Emilien Jeannière : « Je me retrouve comme en Junior »

Crédit photo Eponine Gauvin

Crédit photo Eponine Gauvin

Vainqueur de l’étape inaugurale, Emilien Jeannière aura donc été le premier et le seul maillot jaune du Tour du Loiret. En quatre étapes, le coureur du Vendée U a finalement signé son moins bon classement ce dimanche après-midi, en prenant la… 4e place du sprint massif (voir classement). Emilien Jeannière est revenu avec DirectVelo sur son premier succès dans un classement général d’une course par étapes Elite Nationale, son week-end au Tour du Loiret, mais aussi son moral et sa confiance qui ne cessent de grimper en flèche depuis une fin de saison 2021 compliquée, et avant de retrouver des Classe 2.

DirectVelo : Finalement, tu n’as jamais lâché ce maillot !
Emilien Jeannière : Je n'ai jamais gagné de course par étapes en Elite, donc je pense que c'est peut-être la plus belle que je gagne. Sentimentalement parlant, il y en a d'autres, pas forcément des victoires d'ailleurs, qui restent quand même gravées dans ma mémoire. Comme le Championnat d'Europe (Junior en 2016, où il avait pris la 2e place derrière son coéquipier Nicolas Malle, NDLR), comme Jard-Les Herbiers à domicile. Même si c'est différent, si on parle de classement général Elite, ça fait quand même partie des plus belles !

Tu n’as pas souvent eu la chance avec toi lorsque tu portais un maillot de leader…
J'y ai pensé, parce que je me suis dit qu'il fallait conjurer le sort. J'ai des mauvais souvenirs de pertes de maillot sur la dernière étape, la plupart du temps c'était en Junior, puisque chez les Elites je n'ai jamais joué un maillot (il a remporté le Tour du Pays de Lesneven en 2021, mais il s'agit d'une course Toutes Catégories, NDLR). Mais j'avais à cœur de le garder, c'est différent d'être leader, que l'équipe me soutienne, et le garder. C'est même mieux !

« ÇA A ÉTÉ MA RESSOURCE PRINCIPALE DE ME DIRE QUE J’ÉTAIS BON EN CHRONO EN JUNIOR »

Le Tour du Loiret était le terrain idéal pour cette première ?
Ce sont des parcours qui me conviennent très bien, ça prouve ma polyvalence, mon seul point faible reste la montagne (rires) ! Mais sur ces parcours, le premier jour, avec un sprint en costaud, le deuxième jour je passe à deux doigts d'un même sprint en costaud, le chrono je passe à deux doigts aussi, et là 4e au sprint massif, ça prouve ma polyvalence sur des terrains plats et escarpés. Et même sur les chronos, c'est bien, je suis en forme.

Tu parlais d’Antoine Devanne par rapport au chrono de ce dimanche matin, et pourtant, tu y as parachevé ton succès au classement général…
Antoine était très attendu, il voulait gagner. Beaucoup me voyaient faire un très bon chrono dans mon entourage et dans l'équipe, parce qu'ils savent que je suis très fort sur un terrain comme ça. Mais franchement, ça fait très longtemps que je n'ai pas fait un chrono de 17 km, dans des bonnes conditions. Je vais encore revenir aux Juniors, mais c'était à ce moment mes derniers réels chronos préparés et de ce type-là. Ça me convenait bien. Ça a été ma ressource principale de me dire que j'étais bon en chrono en Junior, donc pourquoi pas maintenant. Le maillot jaune m'a aussi transcendé, j'avais à cœur de partir très fort. Mon entraineur m'a dit de le faire, comme je suis très résistant. Et la preuve en regardant les données, on voit que je suis en tête dans la première partie, mais Quarterman me reprend du temps ensuite. Mais j'ai bien résisté, donc je me suis surpris moi-même.

« JE SUIS REPARTI APRÈS DE GROS DOUTES »

L’équipe a d’ailleurs assuré le travail, malgré quelques coureurs moins expérimentés…
On aurait tous signé pour faire ça avant le départ. On avait un collectif avec trois jeunes qui n'avaient jamais fait de courses par étapes au niveau Elite. Donc ce n'est pas facile à gérer, et ils l'ont fait parfaitement. On les a bien encadrés, le staff, nous les plus anciens, et ils ont fait ça très bien. On était hyper performants, comme Mattéo (Vercher) qui a fait un boulot incroyable, c'est encore lui qui me lance au sprint. C'est un gros collectif, et je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. Ça va tourner, et ça sera pour eux prochainement. On n'aura jamais fait un début de saison comme ça, c'est kiffant. Le Vendée U est relancé. Et si à un moment de la saison on se fait taper dessus, il faudra se rappeler de ces moments-là où c'était nous qui mettions les coups.

Après avoir gagné une course par étapes, et dans une saison où tu te bats pour la tête du Challenge BBB-DirectVelo, penses-tu plus que jamais au niveau supérieur ?
C'est le but ! Je suis reparti sur une saison après de gros doutes. J'étais à deux doigts d'arrêter en fin de saison dernière après ma période de stagiaire. Mon entourage m'a soutenu, c'était très compliqué. Mais j'ai décidé de repartir, en faisant quelques changements. J'habite la moitié du temps à Bruxelles comme ma copine est là-bas, ça me change d'environnement, même si je vais régulièrement en Vendée. Je pense que je prends beaucoup plus de plaisir qu'avant, je me retrouve comme en Junior, une période où je marchais bien. Les dernières années, j'avais des périodes où je marchais très bien, mais c'était quelques courses, ça s'arrêtait, et ça revenait. Mais là depuis le début de saison je ne fais que des Tops 10 et 15 à chaque fois (sourire). Maintenant j'espère que ça va le faire avec tout ça.

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