Sten Van Gucht : « Très motivé pour bien finir »

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

Pas de doute, Sten Van Gucht a retrouvé ses jambes. Après un bon début de saison, le Belge de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme avait été discret pendant une bonne partie du printemps. Mais le coureur de 29 ans monte en puissance ces dernières semaines. Après une 3e place au Circuit des Monts du Livradois, il a remporté ce dimanche dans les Vosges le Prix d’Igney (voir classement). Le Flamand qui vit sa dernière saison dans une N1 française s’est confié à DirectVelo.

DirectVelo : Tu as retrouvé le chemin de la victoire ce dimanche à Igney !
Sten Van Gucht : Nous n'étions que deux coureurs de l'équipe au départ, avec Emile (Brenans). L’AC Bisontine avait douze coureurs. On savait donc qu’il ne fallait pas se faire enterrer en début de course. Nous avons choisi de tout faire à deux et ça a bien marché. Il fallait réagir assez vite dès que c’était nécessaire de le faire. Le circuit était vallonné. Il était possible de faire le jump à plusieurs endroits. Il ne fallait pas compter sur les autres et faire les efforts nous-mêmes.

Tout s’est bien goupillé…
À la mi-course, nous nous sommes retrouvés à une vingtaine à l’avant. J’ai mis un bon tempo. Le groupe a perdu quelques coureurs mais il y en avait encore cinq de l’AC Bisontine. Ils ont attaqué dans tous les sens. Je me sentais bien. J’ai dû aller chercher 90% des attaques. Emile a attaqué à un moment, ce qui m’a permis de rester dans les roues pour faire travailler les autres coureurs. Après la cloche, il y avait une petite bosse. Ce n’était pas hyper dur mais c’était la côte la plus difficile du circuit. C’était l’endroit où il fallait attaquer pour lâcher les autres. J’ai accéléré. On se retrouve à quatre, avec Thomas Devaux, Clément Braz Afonso et Simon Combes.

Comment as-tu géré le final ?
Simon ne roulait pas car il disait que c’était mort pour lui au sprint, et comme il ne passait pas, Clément ne collaborait pas non plus. On a roulé avec Thomas. Je savais que j’étais le plus rapide des quatre. J’ai lancé de loin, ma chaîne a même sauté, mais heureusement ça l’a fait.

« ÇA COMMENCE À ÊTRE BIEN »

Ta saison a été compliquée jusqu’à fin mai…
J’avais bien commencé au Grand Prix du Pays d’Aix même si c’était une physionomie de course spéciale. Tout s’était joué dans la dernière montée. Ensuite, j’ai fini 2e du Bédat avant de gagner à Saint-Pourçain. Puis j’étais bien à Saint-Étienne mais le résultat ne reflétait pas ma forme ce jour-là (il finit 9e, NDLR). Mais ensuite, il y a eu le froid à la Boucle de l’Artois. Je crains ça. À partir de là, j’ai presque eu l’impression de ne pas courir jusqu’au Mont du Livradois, début juin.

Que s’est-il passé ?
J’étais négatif au Covid mais je suis resté une semaine au lit, à cause de la grippe sans doute. J’ai repris au Circuit Boussaquin mais ça n’allait pas. J’ai fait 500 mètres dans le peloton. Je n’étais pas prêt pour recourir, c’était trop tôt. J’ai repris le 1er mai à Chatillon-Dijon mais j’ai eu mal au genou. Depuis plusieurs semaines, je m’entraîne bien. Ça commence à être bien. Au Livradois, j’ai eu une crampe dans le sprint. C’est dommage car généralement, au sprint, je vais plus vite qu’un coureur de 60 kilos (Il a été devancé par Rémi Capron et Simon Combes, NDLR).

Quels sont tes prochains objectifs ?
Normalement, j’aurais dû disputer ce week-end le Tour du Beaujolais. C'était un objectif mais j’ai peu de chance de le faire. J’ai perdu ma grand-mère la semaine passée, et il y a plus important que d’aller courir ce week-end. Il y a plein de courses intéressantes pour moi cet été, même jusqu'à la Coupe de France à Cherbourg. Je vais essayer de m’amuser au maximum. Nous avons une équipe forte, avec beaucoup de coureurs au même profil, des grimpeurs. Il manquait peut-être un mec comme moi, avec de la force.

« JE VAIS RENTRER EN BELGIQUE »

Avec quelles ambitions avais-tu débuté la saison ?
C’est ma dernière année dans une équipe française. L’an dernier, je travaillais à côté mais là je voulais bien faire les choses et ne faire que du vélo pour faire une dernière grosse année. Même s’il y a deux victoires, c’est plutôt décevant pour le moment. Je suis très motivé pour bien finir et aider l’équipe. J’ai envie de gagner et faire gagner des courses. Je sais que je ne vais pas passer pro mais ce n’est pas pour ça que je ne suis pas motivé.

C’est donc certain, c’est ta dernière saison en N1 ?
Après la saison, je vais rentrer en Belgique pour travailler dans le marketing, comme auto-entrepreneur sans doute. C’est prévu depuis un petit moment. J’avais déjà hésité l’an passé. Quand je suis parti du VC Villefranche Beaujolais, je ne savais pas si j’allais rentrer en Belgique ou aller à Bourg. J’ai eu plusieurs échanges avec Christian (Milesi). Je lui ai dit que si je trouvais un projet intéressant pour la saison 2022, j’allais faire le truc à fond. Je suis trop passionné pour faire les choses à 90 %. Et si c’était pour ne pas faire le truc à fond, autant rentrer près de ma famille en Belgique. L’an prochain, je ferai sans doute quelques courses, pourquoi pas avec un maillot neutre. C’est encore à définir.

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