quinze kilomètres de l'arrivée, ça semblait cuit pour l'échappée. Pourtant, l'Espoir 3 a trouvé les forces pour relancer l'allure. "Malgré notre accélération en fin d'étape, le peloton revenait sans cesse sur nous. Mon directeur sportif n'y croyait plus trop. Quand j'ai senti que l'allure baissait dans notre groupe, j'y suis allé. Il me restait douze kilomètres. Je dois dire que c'était les douze kilomètres les plus durs de ma vie. Je n'ai pas réfléchi. J'étais à bloc jusqu'au bout. Dans le dernier kilomètre avec ces passages en faux plat montant, j'avais vraiment mal. Au final, je gagne avec dix mètres d'avance".

Une victoire avec la manière au lendemain d'une grosse déception demande du caractère. "J'étais très déçu hier soir et je voulais absolument rectifier le tir. Je suis content de gagner de la sorte. Je ne me rappelle plus à quand remonte mon dernier raid solitaire, mais c'est bien de l'emporter ainsi. Je montre l'étendue de ma palette. Ma déception d'hier appartient au passé." De quoi aussi convaincre définitivement une équipe pro de l'engager la saison prochaine. "Honnêtement, je ne sais pas ce que je dois faire de plus pour avoir un contrat pro. Je gagne la Kemmel Koerse, je claque deux étapes au Tour de Namur et pas n'importe comment. J'espère vraiment que ça va être la victoire qui me fera la différence pour mon avenir".

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