Samuel Watson se sent prêt à passer au-dessus

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume / DirectVelo

C’est ce que l’on appelle avoir des problèmes de riche. Alors que la Conti Groupama-FDJ enchaîne les performances de haute volée depuis le début de l’exercice annuel, les prochaines semaines vont certainement être l’occasion pour le staff de la structure de Marc Madiot de faire des choix. Qui emmener au niveau supérieur, avec la maison mère, en WorldTour, pour 2023 ? Parmi les (nombreux) candidats à une promotion, - et alors que le Néo-Zélandais Reuben Thompson est pour rappel d’ores-et-déjà assuré de passer au-dessus -, Samuel Watson fait partie de ceux qui ont de gros arguments à faire valoir. Le Britannique s’est révélé dès les rangs Juniors avec de très bons résultats sur les courses majeurs du calendrier. Depuis, il a confirmé toutes ses qualités chez les Espoirs. Et en ce début d’année 2022, il a passé un nouveau cap en remportant Gand-Wevelgem U23 avec sa sélection nationale (voir classement).

DE L’ANNULATION DE PARIS-ROUBAIX AU TOP 5 SUR LE TRO BRO LEON

Le week-end dernier, il espérait frapper fort une nouvelle fois lors de Paris-Roubaix mais la version Espoirs de l’épreuve a été annulée. “C’était une énorme déception car j’en avais fait un gros objectif et je m’étais préparé spécifiquement pour cette course”. Alors, c’est sur les routes du Tro Bro Leon (1.Pro), avec l’équipe première, qu’il a tenu à démontrer une nouvelle fois toutes ses qualités. Et le garçon a marqué de précieux points en terminant dans le Top 5 de cette épreuve réputée, en costaud, au milieu d’athlètes aguerris (voir classement). “Je savais que j’en étais capable. J’y croyais. Mais entre l’imaginer et le faire, il y a quand même une différence… C’était une très belle expérience et sûrement la course la plus folle que je n’ai jamais faite jusqu’à présent”, se réjouit-il auprès de DirectVelo, au moment de revenir sur la course d’un jour bretonne. La veille, il ne s’était pas senti au mieux et a souffert lors du Grand Prix du Morbihan (1.Pro), mais il a retrouvé ses meilleures sensations 24h plus tard. “Pourtant, j’ai été victime d’une chute et d’une crevaison, mais ça ne m’a pas empêché d’être devant”.

Samuel Watson peut être fier de sa performance. Un tel résultat sur une épreuve du calendrier ProSeries, et qui plus est une course si spécifique et si difficile, lui permet de faire valoir bon nombre de qualités d’un coup d’un seul. “Bien sûr, ça me donne de la confiance pour la suite”. Une confiance qui s’accumule, après avoir déjà pris des repères précieux lors des 4 Jours de Dunkerque (2.Pro). “Là-bas à Dunkerque, ce n’était pas du tout le même style de course mais j’ai apprécié le fait de pouvoir répondre présent jusqu’en fin de course alors que les mecs s’écartaient tous au fur et à mesure, dans le final…”. Après avoir enchaîné trois épreuves avec la WorldTeam, Samuel Watson n’a-t-il pas l’impression d’avoir quitté la Conti ? “Juste un petit peu !”, rigole-t-il lorsqu’on lui fait la boutade.

LE WORLDTOUR EN 2023, UNE AMBITION CLAIRE ET ASSUMÉE

Désormais, le natif de Leeds va disputer deux courses d’un tout autre style : l’Alpes Isère Tour (2.2) puis la Course de la Paix (Coupe des Nations). Mais non sans ambition. “Le plan sera très clair : aider l’équipe et les mecs qui jouent le général lors des étapes de montagne, et tenter de jouer la victoire sur les étapes qui sont plus propices pour mes qualités”. Et à plus long terme ? Samuel Watson s’imagine-t-il nécessairement un avenir à la Groupama-FDJ, quitte à attendre 2024 pour rejoindre la WorldTeam s’il n’y a pas de place pour lui dès l’an prochain ? Ou serait-il prêt à changer de crémerie pour devenir un coureur du WorldTour coûte que coûte dès janvier 2023 ? “Ah, ça, c’est rusé comme question !”, se marre-t-il d’abord, avant de se laisser quelques secondes de réflexion pour répondre. Puis il se lance : “Mes performances sur mes dernières courses, à Dunkerque ou au Tro Bro Leon, me font penser que je suis prêt pour passer au-dessus. Bien sûr, j’ai conscience que ce ne sont pas les plus grosses courses du monde non plus, et qu’un Tour des Flandres ou un Paris-Roubaix chez les pros seront d’un tout autre niveau. Mais je suis prêt”.

Le message a le mérite d’être clair. Samuel Watson compte bien rejoindre la maison-mère dans huit mois. Et pourrait bien, le cas contraire, se laisser tenter par un autre projet. Et lorsqu’on lui demande s’il pense avoir certains points spécifiques à améliorer pour (potentiellement) finir de convaincre ses dirigeants (si tant est que ce soit nécessaire), la réponse est là aussi directe : “je ne vois rien de spécifique à améliorer absolument. Bien sûr, j’ai encore énormément de choses à apprendre. Il va falloir continuer de faire le travail sérieusement à l’entraînement. Mais à ce stade, je pense entrer dans une phase où je dois surtout me perfectionner dans ce que je maitrise le mieux”. Peu importe le maillot qu’il portera l’an prochain, l’athlète de 20 ans rêve de réaliser un gros numéro lors du prochain Championnat du Monde Espoirs, en Australie. “Ce sera mon plus gros objectif de la seconde partie de saison”. En espérant être déjà fixé sur son avenir à ce moment-là.

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