Emilien Clère : « Je sais qu'il faut être tenace »

Crédit photo DR

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Jusqu'au bout, Emilien Clère a serré les dents dans le sillage de la moto d'Antoine Breton. Mais depuis 2017 qu'il attendait son quatrième titre de Champion de France de demi-fond, le sociétaire du VC Lucéen s'est accroché jusqu'au bout pour résister aux attaques de Kévin Fouache (Team LMP-La Roche Vendée Cyclisme) et Joseph Berlin-Sémon, le tenant du titre (voir le classement). "Je sais qu'il faut être tenace", commente-t-il pour DirectVelo.

« JE M'ÉTAIS DIT QU'IL ALLAIT ÊTRE VITE TRÈS BON »

Ce nouveau maillot bleu-blanc-rouge arrive donc après une longue attente. "Quand ça fait une paire d'années que tu n'as pas gagné, tu te demandes si ton tour est passé... mais non !". Ce titre est aussi le premier avec son nouvel entraîneur sur la moto, Antoine Breton avec qui il est déjà devenu Champion de Berlin cet hiver (lire ici). "C'était notre premier Championnat de France avec mon pilote. La première fois que j'ai roulé derrière lui, c'était lors d'un stage de France demi-fond où on tire au sort les entraîneurs pour se mélanger. Je m'étais dit qu'il allait être vite très, très bon. L'histoire a fait que c'est avec moi qu'il est devenu bon", rappelle le coureur.

La finale de 50 km s'est courue sous la chaleur lorraine. "J'ai été obligé de couper les manches de ma combinaison. Je n'ai pas pris mon casque habituel non plus et j'ai enlevé mes surchaussures". Au départ, deux coureurs de N1 sont sur la piste, Camille Batista (Guidon Chalettois) et Yan Gras (SCO Dijon-Team Materiel-velo.com) et un coureur de Conti, Léo Bouvier (Bike Aid). "Ce n'était pas la finale la plus simple de celles que j'ai gagnées", analyse le Champion de France. "Nous sommes partis en 5e position sur sept partants. Léo Bouvier est parti en tête. On passe Camille Batista au départ, puis on a attendu avant de doubler Joseph". Pendant ce temps-là le coureur de Bike Aid occupe la première place. "Léo Bouvier enroulait bien devant. Mais nous ne nous sommes pas affolés. Il restait 100 tours environ (27 km, NDLR) quand on passe en tête. C'est long !". C'est long quand on est le gibier et qu'il y a des chasseurs avec une longue carabine derrière. Heureusement, son pilote a la poignée souple. "Antoine gérait bien. Il essayait de me faire récupérer au maximum après les attaques assez violentes. Kévin Fouache marchait vraiment bien et Joseph roulait bien dans la finale".

« C'EST LÀ QUE J'AI COMMENCÉ LA PISTE »

Ce quatrième titre à Commercy a un goût de Madeleine de Proust pour Emilien Clère. "C'est là que j'ai commencé la piste, au Championnat de Champagne de poursuite. Régis était là". Régis Clère, son oncle, Champion de France sur route il y a 40 ans, l'année de la naissance d'Emilien. Dans les tribunes assez garnies autour du vélodrome Pierre Tollini, il avait d'ailleurs des supporters. "Ma famille était là. L'organisation a fait un beau truc, c'était vraiment une belle journée".

Le Champion de France va étrenner son titre en Suisse, sur la piste en ciment d'Oerlikon à Zurich. "J'ai reçu l'invitation quelques jours avant le Championnat ! Je vais ressortir un maillot de l'armoire". Il espère aussi recourir au niveau international en France, si Lyon réussit à accueillir le Championnat d'Europe. "Ces dernières années je suis resté concentré sur le Championnat d'Europe même si j'ai eu moins de réussite au Championnat de France. Je sais ce que je vaux au niveau européen, je suis dans les clous". Il ne reste plus qu'à l'enfoncer.

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