Emilie Morier, du triathlon au cyclisme

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Crédit photo Nicolas Vaucouleur

Emilie Morier découvre cette saison le cyclisme sur route. Depuis l’âge de six ans, elle pratiquait le triathlon. En 2019, elle a été Championne du Monde en individuel en Espoir et de relais mixte en Élite. L’an passé, elle a été remplaçante aux Jeux Olympiques de Tokyo. “Même si ça a été dur de gérer mentalement surtout avec les conditions au Japon, ce n’est pas ça qui a fait que j’ai changé pour le vélo. J’ai subi une blessure au pied en mai qui a mis du temps à se soigner. J’ai fait énormément de vélo. C’est là où je prenais le plus de plaisir. En outre, j’étais dans un Team étranger qui a déménagé en Australie. C’était impossible de les suivre et c’était compliqué de retrouver une structure en triathlon. Du coup, je me suis lancée dans le cyclisme et je pense continuer dans cette voie pour les prochaines années“, explique-t-elle à DirectVelo.

« IL ME FALLAIT UN COACH EN PRÉSENTIEL »

La Drômoise de 25 ans a alors décidé de rejoindre la Jouffroy Academy. “C’est parti d’une raclette avec Victor Koretzky. C’est une bonne connaissance d’Arnaud Jouffroy. Je voulais que ce soit un projet vraiment cadré et pro comme ce que j’avais pu connaître dans le triathlon. Il me fallait un coach en présentiel. Victor m’a conseillé Arnaud. Ça se passe très bien. J’ai fait le choix d’un club et pas d’une équipe afin d’acquérir plus d’expérience dans la discipline et pour voir si ça me plaît avant de rejoindre une équipe plus tard“.

Au début de l’année, elle a pris part à des compétitions de VTT comme la Coupe de France. Elle a aussi participé à des manches de la Coupe de France sur route. “Depuis deux mois, je privilégie la route“. Le 5 juin, elle a disputé sa première course UCI, l’Alpes Grésivaudan Classic (1.2) sous les couleurs du Team Groupe Abadie-Le Boulou. “Ils m’ont pris sous leur aile. Ils ont le droit à deux athlètes en extra pour consolider l’équipe lors des épreuves internationales. Je me rendrai aussi au Tour du Portugal avec cette formation“.

« SURPRISE ET TRÈS HONORÉE »

Emilie Morier se souviendra longtemps de sa première course UCI. “C’était épique. Je m’étais énormément entraîné auparavant. La veille, j’avais pris le vélo et je n’étais pas bien. Le jour même, les sensations n’avaient pas tellement changé. C’était long, je voulais absolument finir. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, j’ai perdu connaissance pendant une heure. J’étais dans l’ambulance, je n’étais pas dans un très bon état“.

Ce mardi, elle prendra le départ du Mont Ventoux Dénivelé Challenges sous le maillot de l’équipe de France. “J’ai été carrément surprise et très honorée. Je ne m’y attendais pas vu que je n’avais que quatre courses de vélo sur route dans les jambes. J’espère que je pourrai être à la hauteur. C’est chez moi. J’habite au pied du Mont Ventoux. Ma mère habite à Saint-Paul-Trois-Châteaux et mon père à Nyons (Drôme)“.

« BEAUCOUP PLUS LOURD NERVEUSEMENT »

Elle pensait que l’effort en cyclisme allait être davantage similaire au triathlon. “C’est assez différent. Pendant la course, la concentration est beaucoup plus importante qu’en triathlon. C’est beaucoup plus lourd nerveusement. En triathlon, on se bat contre nous même alors qu’en cyclisme, on se bat plus contre les autres. Au niveau de la préparation, ça reste le même job de sportive de haut niveau. J’aime bien la gestion de la douleur dans le vélo. Je n’ai pas l’habitude des efforts de cinq heures mais j’adore ça. Je découvre autant sur l’aspect stratégique que mental. Je ne sais pas encore quel est mon profil“.

La semaine dernière, Emilie Morier a exceptionnellement fait un détour par le Championnat du Monde militaire de triathlon. “J’ai honoré mon contrat avec l’armée des champions. Le but est que ce soit en cyclisme l’an prochain. C’était une compétition par équipes. J’ai nagé et roulé. Mon but était d’aider et protéger les filles sur la partie vélo. Ensuite, je pouvais mettre le clignotant. Avec mon pied, il ne m’est pas possible de courir en intensité avec des chaussures carbones“.

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