Mathieu Kockelmann, doublement « incroyable »

Crédit photo PatRESS / Course de la Paix

Crédit photo PatRESS / Course de la Paix

Mathieu Kockelmann a été le premier étonné de ses propres performances lors de la Course de la Paix Juniors. “J’ai été diminué physiquement ces derniers temps. J’ai été malade. Du coup, c’était également compliqué mentalement. Je n’avais pas eu le résultat espéré sur Paris-Roubaix à cause de la malchance et je n’étais pas dans une bonne dynamique”. Il n’avait ainsi pas du tout envisagé être en mesure de remporter les deux premières étapes de la quatrième manche de Coupe des Nations : d’abord au sprint massif, sur les pavés de Litomerice, puis le lendemain à l’occasion du contre-la-montre individuel de l’épreuve, sur 11,2 kilomètres. “En arrivant sur la course, je ne pouvais pas imaginer un seul instant être capable de gagner deux étapes. La première journée, je me sentais bien mais jusque dans les derniers kilomètres, je n’aurais jamais imaginé pouvoir jouer la gagne. Comme j’étais bien placé dans le final, j’ai quand même voulu tenter ma chance au sprint pour faire une place. Et ça l’a fait ! Pour moi, c’était déjà incroyable”.

LA CONFIANCE D’ARNAUD DE LIE POUR L’AIDER


Puis le Luxembourgeois a donc remis le couvert le lendemain. “Comme j’avais le tricot (le maillot de leader, NDLR), je voulais faire au mieux pour le défendre. Et au final, je me suis retrouvé à faire le meilleur temps. C’était encore une fois incroyable !”. Le J2 n’a, en revanche, pas été en mesure de conserver la tête du classement général lors de l’étape reine (voir tous les classements de l'épreuve). “Je savais que ça ne serait pas facile. C’était mon premier maillot jaune sur une telle course. Je me suis vite retrouvé isolé lors de l’étape la plus dure. Il n’y avait que Niels Michotte avec moi. Il a fait de son mieux mais ce n’est pas un grimpeur”, rappelle-t-il en évoquant le dernier lauréat de Paris-Roubaix U19. “C’est toujours triste de perdre un maillot mais je n’ai pas de regrets, j’ai fait de mon mieux”.

Déjà régulier depuis les J1 avec des résultats intéressants au niveau international, Mathieu Kockelmann n’avait pour autant jamais été en mesure de réaliser de telles performances jusque-là. Alors, forcément, il devrait y avoir un avant et un après Course de la Paix. “Quand je regarde mes data, je vois bien que je suis capable de belles choses. Mais le vélo en compétition, ce n’est pas simplement appuyer fort sur les pédales. Il faut être capable de le faire sur le terrain, avec l’intelligence de course, la tactique et la force mentale. Je ne pensais pas être capable de gagner au sprint mais c’était la même chose pour le chrono. Tout ça va m’aider”. Autre aide précieuse pour le jeune garçon : l’appui du néo-pro belge Arnaud De Lie. L'habituel membre du Team Auto Eder est proche du coureur de la Lotto-Soudal. “Je parle beaucoup avec lui et avant la course, il m’avait dit que je pouvais le faire. Mentalement, ça m’a rassuré et ça m’a fait du bien. S’il le dit, c’est que ça doit être vrai car il sait de quoi il parle (sourire). C’est un mec hyper fort dans la tête. Il a confiance en lui sans en faire de trop pour autant. C’est une chance de l’avoir à mes côtés, je m'entraîne souvent avec lui”.

DE RETOUR SUR LE VALROMEY APRÈS LES ACCESSITS DE 2021

Ces nombreuses ondes positives doivent maintenant porter le Luxembourgeois vers les sommets. “Ça change beaucoup de choses. Je sais ce que je peux faire. Je pense pouvoir dire que je peux faire partie des meilleurs de la catégorie. J’ai battu tout le monde sur un chrono, ça donne de la confiance et des idées pour la suite”, insiste celui qui va désormais viser le Valromey, où il avait décroché trois Top 10 d’étapes l’an passé, puis les Championnats d’Europe et du Monde. “Il y aura aussi la Classique des Alpes. Je ne suis pas vraiment un grimpeur mais si j’ai la même forme que sur la Course de la Paix, ça reste intéressant. On sait qu’en Junior, les plus forts sont devant au-delà des caractéristiques de chacun. De toute façon, vu le profil de la plupart des courses, il n’y a pas encore de purs grimpeurs chez les Juniors. Il vaut mieux être un puncheur, passe-partout, capable de régler un petit groupe au sprint”.

Il sait aussi que ces deux succès pourraient lui “ouvrir des portes” pour ses débuts chez les Espoirs en 2023. Mais prudence. “Ce ne sont « que » deux victoires, sur une seule et même course. Il va falloir confirmer. Je pense pouvoir faire encore de belles choses. Pour le moment, je n’ai rien décidé et je n’ai pas de préférence en tête. Il faudra voir ce qui se présente”. Une chose est sûre : Mathieu Kockelmann ne compte certainement pas se mettre de pression supplémentaire après ses performances tchèques. “Peut-être que je n’arriverai pas à en gagner une autre dans l’année mais je vais tout faire pour. Il est inutile de se rajouter de la pression. Maintenant, les autres me connaissent. La différence sera là. Ils savent que j’en suis capable. Mais le plus important, c’est que j’en sois moi-même conscient”.

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