Benjamin Thomas : « C'est un petit miracle »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Benjamin Thomas a fait preuve d’une grande force et d’une belle intelligence de course, ce vendredi, pour couper en vainqueur la ligne d’arrivée de la 2e étape des Boucles de la Mayenne. Sur l’épreuve 2.Pro, le solide rouleur de la Cofidis a d’abord anticipé l’attaque de ceux dont il se méfiait le plus, Benoît Cosnefroy et Julien Simon, avant de finalement les arranger dans un sprint en petit comité (voir classement). Le voilà désormais leader de l’épreuve et bien décidé à tout mettre en œuvre pour enlever le classement général. Comme il l’avait fait en février dernier lors de l’Étoile de Bessèges. Entretien pour DirectVelo

DirectVelo : C’était une étape très animée !
Benjamin Thomas : C’était une journée difficile. On a toujours été en prise, il n’y a jamais eu de plat et il y a eu un bon tempo imprimé par les AG2R Citroën. Je suis sorti dans un gros groupe sur le circuit final, dans l’avant-dernière montée des Avaloirs. C’était clairement le plan : je devais accompagner un gros groupe si ça sortait. Eddy Finé avait déjà anticipé et il s’est retrouvé avec moi en haut. J’ai vu qu’il manquait des coureurs comme Julien Simon ou Benoît Cosnefroy alors je n’en ai pas fait de trop. Mais on a bien collaboré et on a creusé un petit écart. 

Avant que le peloton n’explose et que les favoris ne se jouent la victoire sur ce circuit difficile !
Julien et Benoît ont fait l’effort dans l’autre montée du circuit. C’était parfait pour nous d'avoir anticipé. Dans la dernière montée, je voulais jouer mon va-tout en partant dès le pied pour essayer d’imposer un gros tempo. J’avais peur de l’attaque de Benoît Cosnefroy sur le sommet. Je n’aurais pas pu suivre car il a un gros punch. Alors j’ai anticipé pour éviter qu’il me revienne dessus. Finalement, j’ai basculé avec (Alex) Aranburu et le Néo-Zélandais d’UAE (Finn Fisher-Black, NDLR). On a fait la descente à bloc. Puis ça s’est regroupé. 

« C’EST CE QUE J’AIME »

La victoire s’est donc jouée dans un sprint à six. Comment l’as-tu négocié ?
J’ai essayé de la jouer tactique. Je ne voulais pas virer trop loin au virage et faire un sprint assez long car ça correspond plus à mes capacités. Je savais qu’ils avaient fait pas mal d’efforts pour rentrer, à contre-temps. Je me doutais que ça pouvait leur coûter un peu sur le sprint. Personnellement, je ne me suis jamais mis dans le rouge, hormis dans le sprint. C’était un sprint en légère montée, c’est ce que j’aime. C’est là que je m’exprime le mieux. Le profil était parfait pour moi. Je suis content que ça ait marché, ça récompense tout le travail de l’équipe.

Tu as désormais le maillot de leader pour une poignée de secondes…
On fera au jour le jour et il faudra faire attention aux bonifications, à ne pas laisser Benoît Cosnefroy, Julien Simon ou (Alex) Aranburu prendre des secondes… Il faudra aussi s’appliquer à ne pas prendre de cassures. Sur l’arrivée de demain (samedi) en faux-plat montant, ce sera à moi d’aller faire le sprint pour essayer d’aller faire mieux qu’eux et moi-même chercher des bonifications.

« JE RÉALISE MA MEILLEURE SAISON »

Tu réalises une grosse saison jusqu’à présent !
Malgré des soucis de santé, ça va bien. J’avais attrapé la Covid après ma victoire à Bessèges, puis j’ai attrapé une bronchite après Tirreno-Adriatico alors que j’espérais faire un gros Milan-San Remo. Juste après les 4 Jours de Dunkerque, j’ai chopé un virus intestinal. Je suis resté au lit pendant une semaine et j’ai perdu cinq kilos… C’est un petit miracle d’être déjà en forme après ça. J’ai eu tous ces pépins et pourtant, au final, je réalise ma meilleure saison sur la route. J’espère que ça va continuer et que je vais mettre de côté les virus car j’ai déjà donné (sourire). En tout cas, je m’épanouis dans l’équipe et j’arrive à me faire plaisir.

On t’attend maintenant pour briller sur les Championnats de France puis lors du Tour de France !
J’espère pouvoir épauler du mieux possible Guillaume Martin et Ion Izagirre sur le Tour. Pour les Championnats de France, j’essaierai de conserver le titre sur le contre-la-montre, même si je l’ai un peu moins préparé cette année, mais on a aussi dans un coin de la tête la course en ligne. Avec l’équipe, on aura de belles cartes à jouer sur le circuit de Cholet. On ne va pas se mettre de limite, et faire du mieux possible.

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